Est-ce une gaffe ? Est-ce que la Présidente veut donner un nouveau ton à ces grandes réunions internationales où tout se discute mais pas grand-chose ne se décide ? Toujours est-il que Christine Lagarde, la toute nouvelle présidente du FMI, a détonné lors du très officiel symposium des banquiers centraux, organisé chaque été à Jackson Hole, petite ville perdue dans le Wyoming. Au milieu des principaux responsables monétaires de la planète, elle n'a pas hésité à mettre les pieds dans le plat. Elle a dit tout haut, et avec force, ce que tous les éminents participants se disent entre eux, mais en petit comité …
"Les développements de cet été ont montré que nous sommes dans une nouvelle phase dangereuse. Les enjeux sont clairs : nous risquons de voir la fragile reprise dérailler. Nous devons donc agir maintenant." Avec ce discours "franc", selon le Wall Street Journal, Christine Lagarde a enfin mis sur la table le sujet qui concernait le plus les banquiers centraux, estime le Financial Times.
D'autant plus que la directrice du FMI n'a pas hésité à aborder un sujet tabou : l'éventuelle recapitalisation des banques privées européennes, fragilisées par leurs emprunts aux Etats en difficulté. Si cette recapitalisation n'avait pas lieu, "nous pourrions voir la crise s'étendre à des pays centraux, ou même assister à une crise de liquidités". Des mots d'une force inhabituelle dans le cénacle des banquiers centraux, habitués aux circonlocutions oratoires.
"Le discours de Lagarde suscite la zizanie au symposium de la Fed", titre d'ailleurs le Financial Times. "Ce que Mme Lagarde dit publiquement, beaucoup de banquiers centraux l'évoquent en privé", affirme toutefois le « Wall Street Journal ». Mais lundi 29 août dernier, la réaction ne s'est pas fait attendre. Le « Financial Times » relaie les critiques, anonymes, de plusieurs banquiers centraux européens. "Plusieurs officiels, inquiets que les déclarations de Lagarde puissent effrayer les investisseurs, disent qu'ils prévoient de la pousser à clarifier sa position", écrit le quotidien économique. "L'idée que nous pourrions avoir un problème de liquidités en Europe" est "totalement fausse", a même déclaré Jean-Claude Trichet, le président de la Banque centrale européenne.
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