Les syndicats et le patronat se réunissent ce samedi matin pour trouver une solution aux problèmes des chômeurs en "fin de droits".
Le dénouement approche. Après de longues semaines d’enlisement, l’épineux dossier du million de chômeurs en fin de droits a enfin avancé. Ce matin, les syndicats et le patronat se réunissent au siège du Medef pour une troisième séance de travail que la CFTC espère décisive. Les partenaires sociaux tentent de s’entendre autour d’une solution en faveur de ces personnes privées de revenu de remplacement, qui ont épuisé leurs droits aux Assédic et sont menacées pour certaines de tomber dans la pauvreté.
C’est la facture à retardement de la récession. Combien seront-ils ? Pour les optimistes, 150.000 de plus par rapport à 2008; plus de 200.000 pour les autres… La situation génère de fortes angoisses, comme en témoigne notre reportage. Elle ravive le débat entre assistance et solidarité, qu’éclaire le sociologue Eric Maurin. Et empoisonne les relations entre les partenaires sociaux et le gouvernement depuis novembre.
Les premiers, qui gèrent le régime d’assurance-chômage (l’Unédic), renvoient le dossier au second, qui règle les aides sociales aux plus démunis mais ne voulait pas être mis à contribution. Lundi, lors du "sommet social" à l’Elysée, Nicolas Sarkozy a débloqué la situation. Le chef de l’Etat a accepté le partage des coûts entre l’Etat et l’Unédic comme le demandait Gaby Bonnand, le président (CFDT) de l’Assurance-chômage.
Pour aider qui? Sur le million de chômeurs en fin de droits attendus cette année (après 820.000 en 2009), environ 400.000 n’auront pas droit aux aides sociales. L’Elysée a fixé comme priorité les chômeurs de longue durée. Cette population est jugée plus fragile que les personnes qui enchaînent les périodes de chômage et les contrats courts. "Pour eux, la reprise de l’intérim devrait aider à résoudre le problème", espère-t-on à Bercy.
L’Elysée donne priorité aux chômeurs de longue durée
Plusieurs pistes sont sur la table de Laurent Wauquiez, secrétaire d’Etat à l’Emploi, dont le cabinet a entamé une série de rencontres avec les syndicats et le patronat. Le gouvernement est ainsi sensible à la proposition de Laurence Parisot, présidente du Medef, d’accorder certains emplois aidés aux "fin de droits". Le Contrat initiative emploi (CIE) pourrait ainsi leur être réservé. Actuellement, les préfets déterminent les catégories de chômeurs bénéficiaires du CIE en fonction des spécificités locales.
De même, le financement de formations "d’urgence" figure parmi les pistes probables. Par ailleurs, le président de la République a reconduit l’Allocation équivalent retraite, versée aux chômeurs de moins de 60 ans qui ont déjà cotisé 160 trimestres pour leurs vieux jours. En revanche, Nicolas Sarkozy a exclu de créer une "allocation d’assistance de plus". Ce refus semble fermer la porte aux revendications des syndicats, qui réclament un élargissement de l’Allocation spécifique de solidarité. L’ASS, payée par l’Etat, prend traditionnellement le relais des indemnités de chômage mais ses conditions sont assez restrictives. La CFDT et les autres centrales souhaitent les assouplir. "Cela reviendrait à repousser le problème de quelques mois sans le résoudre", tranche-t-on à Bercy.
Un tel dispositif, fût-il temporaire, obligerait l’Etat à s’endetter davantage. Ainsi que l’Unédic, en cas d’un financement conjoint. Dans un geste d’ouverture, le Medef a toutefois accepté "le principe" d’une aide d’urgence. Laurence Parisot s’est dit d’accord "sous réserve que nous ayons des chiffres plus précis sur les personnes concernées et donc sur les montants en jeu". Pour sa part, Laurent Wauquiez veut en avoir fini avec ce dossier fin mars.
Source : lejdd.fr 20-02-2010
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