En novembre, 3 100 demandeurs d’emploi supplémentaires se sont inscrits à Pôle emploi. C’est beaucoup moins que les mois précédents, mais la dégradation devrait se poursuivre.

Comme le prévoyait le gouvernement, ça s’améliore. Selon les chiffres du ministère de l’Economie et de Pôle emploi publiés hier soir, la hausse du nombre de demandeurs d’emploi (catégorie A, c’est-à-dire n’ayant pas du tout travaillé dans le mois) a été contenue en novembre, avec une augmentation limitée à 3 100 nouveaux inscrits sur les listes (+ 0,1 %).

La France compte dorénavant 2 630 400 chômeurs. Un résultat encourageant, mais à tempérer à la lumière d’un autre indicateur : celui qui comptabilise les demandeurs d’emploi ayant eu une activité réduite, un petit boulot, dans le mois (catégories B et C). En les ajoutant, le chômage affiche une hausse mensuelle de 1,6 %, soit 26 800 demandeurs d’emploi supplémentaires. Sur un an, par rapport à novembre 2008, quand la crise avait déjà gagné la France, la hausse est de 22,1 %.

Quoi qu’il en soit, ces chiffres sont néanmoins de bon augure. Certains mois, les hausses ont battu des records, atteignant 50 000, voire 70 000 chômeurs supplémentaires. « On finit l’année sur un signe d’espoir. Cela confirme qu’en dehors des aléas, on a quitté l’oeil du cyclone », nous assure Laurent Wauquiez, le secrétaire d’Etat à l’Emploi. Et d’énumérer les indicateurs positifs. D’abord, les jeunes, premières victimes de la crise avec les intérimaires, voient leur situation s’améliorer. Le chômage des moins de 25 ans enregistre en effet une baisse de 4 000 personnes en novembre (-0,9 %), et de 15 000 depuis le mois de mai. Preuve, selon le gouvernement, que le plan Jeunes de Martin Hirsch porte ses fruits. Ensuite, l’augmentation des offres d’emploi recueillies par Pôle emploi, en forte hausse en novembre (+ 8,3 %). Une première depuis le début de la crise.

Dernier facteur d’optimisme : le ralentissement des destructions d’emplois depuis les six derniers mois. Ainsi 426 000 ont été détruits depuis le début de l’année mais « seulement » entre 120 000 et 150 000 depuis juin. « La dégradation de l’emploi devrait se poursuivre pendant encore plusieurs mois », prévient, cependant, avec prudence Christine Lagarde, la ministre de l’Economie. Ce que prévoit d’ailleurs l’Insee : le chômage continuera d’augmenter à l’horizon de juin 2010 mais « à un rythme plus modéré » qu’en 2009.

Le problème des seniors

Reste un autre sujet de préoccupation pour le gouvernement. Le sort des plus de 50 ans ne s’améliore pas. En novembre, leur taux de chômage a progressé de 1,4 % (+ 22,4 % sur un an). Ils sont 200 900 inscrits au Pôle emploi. « On ne lâchera rien sur les mesures que nous avons décidé de prendre pour favoriser l’emploi des seniors. Les entreprises devront faire un effort, sinon les sanctions prévues s’appliqueront », prévient Laurent Wauquiez. A compter du 1 e r janvier, les entreprises de plus de 50 salariés doivent avoir signé un accord ou un plan d’action prévoyant le maintien ou l’embauche des seniors. A défaut, elles seront redevables d’une pénalité égale à 1 % de leur masse salariale.

Source : leparisien.fr  25-12-2009

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