Selon les dernières prévisions de l’Institut de la statistique (INSEE), le nombre de demandeurs d’emploi va continuer d’augmenter d’ici la mi-2014. Ils ne voient aucune inversion de la courbe. Cela n’a pas empêché François Hollande, lors d’une conférence de presse donnée à Bruxelles, de réitérer sa promesse d’inversion de la courbe avant fin 2013 en assurant que « tout était fait pour que l’inversion de la courbe du chômage soit réalisée »
Coup dur pour François Hollande. Dans leur dernière note de conjoncture publiée jeudi 19 décembre au soir, les statisticiens de l’Insee estiment que le chômage va continuer d’augmenter durant les six premiers mois de 2014. Le nombre de demandeurs d’emploi au sens du Bureau international du travail (BIT) grimperait de 28.000 personnes au premier semestre l’an prochain. Un rythme toutefois inférieur de moitié à l’évolution semestrielle moyenne de 2013. Le taux de chômage atteindrait 11% de la population active contre 10,9% aujourd’hui (France métropolitaine et DOM). Pas très loin de son record de 1997 (11,2%).
Croissance trop molle
Autrement dit, la récente baisse du nombre d’inscrits à Pôle emploi ne serait que temporaire. Certes, de bons résultats ont été enregistrés en octobre, et cette tendance devrait s’être prolongée en novembre (les chiffres seront connus au lendemain de Noël). Mais, si l’on suit le raisonnement de l’Insee, la hausse reprendra inexorablement ensuite. A en croire les statisticiens, l’inversion serait invisible sur le trimestre.
Mais les données auxquelles ils se réfèrent (le chiffre trimestriel au sens du BIT) ne sont pas tout à fait les mêmes que celles du gouvernement (le nombre d’inscrits en catégorie A).Que se passe-t-il? La croissance est certes revenue, or elle est trop molle pour conduire les entreprises à embaucher massivement. Le PIB progresserait de 0,2% seulement au premier et deuxième trimestre de 2014, après +0,4% au quatrième trimestre de 2013.
A quelques mois des municipales et des européennes, le panorama conjoncturel décrit par le chef de l’Etat depuis l’été dernier - la reprise "est là", le chômage s’inverse- se trouve remis en cause par ces prévisions de l’Insee, en phase avec celles des autres organismes. Les ministres, tels Marisol Touraine, Pierre Moscovici ou Michel Sapin, ont clamé depuis la rentrée que les "résultats arrivent". L’Insee oblige à reporter cet espoir à la deuxième moitié de 2014. La croissance faible et l’atonie des créations d’emploi risquent par ailleurs de relancer un débat interne à l’exécutif et la majorité, sur l’orientation même de la politique économique.
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