Après 24 heures de cafouillage médiatique, le Parti socialiste et Europe Ecologie - Les Verts ont publié jeudi 17 novembre dernier une mise au point sur l'avenir de la filière MOX. Dans un communiqué commun, les deux partis assurent être sur la même longueur d'onde. Ce que l’on retiendra de ces deux jours d’improvisation et de cafouillage c’est que sur l’arrêt du nucléaire PS et EELV ne sont pas d’accord, sur la poursuite de la construction de l’EPR de Flamanville non plus et enfin sur la filière MOX, qu’il est indispensable de poursuivre si l’on veut faire fonctionner l’EPR, ils divergent totalement. La cacophonie a été tellement forte et si ridicule que même la pauvre candidate Eva Joly a trouvé plus prudent de ne pas donner son avis dans ce marchandage. Mais enfin, malgré tout cela, tout est réglé : Cécile Duflot aura sa circonscription « gagnée d’avance » à Paris à la grande joie de Delanoë qui n’était même pas prévenu. Les Ecologistes auront 65 circonscriptions sur tout le territoire avec un objectif de remporter 30 ou 35 sièges dans la nouvelle assemblée afin de constituer un groupe. Moyennant quoi ils devraient tous voter pour François Hollande au deuxième tour de la Présidentielle..
Il n'y aura pas de guerre nucléaire entre le PS et les écologistes. Jeudi, les deux partis ont précisé leur position sur l'avenir de la filière MOX et du retraitement des déchets nucléaires, au cœur d'une polémique depuis mercredi. Mediapart avait en effet révélé qu'une ligne portant sur cette activité cruciale de l'industrie nucléaire française avait disparu de l'accord adopté par le bureau national du PS mardi soir, à l'issue des négociations avec Europe Ecologie - Les Verts. Le champion du nucléaire français, Areva, ayant eu vent de la mention d'une "reconversion" de cette filière dans l'accord politique, a en effet pris l'initiative de contacter le Parti socialiste, inquiet de voir menacées deux de ses principales activités. Benoît Hamon, le porte-parole du PS, a pourtant rejeté avec véhémence toute influence de l'entreprise.
Après d'intenses négociations, qui n'étaient d'ailleurs pas parvenues à régler tous les désaccords, la polémique sur le MOX est venue souligner une nouvelle fois les divergences entre le Parti socialiste et ses alliés d'EELV. Jeudi matin, au lendemain d'un passage au journal télévisé de TF1, François Hollande a refusé de s'exprimer à nouveau sur le sujet. "Il n'y a aucune déclaration à faire de plus: il y a une interprétation que le Parti socialiste donne à cet accord, une autre interprétation (celle des écologistes, ndlr). Nous verrons bien. Il n'y a rien à dire de plus", a-t-il lancé. Quelques heures plus tard, dans un communiqué commun, le PS et EELV ont indiqué qu'il n'y avait plus qu'une ligne sur le sujet.
"Accompagner une évolution progressive"
Dans ce texte, le socialiste Michel Sapin et l'écologiste Jean-Vincent Placé affirment que "des interprétations divergentes ont été données sur l'avenir des filières de retraitement des déchets nucléaires et de fabrication des combustibles nucléaires dont le MOX, au cours des cinq prochaines années". "Il nous paraît donc nécessaire d'en rappeler le sens", poursuivent les deux négociateurs. Selon les deux hommes, la mention d'une "reconversion à emploi constant" n'est que la conséquence d'un autre point de l'accord politique, qui prévoit la réduction de la part du nucléaire dans la production électrique française de 75% à 50% d'ici 2025. "La quantité de combustible nécessaire à l'approvisionnement des centrales en activité sur notre territoire, ainsi que les besoins de retraitement de ces combustibles se poursuivront mais diminueront", constatent le socialiste et l'écologiste. "C'est pourquoi il est prévu d'accompagner cette évolution progressive, d'un plan de reconversion permettant de maintenir le nombre d'emplois, par la mise en œuvre de centres d'excellence du traitement des déchets et du démantèlement."
La question du MOX et des déchets nucléaires est donc bien intégrée à l'accord, comme l'a toujours clamé Europe Ecologie - Les Verts. Mais les socialistes peuvent aussi affirmer que leur ligne a prévalu : sur TF1, François Hollande n'a-t-il pas affirmé être "pour qu'il y ait encore du retraitement du combustible" pendant "le temps nécessaire"? L'unité et les apparences sont donc sauves. Mais le coût politique de cet énorme cafouillage est lourd : jeudi, dans les matinales radiophoniques, les ténors de la majorité s'en sont d'ailleurs donnés à cœur-joie.
Source : lejDD;fr 17-11-2011
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