C’est quasiment une révolution à Ouagadougou. Plus d'un millier de manifestants ont réussi à pénétrer jeudi 30 octobre dans l'Assemblée nationale burkinabè à Ouagadougou, alors que les députés devaient voter dans la matinée une révision constitutionnelle controversée. Les manifestants ont également pris d'assaut la télévision nationale. Le vote sur la Constitution a finalement été annulé dans la matinée.
Il est depuis 27 ans au pouvoir. Le président du Burkina Faso, Blaise Compaoré, souhaitait que l'Assemblée nationale examine un projet de loi visant à réviser la Constitution pour lui permettre de se maintenir en poste. Des manifestants en ont décidé autrement. Après plusieurs jours de contestation, plus d'un millier d'entre eux ont réussi à pénétrer jeudi 30 octobre dans l'Assemblée nationale burkinabè à Ouagadougou. L'Assemblée nationale burkinabè a été incendiée, rapporte l'AFP, alors qu'un hélicoptère survole les lieux. Mamadou Kadré, un député de l'opposition présent au Parlement à l'arrivée des protestataires, a affirmé à l'AFP que ses collègues de la majorité ont été exfiltrés, sans précision quant au moment ni au lieu de leur exfiltration. Selon l'AFP, les manifestations ont fait un mort à Ouagadougou.
La télévision nationale prise d'assaut
Les forces de l'ordre, qui avaient commencé par tirer des gaz lacrymogène sur les manifestants, ont ensuite battu en retraite. Un premier groupe de quelques centaines de protestataires avait réussi à forcer une première barrière pour arriver à 50 mètres du Parlement. Un second groupe, plus important, d'environ 1.000 personnes, a percé un second barrage. Ces manifestants, des jeunes extrêmement remontés, criaient à tue-tête "Libérez Kosyam", le nom du palais présidentiel.
Des manifestants ont également pris d'assaut jeudi 30 octobre à Ouagadougou la télévision nationale, dont le bâtiment se trouve à proximité de l'Assemblée nationale. Plusieurs centaines de personnes sont entrées vers 10h (heure locale) dans les locaux de la Radiodiffusion télévision du Burkina (RTB), où ils ont pillé le matériel, caméras incluses, cassé des voitures mais n'ont pas touché au personnel. Les manifestants sont repartis sans avoir pu pénétrer dans les studios de la RTB. L'opposition avait appelé depuis des jours à "marcher sur l'Assemblée" pour empêcher la tenue du vote sur la révision constitutionnelle. Après ces heurts, elle a estimé que le président Compaoré devait "tirer les conséquences" de l'assaut contre l'Assemblée. Le gouvernement a peu après annoncé l'annulation du scrutin.
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