Faire face à un mouvement sans précédent que personne n’a vu venir. C’est le défi lancé à la Présidente du Brésil Dima Rousseff. Pour tendre la main aux manifestants et tenter l'apaisement, la présidente brésilienne, a proposé lundi 24 juin dernier la tenue d'un référendum sur des réformes politiques en profondeur.
Confrontée à un mouvement de protestation historique, Dilma Rousseff a pris une initiative forte lundi 24 juin en proposant de soumettre à référendum une "réforme politique" profonde du pays par le biais d'une "assemblée constituante spécifique". "Je veux proposer un débat sur la convocation d'un référendum populaire qui autorise le fonctionnement d'un processus constituant spécifique pour mener la réforme politique dont le pays a tant besoin", a déclaré la présidente brésilienne, candidate à un second mandat en 2014.
"Le Brésil est mûr pour avancer (...) Il est temps de sortir de l'impasse", a-t-elle ajouté, en rappelant que toutes les tentatives antérieures de réforme politique ont avorté. Deux dates sont envisagées pour le référendum : le 7 septembre, date de l'indépendance du Brésil, et le 15 novembre, anniversaire de la proclamation de la République. C'est "le Congrès qui dira sous quelle forme se fera" (...) l'assemblée constituante spécifique proposée par la présidente, a indiqué le ministre de l'Education, Aloisio Mercadante.
18,5 milliards d'euros pour améliorer les transports publics
Lors d'une réunion à Brasilia, devant les 27 gouverneurs du pays et 26 maires des plus grandes villes, Dilma Rousseff a également annoncé l'injection de 18,5 milliards d'euros pour améliorer les transports publics - principal cheval de bataille des manifestants - et la mise en chantier de pactes contre la corruption. La présidente avait auparavant reçu une délégation de représentants du mouvement de contestation qui se sont félicités du "dialogue" noué avec le pouvoir tout en annonçant qu'ils allaient continuer "la lutte pour des transports gratuits".
"C'est incroyable, c'est une des propositions les plus folles que j'ai entendues jusqu'à présent", a réagi le leader de l'opposition au Sénat, Aloysio Nunes, du Parti social-démocrate brésilien (PSDB). "Elle aurait dû parler de ses propositions au lieu de prendre la tangente en lançant une proposition destinée à tomber dans le vide", a-t-il ajouté. Le leader de la coalition de la majorité au Sénat, Eduardo Braga, du PMBD, a au contraire évoqué "un pas en avant", "une proposition intéressante", mais a souligné attendre d'"en connaître les détails".
De nouvelles marches ont eu lieu lundi 24 juin dans huit capitales d'Etats du Brésil, dont Porto Alegre (10.000 manifestants), Sao Luis (7.000) et Rio de Janeiro (2.000).
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