Auditionné lundi 24 juin par la brigade financière, Bernard Tapie a été placé en garde à vue, a-t-on appris de source proche de l'enquête. L'homme d'affaires, qui avait obtenu 403 millions d’euros à la suite d'un arbitrage rendu en 2008, peut être entendu pendant 96 heures.
A son tour de s'expliquer devant les enquêteurs. Auditionné lundi 24 juin au matin à Paris par la brigade financière, Bernard Tapie a été placé en garde à vue, a-t-on appris de source proche du dossier. Il serait actuellement à l'hôpital de l'Hôtel-Dieu. L'homme d'affaires est entendu dans le cadre de l'enquête sur l'arbitrage qui lui avait octroyé en 2008 403 millions d'euros dans son litige avec le Crédit Lyonnais sur la vente d'Adidas. D'ici à quatre jours, il pourrait être éventuellement mis en examen. Jusqu'à présent, trois protagonistes de cette affaires - le juge-arbitre Pierre Estoup, l'ancien bras droit de Christine Lagarde, Stéphane Richard, et l'ex-président du CDR, Jean-François Rocchi - ont été mis en examen pour "escroquerie en bande organisée".
"Folie délirante de tout ce dossier"
Si cela devait être le cas pour Bernard Tapie, celui-ci peut s’attendre à devoir verser une caution et à voir ses biens placés sous séquestre. L’homme d’affaires, interrogé samedi par le JDD, était irrité. "Qu’est-ce que vous voulez, que je me suicide? Je ne ferais ce plaisir à personne..." Il évoquait également "la folie délirante de tout ce dossier". Lundi 24 juin au matin, Europe 1 rapportait également des propos de lui : "Qu'est-ce que vous croyez ? Des rendez-vous comme celui-là, j'en ai eu sept avec (l'ancienne juge d'instruction) Eva Joly. Résultat : six non lieu et une relaxe (...). Même système, même procédure, j'en ai rien à foutre."
Devant les enquêteurs, Bernard Tapie doit notamment expliquer comment il a convaincu l’État d’engager un arbitrage privé dans l’affaire Adidas. Ses visites répétées à l’Élysée intriguent et les magistrats soupçonnent un deal politique autour de cet arbitrage, qui lui a été favorable. Ses liens avec les arbitres seront également au centre des discussions.
Jean Bruneau, ancien président de l'association des « petits porteurs de BTF » (Bernard Tapie Finances, ancienne société cotée en Bourse), a également été placé en garde à vue lundi.
Informations MONTESQUIEU-VOLVESTRE, FRANCE, MONDE : Vous souhaitez être informé régulièrement sur les nouveautés mise en ligne sur ce Blog, inscrivez vous à la Newsletter (voir dans la colonne ci-contre)