Les deux principales victimes du dernier remaniement gouvernemental, Benoît Hamon et Arnaud Montebourg, ont effectué samedi 4 octobre leur rentrée politique. Mais pas ensemble et pas au même endroit. Si le premier estime ne pas être dans "l'opposition", le second entend bien continuer "à s'exprimer".

De retour dans l'arène politique après leur éviction du gouvernement, à l'occasion du dernier remaniement ministériel fin août, Benoît Hamon et Arnaud Montebourg ont eu l'occasion, samedi 4 octobre, d'évoquer leur avenir et de réaffirmer leurs convictions. L'ancien ministre de l'Éducation a ainsi assuré au Vieux-Boucau dans les Landes qu'il n'était "pas dans l'opposition" au gouvernement et voulait que la gauche "retrouve la confiance avec le peuple" dans les deux ans et demi qui viennent. Plus offensif, l'ex-ministre de l'Economie s'est présenté à Laudun-L'Ardoise (Gard) comme un "citoyen engagé" qui veut continuer "à s'exprimer", estimant qu'il y avait "beaucoup de choses à faire" pour la "réinvention de la gauche".

Arnaud Montebourg : « Des idées et des rêves »

Arnaud Montebourg, qui organise ce week-end l'université d'automne de son mouvement "Des idées et des rêves", doit prononcer dimanche son discours de clôture, consacré à différents ateliers de réflexions, en présence de quelques élus, et notamment un portant sur le thème de la VIe République. Désireux de s'exprimer sur ce qu'il croit "juste et nécessaire" pour le pays, l'ancien ministre de l'Economie n'a pas été tendre avec l'exécutif samedi : "Les solutions qui sont sur la table doivent être âprement discutées. Et la question de la crise politique et (de la) crise démocratique de notre pays est posée puisque le débat n'a pas droit de cité".

Hamon pas "dans l'opposition"

Interrogé aussi sur Benoît Hamon, Arnaud Montebourg a répondu : "Nous avons quitté le gouvernement ensemble. Donc, nous avons beaucoup de choses à partager". Toutefois, l'ancien ministre de l'Éducation, qui tient ce week-end une réunion d'"un Monde d'avance", l'une des deux sensibilités de l'aile gauche du PS, a adouci son discours à l'égard du gouvernement. "Je respecte le président de la République, je respecte le Premier ministre, je respecte leurs choix, je ne suis pas dans l'opposition. Il n'y a pas un socialiste ici qui est dans l'opposition, à ranger du côté de ceux qui aujourd'hui veulent combattre la gauche", a-t-il expliqué.

Benoît Hamon est néanmoins revenu sur un de ses sujets de prédilection : le soutien à la croissance par l'investissement. "Je redis mon désir qu'on (...) soutienne le pouvoir d'achat, car si demain, on ne peut pas donner aux Français les moyens de consommer, il n'y aura pas de redémarrage de l'économie française", a-t-il prévenu. Son message? "La même chose que ce que je disais quand j'étais à l'intérieur du gouvernement, j'essaie d'être cohérent et constant dans mon expression."

Source : leJDD.fr 04-10-2014

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