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1 juillet 2014 2 01 /07 /juillet /2014 07:00

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Le secteur supprime des dizaines de milliers d’emplois, limite l’intérim, multiplie le recours aux travailleurs détachés. Une crise inédite depuis quinze ans. Mais une crise qui s’annonce depuis plusieurs années et plus nettement depuis un an.

La courbe du chômage n'est pas la seule à s'engager sur une mauvaise pente. Les chiffres de la construction prennent aussi une tournure inquiétante pour le gouvernement. Le léger vent d'optimisme du début de l'année et la promesse de faire sortir de terre 500.000 logements neufs par an ont fait place à une violente tempête. Le bâtiment et les travaux publics s'apprêtent à connaître leurs pires résultats depuis quinze ans. La déflagration va être violente pour les effectifs du secteur qui ont déjà perdu 100.000 postes depuis 2007. "Nous sommes dans un métier d'hommes, pas de machines. Les entreprises ont résisté jusqu'au bout pour garder leurs gars. Mais là, c'est terminé", prévient Jacques Chanut, président de la Fédération française du bâtiment.

Un plan de relance bien tardif

Jeudi 26 juin dernier, à l'occasion de l'assemblée générale du Syndicat national des entreprises générales françaises de BTP, son président Michel Gostoli, par ailleurs patron d'Eiffage construction, reconnaissait que les entreprises "ressentaient pour la première fois un trou d'air aussi fort dans l'activité". Dans les travaux publics, la perte de 12.000 emplois sur l'année est déjà annoncée. Elle sera deux fois supérieure dans le bâtiment. La ministre du Logement, Sylvia Pinel, en a pris la mesure. Le plan de relance qu'elle a annoncé mercredi était très attendu. "On peut trouver que ce n'est pas assez, mais ça va dans le bon sens", reconnaît Jacques Chanut. Beaucoup sont cependant prêts à dire que ce plan arrive trop tard. Comme bien d’autres !...

Une plus grande précarité

Il ne suffira peut-être pas à stopper une hémorragie silencieuse et diffuse, qui n'épargne ni la construction ni la rénovation. Et touche toutes les catégories de salariés : les ouvriers permanents comme les intérimaires, et maintenant les salariés détachés, ces travailleurs venus de toute l'Europe généralement employés par des sous-traitants. Les heures travaillées, véritable indicateur de l'emploi dans le secteur, baissent mais se déplacent surtout d'une population à l'autre. « Pour tous, le constat est celui d'une plus grande précarité », s'alarme Serge Pléchot, patron de la Fédération nationale des salariés de la construction, bois et ameublement, de la CGT. « Moins de travail pour les uns, des rémunérations inférieures à 5 euros de l'heure pour les autres. » On estime à 70.000 le nombre des postes "équivalents temps plein" occupés par les salariés détachés.

Dans l'intérim aussi, des voyants passés au rouge

Jeudi, après les annonces de Sylvia Pinel, une autre bonne nouvelle a été saluée par le secteur. Les députés ont adopté la proposition de loi visant à lutter contre le dumping social et la concurrence déloyale. Elle transpose de façon anticipée la future directive européenne sur les salariés détachés. Les donneurs d'ordre et les sous-traitants seront responsables de leurs prestataires de services établis hors de France qui détachent des ouvriers sur le territoire. Les entreprises seront tenues d'adresser une déclaration préalable à l'Inspection du travail. Ce qui permettra d'avoir des chiffres plus précis de ce contingent.

Dans l'intérim aussi, les voyants sont passés au rouge vif. Les chiffres d'avril sont accablants avec un plongeon des recrutements de 13%. Un décrochage inédit alors que depuis cinq ans, le nombre de missions était déjà en baisse. "On ne va pas se mentir, le marché est en grande difficulté. On est tombé à l'échelon le plus bas", témoigne Martial Canuet, en charge de l'activité BTP chez Randstad. Tous les postes sont touchés : le gros œuvre, les travaux publics, les métiers de la finition, l'électricité et la plomberie.

Seuls les géants du secteur semblent limiter la casse, grâce à leur diversification et à leur internationalisation. Ils ont pris depuis plusieurs années déjà la mesure de la crise. Le numéro un mondial, Bouygues, a "ajusté" dès 2012 sa branche immobilier à la forte baisse du marché tandis que sa filiale Colas "réorganisait" son activité route en France. Eiffage, le numéro 2 français, a même enregistré une légère progression de son activité au premier trimestre dans l'Hexagone. Vinci multiplie les chantiers aux quatre coins du monde. Il échappe ainsi à la dégradation à vitesse grand "V" d'un marché français dont le retournement n'est pas pour cette année.

 

 

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