
L'association "60 millions de consommateurs" épingle les frais bancaires liés aux "commissions" prises par les agences quand leurs clients dépassent leur autorisation de découvert.
Une autorisation de découvert dépassée et le couperet tombe, les banques payant à votre place les paiements que vous devez effectuer. Et elles le font payer cher, trop cher selon "60 millions de consommateurs". L'association publie une enquête exclusive, dans le numéro de novembre de son magazine, au sujet des "commissions d'intervention" que prennent les banques quand elles vous avancent le moindre sou.
Des "commissions illégales" et "scandaleuses autant par leur montant que leur répétitivité" selon les experts de l'Institut national de la consommation (INC) qui ont réalisé l'étude. Selon eux, la moyenne des frais relatifs à chaque découvert tourne autour de 8 euros. Avec 5,90 euros, la Banque populaire reste la moins chère, alors que l'agence en ligne Boursorama fait payer près de 10 euros de frais à chaque "intervention". En règle générale, les grandes banques (Société générale, BNP, Crédit agricole et Crédit Lyonnais) sont mauvaises élèves.
Des taux d'intérêt d'au moins 14%
Pour l'INC, la pratique est "particulièrement juteuse" puisque "les taux d'intérêt -les agios- excèdent allègrement les 14%". La condamnation est sans appel pour les autres associations de défense des consommateurs: "C'est un véritable racket (…). Généralement, ces frais représentent de 10 à 20% des rémunérations mensuelles des personnes concernées", s'alarme ainsi Serge Maître, de l'association des usagers bancaires interrogé sur Europe1.
Alors que les parlementaires vont débattre du projet de loi sur le crédit à la consommation, les associations demandent aux députés d'inclure ces frais bancaires dans le TEG, le taux effectif global, censé refléter le coût réel du crédit. Un arrêt de la Cour de cassation, daté du 5 février 2008, allait déjà en ce sens. Selon "60 Millions de consommateurs", les banques manient avec précaution les plaquettes tarifaires pour "contourner les conséquences" de l'arrêt de février 2008. "Certaines ont discrètement fait glisser les commissions d'intervention de la partie 'découvert' à la partie 'incidents de fonctionnement'", révèle l'étude qui sera publiée début novembre. Ainsi, les banques continuent à se sucrer, profitant, selon les associations, d'un vide juridique.
Source :lejdd.fr 26-10-2009