Le regroupement d’Oséo et du « Fonds stratégique d’investissement » soulève des craintes de part et d’autre. La fusion de ces deux entités, promise par François Hollande durant sa campagne présidentielle, semblait une évidence et pourtant..
À peine née, la « Banque publique d’investissement » (BPI) crée déjà des soucis. L’une des mesures phares de François Hollande a été lancée cette semaine. Le ministre de l’Économie Pierre Moscovici a chargé Bruno Parent, ancien patron des impôts et de la répression des fraudes, de piloter sa mise en place. Il rendra ses conclusions le 30 juillet. Le concept de cette banque est simple : regrouper sous un seul toit les outils publics pour prêter ou investir dans les entreprises françaises.
Sa mise en œuvre s’avère bien plus complexe. La BPI s’articulera autour de deux principaux piliers : Oséo, qui prête aux PME, et le « Fonds stratégique d’investissement »(FSI), qui investit en fonds propres. Mais déjà, leur association crée des tiraillements dans ces deux "chapelles". "Qui va piloter cette nouvelle banque, s’interroge un cadre d’Oséo, l’État ou la Caisse des dépôts?" La banque des PME, sous l’égide du gouvernement, s’inquiète d’être "étouffée" par l’institution publique. La Caisse, sous contrôle du Parlement, pilote deux poids lourds : le FSI et CDC Entreprises, une entité dédiée aux PME.
"Un copilotage avec l’État"
Les vieilles et féroces rivalités ressurgissent entre Bercy et la Caisse des dépôts. Son nouveau directeur général Jean-Pierre Jouyet devra faire preuve d’habileté pour étendre son pouvoir. Car au-delà, c’est le rapport de force entre les députés et le gouvernement qui se joue. La Caisse des dépôts est bien consciente de l’ampleur du casse-tête. Prudente, elle milite pour un "partenariat et un copilotage avec l’État", rappelant qu’elle est actionnaire d’Oséo (27%) et la finance en partie.
Bruno Parent devra délimiter le périmètre exact de la Banque publique d’investissement. Là encore, Oséo milite pour un apport d’Ubifrance, établissement public qui aide les entreprises françaises à l’export, et l’activité d’assurance protection de Coface que l’État finance. Restera à déterminer quelles participations de l’État (France Télécom, ADP…) seront apportées à l’ensemble. Autant de sujets de tensions possibles avec les entreprises concernées.
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