On pouvait prévoir sa réaction dès l’annonce par Obama de la consultation du Congrès américain. Bachar El-Assad, après avoir refusé de parler aux médias étrangers pendant plusieurs semaines, a accordé une interview au quotidien « Le Figaro », qui a publié lundi 2 septembre au soir sur son site Internet des extraits de l'entretien. Il y "défie les États-Unis et la France d'avancer une seule preuve" d'une utilisation d'armes chimiques lors de bombardements sur la banlieue de Damas. Et prévient François Hollande sans le nommer : "Le peuple français n'est pas notre ennemi, mais la politique de son État est hostile au peuple syrien."
Après plusieurs semaines de diète médiatique, des propos de Bachar el-Assad avaient été rapportés dimanche 1er septembre dernier par l'agence de presse officielle syrienne. Dans la foulée, le président syrien a donné une interview exclusive à Georges Malbrunot, l'un des rares journalistes étrangers présents à Damas. Des extraits de cet entretien, à paraître mardi dans « Le Figaro », ont été publiés lundi 2 septembre au soir sur le site Internet du quotidien. Bachar el-Assad y menace clairement l'exécutif français, sans en nommer ses têtes : "Quiconque contribue au renforcement financier et militaire des terroristes est l'ennemi du peuple syrien (...) Le peuple français n'est pas notre ennemi, mais la politique de son État est hostile au peuple syrien."
Concernant l'usage d'armes chimiques par les troupes régulières syriennes, prouvé par une note du renseignement français révélée dimanche, Bachar el-Assad "défie les États-Unis et la France d'avancer une seule preuve". "Quiconque accuse doit donner des preuves (...) MM. Obama et Hollande en ont été incapables, y compris devant leurs peuples", lance-t-il dans les colonnes du journal français. Le président syrien ne dément toutefois pas la possession d'armes chimiques.
Comment réagira-t-il à une intervention des occidentaux dans le théâtre de guerre syrien? Bachar el-Assad appelle à réfléchir aux conséquences d'un tel acte : "Le Moyen-Orient est un baril de poudre, et le feu s'en approche aujourd'hui. Il ne faut pas seulement parler de la riposte syrienne, mais bien de ce qui pourrait se produire après la première frappe (...) Tout le monde perdra le contrôle de la situation lorsque le baril de poudre explosera. Le chaos et l'extrémisme se répandront." Et d'évoquer un "risque d'une guerre régionale".
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