PSA Peugeot Citroën a dû une nouvelle fois sortir de sa réserve contre son gré. Dans un communiqué commun avec Mitsubishi Motors, le groupe a annoncé, mercredi 3 mars, en marge du Salon automobile de Genève (du 4 au 14 mars) qu'il n'était plus question d'une alliance capitalistique entre les deux entreprises.
"Philippe Varin, président de PSA Peugeot Citroën, et Osamu Masuko, président de Mitsubishi Motors Corporation, se sont rencontrés à Genève mardi. (…) Ils ont décidé que, dans les circonstances actuelles, les conditions d'une alliance capitalistique n'étaient pas réunies."
Plus tôt dans la journée, M. Varin avait pourtant indiqué, lors d'une table ronde avec la presse, que les "discussions se poursuivaient" et qu'il n'y avait "rien de nouveau".
En fait, le patron de PSA a été pris de court par une petite phrase de M. Masuko publiée mercredi dans La Tribune : "Une alliance capitalistique n'est pas un sujet d'actualité. (…) Nous ne discutons pas d'alliance financière, mais de coopérations, de synergies." Ajoutant que "nombre d'alliances mondiales n'ont pas été un succès".
Début décembre 2009, des rumeurs de rapprochement entre les deux groupes avaient déjà obligé PSA à communiquer dans l'urgence. Le constructeur français envisageait alors de prendre le contrôle du japonais à l'occasion d'une augmentation de capital.
Le nouvel ensemble aurait donné naissance au 7e constructeur mondial avec plus de 4 millions de véhicules vendus en 2009 – PSA a fini l'année à la 8e place, avec 3,2 millions de voitures et Mitsubishi à la 13e.
LANCEMENT DE LA 308
En réalité, les discussions ont achoppé sur la valeur de Mitsubishi par rapport à celle de PSA. La capitalisation boursière du groupe japonais s'élevait, mercredi matin, à 6,05 milliards d'euros, contre 4,7 milliards d'euros pour le français.
Or, en terme d'activité, Mitsubishi est bien plus petit que PSA. "J'ai toujours dit qu'il y avait trois conditions à une alliance : la cohérence stratégique, la sauvegarde de l'indépendance du groupe et la création de valeur pour l'actionnaire familial. Dans les circonstances actuelles, cette dernière condition n'était pas remplie", a indiqué M. Varin au Monde. Les Peugeot détiennent 30,3 % des actions de PSA et 45 % des droits de vote.
Reste une bonne nouvelle pour le patron de PSA : les relations entre les deux groupes sont "excellentes" et les coopérations "se développent". Fin 2010, PSA commercialisera à travers ses deux marques (Peugeot iOn et Citroën C-Zéro) le véhicule électrique de Mitsubishi : "Si nous n'avions pas eu cette coopération, nous n'aurions pas pu lancer aussi vite un véhicule électrique."
Autre coopération : l'usine de Kalouga, en Russie, avec la production de la 308 qui débutera en avril. Enfin, depuis 2006, PSA achète à Mitsubishi des 4 × 4 rebaptisés Peugeot 4007 et Citroën C-Crosser. "Notre premier objectif, c'est de voir si on peut élargir ces coopérations dans d'autres domaines", dit M. Varin.
Une coopération dans le sud-est asiatique, où Mitsubishi est bien implanté, serait en cours d'évaluation. Le japonais est aussi présent industriellement en Amérique. Certes, ses positions y sont médiocres, mais PSA y est absent.
Les deux groupes pourraient aussi coopérer sur un véhicule d'entrée de gamme qui prendrait la forme d'une petite voiture dès 2010. Celle-ci serait vendue comme la voiture électrique sous les trois marques. Les réflexions sont très avancées en interne chez PSA. "Nous avons plusieurs projets, Mitsubishi pourrait être l'une des hypothèses", indique-t-on dans le groupe.
Source : lemonde.fr Nathalie Brafman 03-03-2010
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