
Un mauvais présage ? Jeudi matin, avant l'arrivée de Nicolas Sarkozy, une âcre fumée blanche empestait l'air des rues de Manaus, cité industrielle brésilienne au cœur de la jungle amazonienne, sur les rives du Rio Negro : des incendies dus à la déforestation. L'aéroport a même dû fermer ses portes quelques heures.
Mais qu'est-il donc venu faire dans cette galère ? Participer à un sommet des dirigeants de huit pays amazoniens organisé par son ami Lula, où Paris revendique un siège en raison de ses 700 kms de frontière entre la Guyane française et le Brésil.
A dix jours de l'ouverture du sommet de Copenhague sur le climat, Sarkozy ambitionnait de rallier un maximum de pays pour contraindre les Etats-Unis et la Chine, deux plus gros pollueurs du globe, de faire enfin un effort contre le réchauffement climatique. Patatras ! Avant son ouverture, le sommet amazonien a viré au flop.
Les invités leur ont posé un lapin
Sarkozy, qui rêvait d'une photo avec les leaders du «poumon vert» de la planète, se contentera d'un tête à tête avec Lula, qu'il rencontre pour la 10e fois depuis 2007. Tous les invités leur ont posé un lapin, envoyant des ministres à leur place. Le tonitruant Hugo Chavez (Vénézuela) n'a «pas le temps». Son ennemi juré, Alvaro Uribe (Colombie), a décliné pour ne pas le croiser. Alan Garcia (Pérou) n'aime pas l'avion...
Côté brésilien, c'est l'embarras : des querelles d'ego entre Lula et ses voisins, souffle-t-on. Pour Sarkozy, en panne de grand combat depuis la fin de la présidence française de l'Europe, c'est une déconvenue. Seul Greenpeace semblait encore y croire, qui a déployé hier sur l'opéra de Manaus une banderole: «Obama, Lula et Sarkozy marquez l'histoire, sauvez le climat !»
Pendant ce temps, le sommet de Copenhague se joue ailleurs : avant son départ, Washington et Pékin ont coupé l'herbe sous le pied de Sarkozy en s'engageant pour la première fois sur des objectifs chiffrés de réduction de leurs émissions polluantes. Mais le Français ne compte pas rentrer les mains vides de sa tournée : ce vendredi, au sommet du Commonwealth (53 pays de l'ex-Empire britannique) qui se tient dans les Caraïbes, il espère convaincre l'Inde, dernier grand pays émergent à traîner des pieds, de s'engager sur le climat.
Source : leparisien.fr 27-11-2009
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