L’assassin n’est pas encore appréhendé, les victimes ne sont pas encore inhumées que déjà la politique reprend ses droits. La campagne électorale, en principe suspendue, mais pas par tous les candidats, a repris de plus belle ce mercredi matin 21 mars. Attaquée avant le début de l'opération d'interpellation du suspect des tueries de Toulouse et Montauban sur le "climat délétère" qu'elle instaurerait dans la campagne, Marine Le Pen a pris sa revanche mercredi matin sur i-Télé. Elle a visé les "responsabilités" de Nicolas Sarkozy dans l'insécurité et a proposé un référendum sur la peine de mort. La polémique sur cette affaire ne va pas cesser de si tôt car les questions qui se posent à la découverte du « profil » de l’assassin sont nombreuses !..
Un goût de revanche. Marine Le Pen n'a pas mâché ses mots mercredi 21 mars au matin, en réagissant sur i-Télé à l'opération du Raid à Toulouse, visant à interpeller le suspect principal des tueries de Toulouse et Montauban. "Ça fait des années que je suis mise en cause pour avoir dit que l'antisémitisme dans notre pays était lié au fondamentalisme islamique", "ceci démontre que j'avais, sur ce sujet-là aussi, peut-être raison", a-t-elle notamment lancé. Comme on lui demandait si le débat qu'elle a ouvert sur la viande halal n'avait pas pu créer un "climat", elle s'est insurgée : "C'est une plaisanterie, j'espère!". "Je me demandais bien comment vous alliez réussir quand même à me trouver une responsabilité dans cette affaire", a-t-elle ajouté. "Les Français ne sont pas dupes : le fait de poser des vrais problèmes ne peut en aucun cas justifier l'avancée du fondamentalisme islamique", a-t-elle protesté.
Les craintes du front national
Depuis lundi, certains responsables politiques ont visé le Front national et le "climat" politique instauré par la montée des idées défendues par la candidate. C'était avant de savoir que le suspect principal n'est pas, comme une première piste semblait l'indiquer, un homme issu de la mouvance d'extrême-droite."Selon que les auteurs de la tuerie sont des néonazis ou des islamistes, ça change beaucoup de choses pour nous", reconnaissait même Louis Aliot, dans un article de 20 minutes publié mercredi matin, mais écrit avant le début de l'opération à Toulouse. "Des types comme Jean-Luc Mélenchon ne s'interdiront pas des attaques directes contre nous", ajoutait le vice-président du Front national.
"Aux salauds"
L'identité du suspect révélée, le parti a réglé ses comptes dans un communiqué publié mercredi matin. Le texte s'intitule "aux salauds" et tient en quelques lignes acides : "A l’attention de (Marie-George) Buffet, de (Jean-Luc) Mélenchon, (François) Bayrou, (Dominique) Sopo (président de SOS racisme) et autres : vous avez cru pouvoir misérablement instrumentaliser la tragédie de Toulouse contre le Front national et la candidate Marine Le Pen. Vous vous êtes encore une fois déconsidérés. Votre entreprise visant à tenter de traîner dans la boue 20% des Français a raté. Vous avez essayé d’ajouter à l’horreur du drame votre mauvaise vindicte politique. Vous devriez présenter des excuses au Front National, à ses électeurs et à Marine Le Pen. Vous devriez de toute façon vous taire pendant un long moment."
Pour la candidate, "tous ceux qui ont essayé de profiter politiquement de ces assassinats sont disqualifiés", a-t-elle lancé sur i-Télé. Elle a cité Jean-Luc Mélenchon (Front de gauche) et François Bayrou (MoDem), qui ne sont "pas à la hauteur du poste qu'ils briguent". Au-delà des règlements de comptes, la présidente du Front a contre-attaqué. "Le risque fondamentaliste a été sous-estimé dans notre pays", a-t-elle expliqué. "Des groupes politico-religieux se développent face à un certain laxisme. Il faut maintenant mener cette guerre contre des groupes politico-religieux fondamentalistes qui tuent nos enfants chrétiens, nos jeunes hommes chrétiens, nos jeunes hommes musulmans et les enfants juifs il y a deux jours".
Un référendum sur la peine de mort
Interrogée sur la nécessité d’arrêter préventivement de ceux qui sont allés s'entraîner en Afghanistan et au Pakistan, la présidente du FN a répondu : "Ce qui est sûr en tout cas, c'est qu'ils sont en possession d'armes". "Parmi les multiples promesses" qu'elle a entendues en 2007, il y avait "celles d'aller chercher les armes dans les caves. Je n'ai pas le sentiment qu'on ait fait ça". "Quelqu'un qui, manifestement, possédait chez lui des armes de guerre alors même qu'il était parti deux ans en stage de criminalité au Pakistan et en Afghanistan, c'est vrai que c'est assez inquiétant", a-t-elle insisté. "Il faut profiter de cela pour démanteler les réseaux" ou "même les individus qui portent le fondamentalisme dans notre pays", a-t-elle poursuivi.
Pour elle, "la sécurité est un thème qui vient de s'inscrire dans la campagne". Plus choc encore, elle a proposé un "référendum" : "On pourra se poser la question d'un référendum sur la manière dont il faut mettre hors d'état de nuire ce type de criminels ou d'assassins". Pour elle, "un référendum sur la question de la peine de mort et de la perpétuité réelle se pose". "Si cet homme est arrêté, non je n'imagine pas qu'il puisse sortir dans 25 ans et qu'on puisse le croiser dans les rues". "Les Français doivent regarder où sont les responsabilités", a-t-elle encore glissé, ciblant Nicolas Sarkozy sans le nommer.
Source : leJDD.fr 21-03-2012
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