Le Premier ministre portugais José Socrates (photo) a annoncé sa démission mercredi 23 mars dernier, après que son programme d'austérité ait été rejeté par le parlement. Après la Grèce et l'Irlande, le Portugal pourrait être contraint de faire appel à l'aide européenne. Il est d’ailleurs fort probable que le Portugal ait à subir, dans un proche avenir, un plan d’austérité encore plus sévère que celui qui vient d’être rejeté par le parlement.

Le Portugal aura été au centre des discussions jeudi 24 mars à Bruxelles, où se tenait un sommet européen. Mercredi soir, le Premier ministre portugais José Socrates – qui a fait le déplacement en Belgique – a en effet annoncé sa démission. Une décision prise suite au rejet de son nouveau programme d'austérité. "Aujourd'hui, tous les partis de l'opposition ont rejeté les mesures proposées par le gouvernement pour éviter que le Portugal doive recourir à un programme d'aide extérieure", a déclaré le socialiste. "L'opposition a retiré au gouvernement toutes les conditions pour gouverner. J'ai par conséquent présenté ma démission au président de la République", a-t-il ajouté, assurant que cette crise politique aurait des "conséquences gravissimes" pour le pays.

Malgré tout, José Socrates a tenu à indiquer qu'il avait "le sentiment d'avoir fait (son) devoir en présentant des mesures difficiles afin que le pays puisse surmonter l'actuelle crise des dettes souveraines". Son programme d'austérité devait notamment "garantir" la réduction du déficit public à 2% du PIB à l'horizon 2013.

Un arsenal de mesures devrait être décidé par l’Europe

Après les plans de sauvetage financiers mis en place l'année dernière pour la Grèce et pour l'Irlande, le Portugal pourrait bien devoir demander de l'aide à ses partenaires européens, replongeant ainsi l'Union européenne dans une zone de turbulences. Des prêts pourraient être débloqués à plus ou moins brève échéance. Lors du sommet de Bruxelles, qui se tenait jeudi et vendredi, les dirigeants européens comptent entériner un arsenal de mesures incluant un fonds de soutien financier pérenne, qui nécessitera un changement de traité européen, un durcissement de la discipline budgétaire commune et un "pacte pour l'euro" imposant réformes économiques et modération salariale.

"Il est regrettable que le programme d'austérité portugais ait été rejeté par le Parlement portugais", a estimé jeudi la chancelière allemande Angela Merkel, devant le Bundestag, la chambre basse du parlement. "Je dis juste que c'était une mesure courageuse, une mesure juste", a-t-elle précisé, exprimant sa "considération" pour José Socrates.

Dissolution de l’Assemblée très probable

Reste à savoir quels scénarios politiques sont envisageables, suite à la démission du Premier ministre. Mercredi soir, le président portugais Anibal Cavaco Silva – réélu le 23 janvier dernier – a indiqué, dans un communiqué, qu'il recevrait les partis politiques représentés à l'Assemblée vendredi. Tout en précisant que, pour l'heure, "le gouvernement se maintient dans la plénitude de ses fonctions".

Deux options s'offrent au chef de l'Etat: nommer un nouveau gouvernement dans le cadre parlementaire actuel, en demandant au Parti socialiste, le premier groupe parlementaire, de désigner un nouveau Premier ministre ou favoriser la mise en place d'un gouvernement de coalition. Mais la dissolution du parlement – et donc la convocation d'élections anticipées – apparaît comme le scénario le plus probable. Selon la loi électorale, le scrutin pourrait être organisé dans un "délai minimum de 55 jours", soit fin mai ou début juin.

Source : lejdd.fr   25-03-2011

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