Après l'élimination de leur candidat au premier tour de la législative partielle dans le Lot-et-Garonne, le Parti socialiste a mis en cause "l'éclatement de la gauche" et l'existence d'une liste écologiste. "Le temps n'est pas à la recherche de boucs-émissaires faciles", ont répliqué les responsables d'EELV.
Dans un communiqué publié dimanche 16 juin au soir, suite à l'annonce de l'élimination dès le premier tour du candidat socialiste, Harlem Désir juge "l'éclatement des forces de gauche particulièrement regrettable". "Dans cette circonscription du Lot-et-Garonne, s'il y avait eu un rassemblement de la gauche, nous serions aujourd'hui au second tour", a complété lundi 17 juin au matin sur RTL le Premier secrétaire du PS. Une critique - tournée essentiellement vers les écologistes, dont le candidat Louis Feuillas a fait 2,78% dimanche - reprise par plusieurs ténors du parti majoritaire. Bruno Le Roux a même parlé de "faute politique". "C'est une faute politique de ne pas se rassembler au premier tour quand on est ensemble et qu'on doit assumer ensemble le bilan de la majorité", a fait valoir sur Canal + le président du groupe socialiste à l'Assemblée nationale.
Une vision également partagée par Jean-Christophe Cambadélis. Sur LCI, le député de Paris a appelé à "cesser la division", notamment en vue des municipales de 2014. "J'appelle pour l'an prochain à une alliance démocratique des forces écologistes et des forces de gauche. Le score du FN, ça devient de plus en plus dangereux", a-t-il estimé.
« Le PS doit s’interroger sur les causes profondes de la montée du Fn »
Des critiques mal accueillies par les écologistes, qui sont montés au créneau dès dimanche soir, refusant de porter la responsabilité de cette défaite. La ministre du Logement, l'écologiste Cécile Duflot, a également posté un petit message sur le réseau social, sans citer explicitement la législative partielle de Villeneuve-sur-Lot. Selon elle, "tirer les leçons d'un échec est en comprendre les véritables raisons et surtout y apporter de bonnes et vraies réponses".
"Il faut être lucide (…) Si on commence à faire des petits calculs d'apothicaire, on ne va pas y arriver", a pour sa part rétorqué François de Rugy sur France Info, qui aimerait voir les socialistes s'interroger sur "les causes profondes de cette montée du FN d'une part et de la dégringolade du PS" de l'autre. Le coprésident des écologistes à l'Assemblée nationale raille aussi la méthode. "Le PS fait ses petites affaires d'abord en interne (…) Ils ont fait cette procédure (de désignation du candidat Bernard Barral, Ndlr) sans rien demander à personne, sans se préoccuper d'un éventuel rassemblement avec leurs alliés", assure-t-il. Avant d'ajouter : "Une fois que tout cela est fait, ils disent 'c'est dommage qu'il n'y ait pas eu de rassemblement'. Ce n'est pas sérieux sur la méthode et pas sérieux sur le fond."
De son côté, dans une interview au JDD.fr, le candidat socialiste Bernard Barral assure avoir tenté de convaincre son homologue écologiste Louis Feuillas. "On avait essayé à travers le PS de partir groupé au premier tour, mais apparemment, ça n'était pas leur objectif", précise-t-il. "Cet échec est lourd, et il est collectif. Le temps n'est pas à la recherche de boucs-émissaires faciles", précisent François de Rugy et Barbara Pompili dans un communiqué publié lundi. Et d'appeler leurs collègues de la majorité "à un sursaut collectif, à revenir au texte initial sur les points minorés par le travail en commission" lors de l'examen du projet de loi sur la transparence financière, qui arrive en séance lundi à l'Assemblée.
"Un tel raccourci est inexact et politiquement dangereux"
En début d'après-midi lundi, le secrétaire national d'EELV, Pascal Durand, a pris la parole. Par voie de communiqué. "Un tel raccourci est inexact et politiquement dangereux", affirme le chef de file écologiste. Il rappelle qu'en 2012, "un candidat écologiste était déjà présent au premier tour dans cette circonscription et cela n’avait nullement empêché le candidat socialiste d’être élu". "Le Parti socialiste ne devrait pas faire l’économie d’une analyse politique un peu moins manichéenne de la situation électorale", poursuit-il. Avant de conclure, plaidant pour que ne soit pas "réchauffée la vieille théorie du bouc émissaire" : "Au lieu de systématiquement rappeler de manière bien peu respectueuse que les parlementaires écologistes ont été élus grâce aux voix socialistes, Harlem Désir serait mieux inspiré de ne pas oublier que les députés socialistes et le Président de la République, lui-même, doivent aussi leur élection au vote, au second tour, de l’ensemble des forces de gauche et des écologistes."
Source : leJDD.fr 17-06-2013
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