L'ancien ministre de l'Intérieur, ainsi que Pierre Falcone, Arcadi Gaydamak et Jean-Charles Marchiani, ont écopé de prison ferme pour leur rôle dans cette affaire de vente d'armes à l'Angola dans les années 1990. Jacques Attali est relaxé.
Direction la case prison pour Charles Pasqua. Le tribunal correctionnel de Paris a infligé une lourde sanction au sénateur et ancien ministre de l'Intérieur, absent mardi lors du jugement du procès de l'Angolagate. Le tribunal a en effet prononcé une peine d'un an de prison ferme et deux ans avec sursis ainsi que 100.000 euros d'amende pour trafic d'influence, alors que le parquet avait requis une seule peine de trois ans avec sursis. L'ancien préfet du Var, Jean-Charles Marchiani, est pour sa part condamné à trois ans de prison, dont 21 mois avec sursis, pour complicité de trafic d'influence et recel d'abus de biens sociaux.
Ces deux personnalités font partie des hommes-clés de l'affaire de vente d'armes de l'Angolagate. La sentence est beaucoup plus élevée pour Pierre Falcone, condamné à six ans de prison ferme pour trafic d'influence, commerce d'armes et abus de biens sociaux par le tribunal. Sa condamnation a été assortie d'un mandat de dépôt à l'audience.
Jacques Attali relaxé
L'homme d'affaires Arcadi Gaydamak, qui réside à Moscou depuis novembre 2008 après s'être réfugié en Israël, et grand absent du procès, a lui aussi été condamné à six ans de prison ferme. Déjà visé par un mandat d'arrêt, il est condamné pour commerce d'armes, trafic d'influence et blanchiment. La justice reproche aux deux hommes d'avoir, de 1993 à 1998, vendu à l'Angola, alors en pleine guerre civile, des armes provenant de l'ancien bloc soviétique, sans avoir reçu d'autorisation de l'État français.
Jean-Christophe Mitterrand, le fils de l'ancien président de la République, écope pour sa part de deux ans de prison avec sursis et 375.000 euros d'amende, et le romancier Paul-Loup Sulitzer de 15 mois avec sursis et 100.000 euros d'amende pour recel d'abus de bien sociaux. Quant à l'avocat Allain Guilloux, il a été condamné à trois ans de prison, dont deux avec sursis, et 500.000 euros d'amende pour blanchiment. Le consultant Jacques Attali et le magistrat Georges Fenech ont de leur côté été relaxés par le tribunal.
En tout, 42 personnes étaient accusées d'avoir, soit participé à l'organisation de ce «trafic» de 790 millions de dollars (533 millions d'euros), soit bénéficié de «pots-de-vin» distribués par les deux associés ayant mis ce commerce sur pied, Pierre Falcone et Arcadi Gaydamak. Les avocats de ces derniers, tout comme celui de Charles Pasqua, ont d'ores et déjà prévenu qu'ils allaient faire appel de ces condamnations.
Source : lefigaro.fr 27-10-2009