
Comme cela était attendu, Amélie Mauresmo a annoncé jeudi matin 3 décembre qu'elle mettait un terme à sa carrière. A 30 ans, la Française, ancienne numéro 1 mondiale et victorieuse de deux titres en Grand Chelem (Australie et Wimbledon 2006) a expliqué dans les larmes qu'elle avait été gagné par la lassitude.
Amélie Mauresmo tire sa révérence. Quelques semaines après Fabrice Santoro, le tennis français perd une autre figure emblématique. Lors d'une conférence de presse organisée ce jeudi à Paris, Mauresmo a expliqué son choix difficile par le manque d'envie et la lassitude, qui se sont installés dans son esprit. "Je vous ai fait venir pour vous annoncer la fin de ma carrière. C'est une décision mûrement réfléchie. J'étais arrivée à une forme de lassitude," a-t-elle déclaré avant d'éclater en sanglots. Compétitrice dans l'âme, la protégée d'Hugo Lecoq n'avait plus la force pour repartir une saison supplémentaire sur le circuit. L'ancienne numéro un mondiale aura donc joué et perdu son dernier match en août dernier au deuxième tour de l'US Open, battu en deux manches par la Canadienne Aleksandra Wozniak (6-4, 6-0). Dur de terminer sur une roue de bicyclette... Cela reste évidemment anecdotique. Au cours de ses treize années chez les professionnelles, la Française en a infligé des 6-0, bien plus qu'elle n'en a reçus.
Un coup d'oeil dans le rétroviseur permet de mesurer la richesse de sa carrière, avec l'un des palmarès les plus fournis du tennis hexagonal. Au total, la native de Saint-Germain-en-Laye a remporté 25 tournois (le premier en 1999 à Bratislava, le dernier à l'Open Gaz de France en 2009), dont deux levées du Grand Chelem (Open d'Australie et Wimbledon) lors de son année faste en 2006, une Fed Cup en 2003 avec les Bleues et un Masters en 2005. Mauresmo a atteint la place de numéro un mondial pour la première fois en septembre 2004 quelques mois après le décès de son père, puis en mars 2006. Elle fait également partie des quatre Français numéros un mondiaux dans un sport de raquette, aux côtés de Jean-Philippe Gatien (tennis de table), Grégory Gaultier et Thierry Lincou (squash).
Deux Grands Chelems et un Masters
Exceptionnelle championne, Amélie Mauresmo a atteint tous ses objectifs, celui de s'imposer en Grand Chelem et celui d'être au sommet du classement mondial. Bien sûr, ses difficultés à Roland-Garros auront été son grand regret et lui laisse sans aucun doute un goût d'inachevé. Crispée à l'idée de jouer devant le public français, elle n'est jamais parvenue à supporter la pression qui pesait sur ses épaules. Quart de finaliste à deux reprises (2003 et 2004), son meilleur résultat sur les courts de la Porte d'Auteuil, la Française patinait sur la terre battue, blocage psychologique qu'elle n'a jamais dépassé. Mais la petite fille qui a découvert le tennis à quatre ans en regardant Yannick Noah remporter Roland-Garros en 1983 peut se targuer d'avoir été la locomotive du tennis féminin en France, bien aidée par Mary Pierce.
Elle s'était révélée au grand public en 1999 avec sa finale à l'Open d'Australie (battue par Martina Hingis).Championne dans l'âme, elle était déjà une forte personnalité et revendiquait immédiatement son homosexualité. Amélie Mauresmo a ensuite confirmé tout son talent en atteignant au moins les demi-finales dans tous les tournois du Grand Chelem, sauf Roland-Garros. A l'inverse, Wimbledon était son jardin. Son jeu vers l'avant y trouvait plus d'efficacité. Dommage que son titre en 2006 (le premier pour une Tricolore dans l'ère Open) ait été occulté par la finale de la France au Mondial de foot qui se jouait le lendemain...
Si sa décision semble irrévocable, peut-être reviendra-t-elle dessus dans quelques temps. Comme Justine Henin, qui avait mis entre parenthèses sa carrière pour les mêmes raisons avant d'annoncer son retour en 2010, Mauresmo sera peut-être rattrapé par le goût de la compétition. Qui sait?
Source : lejdd.fr 03-12-2009
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