Le ministre de l'Agriculture, Bruno Le Maire, et la secrétaire d'Etat à l'Ecologie, Chantal Jouanno, ont présenté vendredi 5 février le plan anti-algues vertes. Quelque 134 millions d'euros seront consacrés à la lutte contre ce fléau qui touche le littoral breton. Un montant jugé insuffisant par certaines associations.
"Un virage a été pris sur l'agriculture en Bretagne", a estimé vendredi Bruno Le Maire. Le ministre de l'agriculture, accompagné de la secrétaire d'Etat à l'Ecologie, Chantal Jouanno, a présenté en détail, à Rennes, le plan de lutte contre les algues vertes. Une enveloppe de 134 millions sur cinq ans destinée à stopper la prolifération de ce fléau qui touche le littoral breton. L'été dernier, les émanations toxiques de gaz avaient causé la mort d'un ramasseur d'algues et d'un cheval. Le plan concernera dans un premier temps les baies de St-Brieuc et de Lannion, les plus touchées par les ulves, avant d'être élargi à six autres plages des Côtes d'Armor et du Finistère. La mise en œuvre des mesures annoncées sera supervisée par un comité de pilotage présidé par le préfet de la région Bretagne.
Pour le ministre de l'Agriculture, le principal objectif "n'est plus de produire le plus possible mais avec le souci des bonnes pratiques agricoles". Bruno Le Maire n'a toutefois pas caché, devant les agriculteurs et les défenseurs de l'environnement présents à Rennes, qu'il était impossible de "revenir sur quinze ou vingt ans de pratiques qui n'allaient pas dans le bon sens d'un claquement de doigts".
Limiter "le risque sanitaire"
Et l'éradication totale des algues vertes devrait prendre du temps. Entre "dix et quinze ans", a précisé vendredi Chantal Jouanno. Car le problème ne se situe pas uniquement en surface. En effet, il faudra laisser le temps aux nitrates d'origine agricole, présents dans le sol et favorisant la prolifération des ulves, de se résorber. Le secrétaire d'Etat à l'Ecologie a quand même promis une baisse de "30 à 40% d'ici 2015" sur les bassins versants où seront expérimentées les nouvelles pratiques. Les pouvoirs publics se sont également engagés à prendre en charge le ramassage des algues éliminant ainsi "le risque sanitaire", a ajouté Chantal Jouanno.
Mais le plan – pourtant très attendu et "élaboré en accord et en concertation avec la profession agricole" dixit Le Maire – ne semble pas faire l'unanimité. Il "n'est pas à la dimension du problème. Il affiche une ambition mais n'a pas les moyens de cette ambition", a estimé Gilles Huet, délégué de l'association Eau et Rivières. "Il faudrait investir 70 millions d'euros pour la seule baie de Lannion et il est question de 134 millions d'euros pour huit baies en Bretagne. Cherchez l'erreur!", a-t-il ajouté. De son côté, le président de la Fédération régionale des syndicats d'exploitants agricoles (FRSEA), Laurent Kerlir s'est réjoui d'avoir été "entendu", jugeant que "maintenant, il faudra vérifier la pertinence des efforts".
Source : lejdd.fr 08-02-2010
Informations MONTESQUIEU-VOLVESTRE, FRANCE, MONDE : Vous souhaitez être informé régulièrement sur les nouveautés mise en ligne sur ce Blog, inscrivez vous à la Newsletter (voir dans la colonne ci-contre)