L'ex-premier ministre Alain Juppé, qui décidément est très en verve depuis quelques jours,  a suggéré, mardi 30 mars, de revenir sur le bouclier fiscal, soulignant qu'il ne serait "pas choqué" qu'"on demande aux très riches de faire un effort de solidarité supplémentaire vis-à-vis de ceux qui souffrent dans la crise". "Il faut s'interroger sur ce qu'on appelle le bouclier fiscal parce que les choses ont changé, la crise est venue", a déclaré le maire UMP de Bordeaux sur France Info.

"On voit aujourd'hui qu'une petite minorité de très riches ne cessent de s'enrichir", a-t-il ajouté. "Cela ne me choquerait pas qu'on demande aux très riches de faire un effort de solidarité supplémentaire vis-à-vis de ceux qui souffrent dans la crise", a estimé M. Juppé, indiquant avoir "cru comprendre que dans les débats qui ont eu lieu dans le groupe parlementaire UMP, la question avait été posée". Le maire de Bordeaux avait déjà sous-entendu la remise en cause de ce dispositif lors d'une interview sur BFM TV, dimanche 28 mars.

"NE PAS RENONCER" À LA TAXE CARBONE

Après le report de la taxe carbone par le président de la République, Alain Juppé, ex-ministre de l'écologie, a affirmé qu'il ne fallait "pas renoncer" au dispositif. Pour lui, le départ de la Fondation Nicolas Hulot du Grenelle de l'environnement, suite à cette décision, ne remet pas en cause les autres dispositions du Grenelle. "Il faut retisser les liens du dialogue", estime-t-il.

Alain Juppé a confirmé qu'il restait attaché à la fiscalité verte. Mais selon lui, la taxe carbone "n'a pas été comprise". "Il faut donner du sens aux réformes, il faut les faire comprendre, montrer qu’elle sont utiles et, surtout, montrer qu’elles sont gouvernées par un esprit de justice", avance-t-il au lendemain d'une interview où il a laissé entendre qu'il pourrait se présenter au scrutin présidentiel de 2012.


Source : lemonde.fr  30-03-2010

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