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10 octobre 2009 6 10 /10 /octobre /2009 05:15












On prête au président tchèque Vaclav Klaus un esprit machiavélique. Son terrain de bataille favori : l'avenir institutionnel de l'Union européenne. Alors que cet eurosceptique notoire s'était résolu à ratifier le traité de Lisbonne en cas de victoire du "oui" au référendum irlandais, il serait désormais décidé à faire traîner les choses. " Ce n'est pas à l'ordre du jour ", a lancé froidement celui qui, avec son homologue polonais Lech Kaczynski , est le dernier chef d'État européen à ne pas encore avoir apposé sa signature au bas du texte après l'adoption du texte par Dublin . "Je ne peux rien signer avant la décision de la Cour constitutionnelle", a-t-il prévenu, faisant référence à un recours habilement déposé quelques jours avant le scrutin irlandais par un groupe de sénateurs libéraux devant la plus haute juridiction tchèque. La plainte, qui a été rejetée in extremis mardi soir, car "apparemment infondée", aurait pu provoquer un nouveau retard de plusieurs mois dans l'adoption du traité, avec pour conséquence de renforcer le débat autour du traité de Lisbonne... en Grande-Bretagne. Les conservateurs eurosceptiques britanniques, dont le retour au pouvoir est attendu au printemps 2010, ont promis d'organiser un référendum sur le traité de Lisbonne , pourtant déjà adopté par l'actuel gouvernement, ce qui le condamnerait.



"Il est peu probable que Vaclav Klaus arrive à ses fins de cette manière", estime au point.fr Fabio Liberti, responsable des questions européennes à l'Institut de relations internationales et stratégiques (IRIS). Pour lui, le président tchèque "sera soumis à une pression effroyable" de la part des autres pays européens. Dès mercredi, le Premier ministre tchèque Jan Fischer, accompagné de son ministre des Affaires européennes Stefan Füle, est appelé à s'entretenir avec le président de la Commission José Manuel Barroso et le président en exercice de l'UE, le Premier ministre suédois Fredrik Reinfeldt. Dans la foulée, le président polonais du Parlement européen, Jerzy Buzek, ainsi que la ministre suédoise des Affaires européennes vont se rendre à Prague. "Et ce n'est que le début", prévient le chercheur de l'IRIS. Des mesures de rétorsion auraient en effet été concoctées dans les couloirs de Bruxelles si Vaclav Klaus persistait dans son refus. Baisse de subventions, suppression de postes clefs dévolus à des Tchèques... "Les diplomates songeraient aussi à retirer à la République tchèque son commissaire européen", explique Fabio Liberti.

 

Mais surtout, Vaclav Klaus, 68 ans, est très fragilisé dans son propre pays. Viscéralement europhobe (l'Europe est un "projet erroné" à ses yeux), le président tchèque est empêtré dans une crise institutionnelle majeure qui paralyse le pays depuis mars 2009. Le gouvernement tchèque avait alors démissionné en pleine présidence de l'Union européenne. De surcroît, sur la question européenne, Vaclav Klaus n'est soutenu ni par la population, ni par la majorité des parlementaires tchèques qui ont ratifié le texte en février dernier. Un élément déterminant pour le spécialiste des questions européennes de l'IRIS. "La République tchèque est un régime parlementaire", explique-t-il. Élu au suffrage indirect, il tire donc toute sa légitimité des deux chambres législatives. Conséquence de ce fonctionnement, à l'instar de celui de l'Italie ou de l'Allemagne, le président de la République tchèque a donc très peu de pouvoirs réels. Il est en théorie obligé de signer un texte adopté par le parlement, et son refus a suscité un "vaste débat juridique" à Prague, selon Fabio Liberti. Débat qui pourrait déboucher sur le retrait pur et simple de cette ultime prérogative présidentielle. Laissant Vaclav Klaus sans voix




Source : le point.fr  07-10-2009

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