
Le verdict du CIO est tombé. C'est Rio qui accueillera les jeux Olympiques en 2016. Après avoir éliminé d'abord Chicago puis Tokyo, les barons de l'olympisme réunis à Copenhague ont préféré Rio de Janeiro à Madrid.
Lula exulte. C'est son pays, le Brésil, a annoncé Jacques Rogge le président du CIO, qui aura l'honneur d'accueillir les JO en 2016. Le projet présenté par Rio de Janeiro l'a emporté face à Madrid dans le vote final du CIO réuni à Copenhague. Après deux échecs pour 2004 et 2012, la victoire est belle, magnifique. Pour la première fois de l'histoire, les Jeux se disputeront en Amérique du Sud. La victoire est d'autant plus belle pour Lula que les adversaires étaient de taille. Le président brésilien et son équipe ont dû en effet faire face à Barack Obama dans la dernière ligne droite et à Juan Antonio Samaranch, l'ancien président du CIO, qui avait mis tout son poids diplomatico-olympique dans la balance en faveur de Madrid.
Mais, plus que les réseaux, c'est une certaine forme de logique qui l'a emporté dans la capitale danoise. Cette règle non-officielle de l'alternance continentale a été respectée. Après l'Asie et Pékin, après l'Europe et Londres, ce sera donc l'Amérique du Sud et Rio. Le Brésil qui sera au centre du monde sportif dès 2014 puisque s'y disputera cette année-là la Coupe du monde de football, le deuxième événement sportif le plus important… après les Jeux.
Un revers pour Obama
Certes, l'essentiel est de participer dit l'adage olympique. Il n'empêche, la pilule est amère pour Barack Obama. Sa formidable popularité en dehors des frontières américaines n'aura servi à rien. La candidature de Chicago, que le président américain était venu défendre avec son épouse, a été rejetée dès le premier tour de vote du CIO. Le camouflet est sévère pour Obama qui traverse décidément une mauvaise passe. Déjà passablement bousculé sur la scène américaine où il connaît toutes les difficultés du monde pour imposer sa réforme du système de santé, le démocrate essuie son premier revers de taille sur la scène internationale, même si, bien sûr, il ne s'agit que d'une défaite symbolique.
Au deuxième tour, les membres du CIO ont ensuite éliminé la candidature de Tokyo. La capitale japonaise n'était pas considérée comme favorite, encore moins que Chicago. Elle a pourtant fait mieux. Mais la proximité des Jeux olympiques de 2008 en Chine, à Pékin, n'aura pas joué en sa faveur. Les Nippons ont accepté la sentence et sont d'ores et déjà tournés vers 2020.
Au-delà de la victoire d'une ville, d'un pays et même d'un continent, dont le soutien aura été décisif, le grand vainqueur de la désignation de Rio de Janeiro est bien évidement le président Luiz Inacio Lula da Silva. Sur le plan politique, la désignation de Rio confirme l'émergence du Brésil parmi les grands de ce monde, un pays membre à part entière du G20 et que Nicolas Sarkozy notamment souhaite voir entrer à l'ONU au sein d'un conseil de sécurité élargi. Dixième puissance économique mondiale, le Brésil sera au cinquième rang en 2016 a prédit Henrique Meirelles, président de la Banque centrale du Brésil devant les membres du CIO. Une bonne santé économique qui sera évidemment essentielle pour financer les investissements colossaux qui sont prévus. Le budget prévisionnel de ces JO 2016 atteint en effet près de dix milliards d'euros. Un premier record battu...
Source : lejdd.fr 02-10-2009