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Dans une interview accordée au Télégramme de Brest le sélectionneur de l'équipe de France fait face aux critiques : il dément son clash avec Thierry Henry à la veille de France-Roumanie (1-1), recadre Karim Benzema et fustige les journalistes qui le dénigrent.
S'il assure ne pas être personnellement blessé par les attaques, Domenech déplore leurs effets sur son entourage. "D'entendre dire toute la journée que je suis le roi des abrutis, que je suis un connard, que je n'y comprends rien, que je suis nul, à la longue ça doit être fatigant. J'essaie de leur prouver dans la vie de tous les jours que je ne suis pas celui-là. Je ne peux pas faire autre chose. Je ne peux pas lutter contre la mauvaise foi, les rumeurs malsaines... les mensonges. Parce qu'il y a des mensonges aussi. Volontaires", regrette-t-il dans le quotidien régional.
Raymond Domenech tacle sans retenue la façon dont Le Parisien a relaté son explication de texte avec le Barcelonais Thierry Henry 24 heures avant la rencontre France-Roumanie, qualificative pour la Coupe du monde. "L'histoire avec Thierry Henry, c'est un mensonge volontaire. Malsain. Dangereux. Coupable. Il n'y a pas de présomption d'innocence : le mec qui a colporté ça est coupable de vouloir déstabiliser l'équipe de France." Et de livrer sa version des faits : "Ce jour-là, on a parlé de l'organisation, comme ça se fait naturellement quand on a une équipe qui arrive à parler... Moi je suis sorti de là en disant super, on a réussi à remettre les choses en place. Après, le match de la Roumanie me prouve que c'était vrai, que les mecs avaient vraiment adhéré. J'étais vraiment bien. Et on m'en fait une pourriture... J'avoue des fois un petit peu de colère." Le coach des Bleus se fait même menaçant : "Et si je pouvais avoir sous la main le mec qui a sorti ça comme ça, je pourrais être méchant. Vraiment. Froidement. Parce que c'est vraiment malhonnête." À propos de cet épisode, Thierry Henry avait de son côté parlé sur TF1 d'une "conversation constructive", contestant du bout des lèvres le récit du quotidien.
"Je ne vais pas répondre à des vieux aigris"
De manière générale, Domenech s'en prend à ceux qui fustigent ses méthodes. "Je leur souhaite une chose, c'est d'être sélectionneur un jour. Mais je remarque que les plus critiques sont ceux qui n'ont jamais rien fait. Ceux qui savent tout sans avoir jamais rien fait", assène-t-il, avant de viser tout en sous-entendus Jean-Michel Larqué, commentateur consensuel pour TF1, mais qui n'hésite pas à mener la charge contre Domenech sur RMC. "Je ne vais pas répondre à des vieux aigris qui trouvent le mal partout et qui critiquent systématiquement sans jamais avoir prouvé quoi que ce soit. Certains ont essayé, ils ont été trois mois entraîneurs. Ils sont redevenus consultants. C'était mieux. Tant pis pour eux s'ils finissent vieux rabougris."
Interrogé sur les propos du Madrilène Karim Benzema qui n'avait "pas forcément envie de tout donner" à son entrée lors de la rencontre France-Roumanie, Domenech réplique vertement, assurant que ces paroles sont "inadmissible[s]. C'est une erreur de le faire, une erreur de le dire". Avant toutefois d'accorder crédit au joueur : "Mais derrière, il dit qu'il a compris, que, même s'il doit rentrer cinq minutes, il montrera quelque chose. Je retiens ça. Je ne condamne pas des gens sur une phrase. Que Karim montre sur le terrain que la dernière phrase qu'il a dite est plus importante que celles d'avant." Mais le sélectionneur peut-il simplement se payer le luxe de se passer du Galactique ?