
Accueillie à Montpellier par 2 à 3 000 supporters, Ségolène Royal a, dans le cadre de la deuxième édition de la Fête de la fraternité, appelé au dépassement du PS par un "mouvement puissant et accueillant".
Quoi qu'on dise d'elle à Paris", Ségolène Royal affirme haut et fort qu'elle ne se sent "pas seule". Pour la deuxième édition de sa Fête de la fraternité, organisée ce samedi à Montpellier (Hérault), la présidente de la région Poitou-Charentes a tenu à tordre le cou aux rumeurs la présentant isolée à gauche et au PS. Face à 2 à 3000 sympathisants appartenant, notamment, à son réseau Désirs d'avenir que l'on dit en perte de vitesse, l'élue socialiste a une nouvelle fois affiché sa différence, mais également sa "pugnacité", selon les mots de l'inoxydable et sulfureux George Frêche, puissance invitante de ce nouveau raout "royaliste". Entourée de sa garde rapprochée - qui comptait encore Manuel Valls ou Vincent Peillon il y a quelques mois - et dans une mise en scène nettement plus classique que son "show" au Zénith de Paris l'année dernière, la candidate malheureuse à la présidentielle de 2007 a livré un discours offensif qui a ravi la foule. Ses détracteurs, eux, ne manqueront certainement pas d'y relever un touche démagogique…
Eloignée des "codes et des compromissions"
Embarquée dans un haletant bras de fer avec l'actuelle direction du Parti socialiste suite aux révélations de fraudes lors de son duel contre Martine Aubry en fin d'année dernière, Ségolène Royal a clairement joué la base contre les élites à Montpellier. "Comme si quelques notables de la politique, en attente de jours meilleurs et en allant faire leur marché ailleurs, comptaient davantage que vous tous", a-t-elle lancé à son auditoire - en référence à l'éloignement de certains de ses soutiens - après avoir raillé le "microcosme parisien" qui ne supporte pas sa "liberté de ton". "Je crois à la force citoyenne et ce qui compte, c'est la constance et le chemin dans lequel nous avançons", a-t-elle encore déclaré, elle qui fut accompagnée toute la journée par les "Ségolène présidente!" de la foule enthousiaste.
Et si, la veille, par voie de communiqué, elle avait riposté "aux attaques et insinuations" qui visaient l'influence grandissante de son compagnon André Hadjez – à l'origine du nouveau site de Désirs d'avenir tant moqué -, Ségolène Royal est revenue samedi sur le sens du mot "fraternité", dont l'utilisation frénétique sur la scène du Zénith l'année dernière avait pu fait sourire. Depuis, a-t-elle révélé, le vocable "s'est invité partout, dans toutes les discussions, tous les discours". "Dans ce monde qui devient de plus en plus une jungle, qui empoisonne, la fraternité doit devenir un puissant contre-poison", a-t-elle ajouté. "Vous êtes la France qu'on aime", a-t-elle encore directement dit à ses supporters. Traduction politique de ce nouveau souffle qu'elle appelle de ses vœux, Ségolène Royal a plaidé pour "le dépassement du Parti socialiste" par un "mouvement puissant et accueillant que le pays attend". Celui-ci doit englober "salariés, jeunes de toutes origines et de tous horizons, syndicalistes, habitants des campagnes et des villes, intellectuels et acteurs engagés dans les associations" pour "un nouveau siècle citoyen". Loin des "codes et des compromissions" du "microcosme" abhorré.
source : lejdd.fr 19-09-2009