
À quelques jours de la rentrée scolaire, Luc Chatel promet de continuer les réformes dans l'Éducation nationale et de dialoguer avec les syndicats d'enseignants qui voient ses projets avec méfiance. Douze millions d'élèves retrouveront les collèges et lycées mercredi et les écoles mercredi ou jeudi. Dès mardi, ce sont quelque 870.000 enseignants qui feront leur rentrée. Lors d'une conférence de presse lundi, le ministre de l'Éducation s'est dit "confiant sur le bon déroulement de cette rentrée", première étape d'une année qui devrait être marquée par les réformes du lycée et de la formation des enseignants.
Devant ces réformes, dénoncées lors de manifestations lorsque Xavier Darcos était ministre de l'Éducation, Luc Chatel a dit que "rien de solide et de durable ne peut être entrepris sans un véritable dialogue avec l'ensemble des partenaires". "Maintenant, soyons clairs : écouter ce n'est pas renoncer à ses convictions, dialoguer ce n'est pas renoncer à l'action. Je ne serai pas le ministre du statu quo", a-t-il poursuivi, en promettant de maintenir "le cap" des réformes. Luc Chatel s'est cependant peu exprimé sur une mesure emblématique, les 13.500 suppressions de postes cette année et les 16.000 attendues à la rentrée prochaine. Il a souligné que Nicolas Sarkozy "n'a pris personne de court" et répété que le taux d'encadrement était inchangé : un professeur pour 11,6 élèves en moyenne dans le second degré, un pour 25 en maternelle et un pour 22 en école élémentaire.
Vers une orientation choisie
Luc Chatel devait recevoir lundi les recommandations des syndicats d'enseignants, des parents d'élèves et des lycéens sur la réforme du lycée, dont il veut présenter les grandes lignes d'ici fin septembre pour une mise en oeuvre à la rentrée 2010. "Cette réforme du lycée devra être ambitieuse parce que plus que jamais notre lycée a besoin d'être un lycée plus juste" et "de mieux préparer à l'enseignement supérieur", a-t-il déclaré. Cette réforme se doublera d'une refonte de l'orientation, a ajouté Luc Chatel. "Il faut passer d'un système où, à 14-15 ans, un élève subit une orientation pour la vie, sans chance de réversibilité, à un système qui soit beaucoup plus choisi, participatif, évolutif et réversible."
Il souhaite également que la réforme de la formation des enseignants, qui se traduit par un allongement d'une année, soit elle aussi mise en oeuvre à la rentrée 2010. Des groupes techniques se réuniront à partir de cette semaine pour discuter des sujets conflictuels : la date et la maquette des concours ou le contenu de la période de stage.
Quant à l'épidémie de grippe A (H1N1), dont le gouvernement craint une aggravation à l'automne, Luc Chatel a déclaré qu'il se préparait "à toute éventualité". "Nous devons nous tenir prêts, sans ni dramatiser ni banaliser la situation", a-t-il dit. "On n'en fait jamais trop pour la santé des enfants." Prié de dire si ses enfants étaient scolarisés dans le public ou le privé, Luc Chatel s'est montré évasif : "Tous mes enfants sont scolarisés, oui la réponse est oui."
Source : lepoint.fr 31-08-2009