
Le ministère de l'Intérieur a des soucis avec ses cadets. Ces aspirants policiers devaient intégrer leurs lieux de formation le 1er septembre. Mais l'heure est aux restrictions budgétaires et leur formation est brutalement annulée. Ils ont reçu un courrier leur annonçant ce retournement fin juillet. Voila donc un millier de jeunes, de 18 à 26 ans, qui s'apprêtaient à devenir cadets de la République pour moins de 600 euros par mois, abandonnés à leur sort.
Sauf que Brice Hortefeux, le ministre de l'Intérieur a désavoué mercredi 12 août son administration. "Il a été décidé de procéder au recrutement de 900 cadets de la République à compter du 1er octobre", a annoncé le ministre dans un communiqué, précisant que "les engagements pris vis-à-vis de ces jeunes seront tenus".
Dans un entretien au Figaro, il annonce en outre que le millier d'aspirants seront bien intégrés, comme prévus. Le courrier, explique-t-il, "relève d'une initiative purement administrative et comptable". "Je ne la reprends pas à mon compte et la désavoue totalement (...) Ce n'est pas l'organe administratif qui décide mais l'autorité politique", tonne-t-il.
Technocrates
Ce revirement vient certainement du fait que les cadets de la République sont le symbole de la politique d'intégration voulue par Nicolas Sarkozy, alors ministre de l'Intérieur. En 2004, le futur candidat à la présidentielle voulait en effet offrir un débouché dans la police à des jeunes sans qualification. Après douze mois de formation, ils peuvent passer un concours pour devenir gardien de la paix.
Du côté des syndicats, la décision d'annuler l'incorporation de ces jeunes avait fait des vagues. "Cet ascenseur social doit fonctionner, c'est un symbole politique fort", s'est emporté mercredi Jean-Claude Delage du syndicat Alliance sur France Info. "Ces jeunes ont laissé pour la plupart des emplois, (…) des logements pour répondre à l'Etat, donc l'Etat doit prendre ses responsabilités", a-t-il ajouté. Son collège de l'Unsa-police enrage aussi. "Le ministère de l'Intérieur est géré par des technocrates, des personnes qui ont fait beaucoup d'études et on s'aperçoit qu'ils sont incapables d'anticiper la gestion des incorporations", a dénoncé Yannick Danio sur Europe 1. Apparement, Brice Hortefeux pense la même chose que lui.
Source : lejdd.fr 12-08-2009