
Les 2.653 kilomètres parcourus par la Mercedes Classe S blindée (prix catalogue: 93.000 euros) d'Ulla Schmidt (à gauche sur la photo), ministre de la Santé allemande, pour relier Berlin à Alicante auraient pu passer inaperçus. Les contribuables allemands auraient pu longtemps ignorer que 700 litres d'essence avaient été consommés durant le voyage... Sauf que des voleurs se sont emparés des clés du véhicule de fonction dans l'appartement du chauffeur d'Ulla Schmidt, et qu'ils se sont faits la belle avec la limousine...
A deux mois jour pour jour des législatives en Allemagne, l'incident tombe mal pour le gouvernement d'Angela Merkel. Ce lundi, la presse s'interroge ouvertement sur cette utilisation toute particulière des deniers publics. «Pourquoi la ministre de la Santé a-t-elle besoin de sa Mercedes de fonction en vacances?», se demande le quotidien Bild.
Les critiques fusent déjà dans l'opposition mais aussi chez les conservateurs, qui participent au gouvernement de grande coalition avec le SPD. Ainsi, pour Georg Schirmbeck, responsable des questions budgétaires au sein de l'Union démocrate-chrétienne (CDU), Ulla Schmidt a «scandaleusement dilapidé l'argent des contribuables en faisant traverser toute l'Europe à sa limousine de fonction et à son chauffeur».
«Tout a été fait correctement»
Alors que l'entourage d'Ulla Schmidt tente de se défendre en avançant que tout a été «fait correctement et (...) rentre dans le cadre des dispositions» liées aux charges des ministres, les critiques ne semblent pas se calmer. «N'était-il pas possible que l'ambassade d'Allemagne à Madrid mette un véhicule à la disposition de la ministre?», s'est interrogé le président de la commission budgétaire du Bundestag, le député libéral Otto Fricke.
Une porte-parole de la ministre de la Santé a assuré que les frais d'ordre privé sont comptabilisés à part et remboursés par la ministre, en certifiant que les dépenses engagées pour un trajet Berlin-Alicante, estimées à 500 euros, étaient moins élevées qu'une location d'un véhicule blindé sur place.
En 2002, plusieurs députés avaient quitté leurs fonctions après avoir utilisé à des fins privées des primes aériennes (miles) accumulées lors de déplacements professionnels.
Source : AFP et liberation .fr 28-07-2009