
Dans un entretien au Parisien, l'ancien Premier ministre s'en prend à la politique économique de Nicolas Sarkozy. Il dénonce la maladresse, le coût et le calendrier des réformes gouvernementales.
Dans un entretien au Parisien-Aujourd'hui en France, l'ex-chef de gouvernement de Jacques Chirac renouvelle ses critiques contre la politique économique de Nicolas Sarkozy. Il pointe le risque de rendre les Français "allergiques à l'idée même de réforme", faute de "résultats visibles".
S'il salue la fusion ANPE-Unedic ou le RSA, il tempère: "encore faut-il que ces réformes aboutissent. Or soit parce qu'elles sont faites à contretemps (heures supplémentaires) ou qu'il s'agit de demi-réformes (travail le dimanche formation professionnelle, ANPE-Unedic) ou encore de réformes à coût exorbitant (régimes spéciaux), les résultats ne sont pas au rendez-vous".
"Les Français pourraient devenir allergiques à l'idée même de réforme"
Dominique de Villepin pointe "un décalage manifeste" entre " un affichage d'hyperréforme et la réalité des choses".
"Les Français pourraient devenir allergiques à l'idée même de réforme si elle était perçue comme un simple refrain politicien", avertit-il.
"Très inquiet" de voir "réapparaître les comportements" d'avant la crise financière, il redemande - comme il l'avait fait dès mars - le gel du bouclier fiscal "ou une contribution plus importante de la tranche la plus élevée de l'impôt sur le revenu".
"Le grand emprunt n'est pas un remède miracle! Cela peut même être un piège, ajoute-t-il. Et puis cet emprunt risque d'envoyer un mauvais message à ceux qui ont entre leurs mains les cordons de la bourse. On dit qu'il y a de l'argent sur la table, autrement dit, dépensez ! C'est comme mettre une nouvelle bouteille sur la table d'un alcoolique."
Source : L'express.fr 27-07-2009