
C'est désormais officiel : la prime à la casse vit ses dernières heures. Le ministre chargé de l'Industrie, Christian Estrosi, a déclaré lundi matin qu'il travaillait à "un arrêt progressif" de cette mesure adoptée en décembre 2008 pour éviter un effondrement du marché automobile français. "La prime à la casse ne pourra pas être maintenue indéfiniment. Souvenez-vous de la Balladurette ou de la Jupette, et des effets dommageables de tels dispositifs dans la durée. Il faut désormais imaginer un arrêt progressif. Nous y travaillons", a ainsi assuré le maire de Nice dans une interview publiée dans le quotidien économique Les Echos . La prime à la casse est un dispositif qui prévoit le versement de 1.000 euros pour tout achat de véhicule émettant moins de 160 grammes de dioxyde de carbone.
Pour cette mort annoncée, aucun délai n'a été avancé par Christian Estrosi. Initialement, la mesure courait jusqu'au 31 décembre 2009. Mais depuis plusieurs semaines, de nombreuses voix s'étaient élevées pour réclamer la disparition progressive de cette aide afin d'éviter une chute brutale du marché l'an prochain. La semaine dernière, le ministre chargé de la mise en oeuvre du plan de relance, Patrick Devedjian, a ainsi plaidé pour un arrêt de la prime à la casse progressif et coordonné sur le plan européen. Le pdg de Renault-Nissan, Carlos Ghosn, a lui aussi souligné vendredi que si les primes à la casse soutenaient actuellement le marché, leur fin brutale entraînerait une "pression à la baisse" qui compensera le mieux observé actuellement. Le patron de la marque au losange a ainsi réaffirmé son souhait que l'extinction de cette prime se fasse "de manière un peu graduelle".
Treize pays européens ont mis en place une telle prime
"Je veux d'abord être sûr que les constructeurs ne se contentent pas de gérer les stocks. Or, on me dit que les carnets de commande sont remplis mais que les concessionnaires ne sont pas livrés parce que la production ne suit pas", a noté Christian Estrosi dans les colonnes des Echos . Mais, a-t-il prévenu plus tard sur i-Télé, "si l'on sort [du système de la prime], il faut que ce soit dans une situation où le relais a été pris par le consommateur, qu'on puisse s'en passer, et que ce soit très progressif pour ne pas créer de trou d'air".
En Europe, la mise en place de cette prime dans plusieurs pays a permis de limiter la baisse des immatriculations - de 12 à 13 % en moyenne annuelle -, selon une étude publiée début juin par Euler Hermes SFAC. Treize pays européens sur vingt-sept, dont l'Allemagne, ont mis en place une telle prime. En France, le système a été très efficace. Les immatriculations de voitures particulières ont augmenté de 7,1 % sur un an en France en juin. Pour les six premiers mois de l'année, les immatriculations sont stables (+ 0, 2 %) en données brutes. Et ceci en pleine crise du secteur automobile.
Source : lepoint.fr 13-07-2009