
Même si souvent elle est un peu déroutante du fait de son "franc parler" on ne peut pas reprocher à Fadala Amara de ne pas croire à ce qu'elle dit, de ne pas se battre pour faire appliquer ses idées. Oui mais, depuis quelques mois déjà, on remarque que, malgré son courage, elle est à la peine et qu'on ne lui ménage pas les embûches !...
Le plan Espoir Banlieue lancé en juin 2008 semble mal engagé. "Le président de la République avait lancé ce plan pour lutter contre la désintégration sociale, mais cela n'a pas abouti parce qu'il est très difficile de faire bouger tous les conservatismes, tout l'appareil d'État", juge Henri Guaino. Le conseiller spécial de l'Élysée a fait cette déclaration sur BFM TV lundi après que sa voiture a été caillassée lors d'une visite de terrain à Montfermeil (Seine-Saint-Denis) la semaine dernière. Fadela Amara, en charge du plan banlieue, explique au point.fr qu'il faut voir dans cet événement les raisons de la sortie d'Henri Guaino : "Il a mesuré à cette occasion la difficulté du travail qu'il me reste à faire. Il a mesuré l'ampleur du malheur dans notre pays", assure la secrétaire d'État à la Ville, qui est de toute façon d'accord avec "Henri". "Il y a en France une élite qui ne souhaite pas l'émergence des quartiers populaires", raconte-t-elle. Et d'ajouter, sibylline : "Des gens assez haut placés dans les rouages étatiques freinent l'avancée du plan. Je livre donc une bataille de tous les jours contre l'inertie technocratique."
Fadela Amara assure que l'émergence de ces quartiers populaires est "un enjeu majeur pour le pays" : "C'est pour cela que j'ai demandé d'investir massivement dans les cerveaux des jeunes. C'est une question de bon sens. D'ores et déjà, nous devons préparer la jeunesse à sortir de la crise." Désenclavement des transports, places labellisées en internats d'excellence, contrats seconde chance : Fadela Amara, qui avait donné 11/20 au plan Banlieue en janvier dernier, se refuse six mois plus tard à se prêter au jeu de la notation, mais énumère les avancées. Et assure être dans "une dynamique positive malgré les difficultés". Elle fera un nouveau point d'étape de ce plan interministériel à la rentrée. Côté financement, elle assure que, même s'il faut "pousser, harceler" dans les ministères, "tout le monde a compris qu'il ne faut pas avoir une vision comptable dans les quartiers, que le projet France se joue dans les quartiers". Dont acte.
Source : lepoint.fr 06-07-2009