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11 juillet 2009 6 11 /07 /juillet /2009 04:52











Un médecin sur quatre exerçant à Paris refuse de prendre les patients défavorisés. C'est la conclusion d'une étude publiée mercredi 1er juillet par la couverture maladie universelle (CMU). Principales raisons invoquées: la lourdeur administrative et la capacité financière limitée du patient. Une discrimination susceptible de toucher les 4,2 millions de bénéficiaires de la CMU.

 

"Non, je ne prends pas, je ne peux pas vous parler, je suis en consultation". "Essayez la ligne suivante!", lance un médecin. Un autre répond sans complexe: "Je ne prends pas ça!". Ce sont les types de réponses que peut se voir infliger un patient bénéficiaire de la CMU, lorsqu'il tente d'avoir une consultation. D'après l'étude publiée par le Fonds de financement de la couverture maladie universelle, ce refus de soins concerne 25,5% des généralistes. Les auteurs de l'étude y voient là "une forme de dénigrement ou de mise à distance d'un dispositif auquel il n'adhère pas".

 

Les médecins spécialistes seraient encore plus nombreux à boycotter les patients les plus défavorisés. Selon l'enquête, menée à Paris fin 2008-début 2009, 38% des gynécologues, 32% des dentistes et 28% des ophtalmologistes refusent les patients CMU. Les radiologues quant à eux ne suivent pas cette tendance: ils sont 5% à refuser les soins pour ces patients. Jean-François Rey, président de l'Union nationale des médecins spécialistes condamne cette attitude: "Je ne suis malheureusement pas surpris par les résultats de cette enquête. Si on est médecin, c'est qu'on a de l'empathie pour les patients, on doit donc prendre les malades CMU, comme les autres patients. Cela fait partie du code de déontologie". Ce médecin spécialiste estime que plusieurs facteurs entrainent cette discrimination: "Il y a des rendez-vous que certains patients CMU n'honorent pas. D'autre part, on constate un dysfonctionnement des caisses d'assurance maladie dans le remboursement des soins. Ce qui rend les médecins de plus en plus réfractaires à prendre des patients CMU".

 

L'illégalité du refus de soins

 

Les raisons évoquées sont souvent d'ordre administratif. Mais l'étude souligne qu'une raison financière est bien à l'origine du refus: "Fréquemment les praticiens justifient leur attitude de refus, même s'il ne leur ait rien demandé, ce qui en soit suggère un sentiment de malaise. La raison la plus souvent invoquée est la lourdeur administrative. La perte économique, si elle n'est pas évoquée explicitement découle des discours prononcés". Beaucoup mettent en avant le dépassement d'honoraires pratiqué par le médecin, insinuant que le patient ne sera pas en mesure de payer la consultation. Sachant qu'à Paris, plus de la moitié des praticiens appliquent le dépassement d‘honoraires, l'étude met en garde contre les "véritables difficultés d'accès au soin pour les plus défavorisés".

A l'évidence, il est interdit de refuser un patient en raison sa couverture santé. L'étude laisse entendre que les médecins et leurs secrétaires connaissent parfois mal la loi, et ignorent qu'ils sont dans l'illégalité en refusant les patients CMU. "Si certains professionnels ne cherchent pas à se justifier, et raccrochent rapidement, à l'inverse, d'autres accompagnent le refus de propositions alternatives, de réorientations le plus souvent vers un dispensaire du quartier, un hôpital, parfois une structure humanitaire".

Et cette discrimination n'est pas nouvelle. Une étude réalisée en 2006 avait déjà montré que 41% des médecins spécialistes n'hésitaient pas à refuser les patients CMU et 4,8% des généralistes. "Ce problème devient récurrent. Depuis le temps, je m'étonne que le Conseil national et les ordres départementaux des médecins ne rappellent pas à l'ordre nos confrères", s'agace le docteur Jean-François Rey. 

La CMU a été créée en 1999 pour permettre aux plus défavorisés de bénéficier de l'assurance maladie. Les 4,2 millions de bénéficiaires recensés en 2008 peuvent accéder au système de soins sans avance de frais. Mais visiblement, le système n'a pas encore convaincu tous les professionnels de santé. Loin de là.

 

Source : jdd.fr 02-07-2009

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