
Cette dégringolade s'explique en grande partie par la hausse des charges (engrais, gazole, alimentation pour animaux..). En 2006 et 2007, leur revenu moyen avait augmenté de 15% et 12%.
Leur grogne était donc justifiée. Mobilisés depuis des semaines pour défendre leur pouvoir d'achat, les agriculteurs français voient cette détérioration se confirmer par les chiffres, avec une baisse de 20% de leurs revenus en 2008, selon les données publiées mercredi 1er juillet par le ministère de l'Agriculture.
Cette dégringolade, est supérieure aux premières estimations officielles de décembre dernier.
Dans les comptes prévisionnels de l'Agriculture, le recul était alors estimé à 15%. Depuis les données ont été affinées pour aboutir à une baisse de 20%.
Recul quasi-général
La quasi totalité des productions, à l'exception de l'élevage laitier mais qui a replongé depuis, est affectée par ce recul. De même toutes les régions sont dans le rouge. Hormis la Basse-Normandie, région laitière, qui, avec un modeste 3%, est la seule à tirer son épingle du jeu.
Cette chute est d'autant brutale qu'elle intervient après deux années fastes, au moins pour certaines filières. En 2006 et 2007, le revenu moyen des agriculteurs avait augmenté de 15% et 12%.
Les chambres d'agriculture s'inquiètent de cette «dégradation», due à la crise économique mondiale, et qui aboutit à «un décrochage particulièrement fort du revenu agricole par rapport au revenu moyen des ménages».
Elles insistent sur le maintien de mécanismes de régulation dans la prochaine politique agricole commune (PAC) de l'après 2013.
Faible embellie
En tête des protestataires, les producteurs laitiers. En 2008, ils ont certes bénéficié d'une hausse de leur revenu (21%) grâce à une augmentation des prix du lait (16%). Mais cette embellie n'aura duré que quelques mois, les prix étant désormais à la baisse. En 2009, leur revenu devrait être inférieur de 26 à 40% à celui de 2007, selon les chambres d'agriculture.
Les exploitations céréalières, de colza ou encore de tournesol plongent de 30%, après une année 2007 très favorable grâce à la flambée des prix des matières premières agricoles.
Le revenu des viticulteurs est également en chute libre, de 22% pour les vins d'appellation et de 35% pour les vins de table.
Les producteurs de viande bovine, perturbés par les effets de la fièvre catarrhale ovine (FCO), sont aussi à la peine (-24%).
Le revenu des exploitations ovines s'améliore de 4%, grâce à des prix en hausse et aux subventions exceptionnelles qui ont permis une amélioration du revenu, même si ce dernier reste encore très bas.
Les producteurs de volailles et de porcs enregistrent une légère amélioration de leurs revenus (2%) grâce à une augmentation des prix.
Après une année 2007 déjà en net recul, le revenu des exploitations d'arboriculture décroche (-37%) en 2008 tandis que celui des maraîchers et des horticulteurs baisse de 15%.
source AFP 02-07-2009