
De 8,71 euros brut par heure à 8,82 euros. En l'absence de coup de pouce décidé par le gouvernement, le Smic sera juste revalorisé du minimum légal de 1,3% au 1er juillet, a annoncé comme prévu le ministre du Travail, Brice Hortefeux, aux partenaires sociaux.
«En réalité, c'est 1,26% ou 1,27%, mais en termes de communication, c'est mieux pour le gouvernement de dire 1,3%», a indiqué Alain Lecanu (CFE-CGC).
De son côté, Marie Medeuf-Andrieu (FO) a précisé que «le Smic va passer à 1.337 euros bruts par mois» pour un temps plein, sachant que 940.000 personnes payées sur la base du Smic sont à temps partiel.
Au 1er juillet
La revalorisation, applicable quels que soient l'âge, le secteur ou le lieu d'activité, prendra effet au 1er juillet. Depuis le 1er juillet 2008, le Smic s'élève à 8,71 euros/heure, soit 1.321,02 euros bruts mensuels (environ 1.037 euros net) pour 35 heures hebdomadaires.
La hausse du Smic au 1er juillet, qui concerne environ 3,4 millions de personnes dont 2,19 millions dans le secteur privé (hors intérim), est calculée chaque année à partir de l'évolution de plusieurs paramètres économiques. Elle est normalement égale à l'inflation de l'année passée, plus la moitié du pouvoir d'achat du salaire horaire ouvrier (SHBO). Mais comme l'évolution des prix a été négative sur un an (-0,2 point de mai 2008 à mai 2009), l'administration en a fait abstraction.
2009 sera la troisième année consécutive sans coup de pouce du gouvernement, catégoriquement exclu depuis l'élection de Nicolas Sarkozy à l'Elysée.
«Président du pouvoir d'achat?»
«Dans un contexte de crise économique et financière, des mesures exceptionnelles ont été prises pour les banques et non pour les salariés, il y a de quoi s'en inquiéter et s'en étonner, a réagi Marie Medeuf-Andrieu (FO). Le président de la République a dit qu'il était le président du pouvoir d'achat, nous attendons qu'il le prouve.»
«On nous dit que l'inflation est en train de baisser mais la situation est exceptionnelle», a lancé pour sa part Laurence Laigo (CFDT), soulignant que la CFDT avait demandé jusqu'à 1% de coup de pouce supplémentaire parce que «l'économie court le risque que la consommation chute et que la situation à la rentrée va être très difficile».
De son côté, Alain Lecanu (CFE-CGC), dont le syndicat souhaite la création d'un Smic cadre à 2.800 euros bruts mensuels, a estimé qu'«on va observer encore une fois un tassement de la grille salariale des classes moyennes et des cadres». «Alors que les services à la personne sont présentés comme un métier d'avenir, un tiers des salariés y sont payés au Smic, il faudrait peut-être les payer mieux», a-t-il aussi observé.
A partir de 2010, la revalorisation aura lieu le 1er janvier.
Source: liberation.fr 22-06-2009