
Dans son nouvel ouvrage Demain comme hier, le socialiste Jack Lang, qui a accepté récemment une mission de Nicolas Sarkozy à Cuba, jure qu'il n'entrera pas dans le gouvernement car il désapprouve ses orientations. "Ministre pour quoi faire ? Pour assumer une orientation que je désapprouve ? Comment pourrais-je être solidaire d'une politique fiscale que j'ai récusée publiquement, d'une politique d'éducation dénoncée comme catastrophique (...) d'une politique pénale aux antipodes de ma conception des droits humains ?", argumente-t-il dans ce livre d'entretiens, paru chez Fayard.
"J'ai eu le privilège d'être le seul ministre de la Culture de François Mitterrand et le ministre de l'Éducation nationale de Pierre Bérégovoy et de Lionel Jospin. Je n'ai pas le droit de faire usage inconsidérément d'une telle symbolique", estime Jack Lang. "Il ne faut pas confondre une commission et un ministère. Ce n'est pas le même statut et n'entraîne pas les mêmes conséquences politiques", souligne celui qui a été membre de la commission Balladur sur les institutions. "Mes critiques ne m'interdisent pas d'établir des relations courtoises avec Nicolas Sarkozy", assure-t-il néanmoins. "Je ne serai jamais un antisarkozyste pavlovien. Je n'aime pas cette façon qu'ont certains opposants de dénoncer par avance tout ce qu'il décide", ajoute le député du Pas-de-Calais. Selon Jack Lang, le Président "est un homme intelligent qui a de l'énergie à revendre et a contribué à désacraliser la fonction présidentielle".
Il raconte aussi avoir été approché par Nicolas Sarkozy à plusieurs reprises. Notamment, le dimanche du second tour de la présidentielle de 2007, lors d'une séance de cinéma à Calais, "mon portable sonne, je sors pour m'entendre dire : Jack, je suis décidé à faire l'ouverture, ce ne sont pas seulement des mots ". "Je ne suis candidat à aucune fonction. Je le lui dis clairement", lui répond alors Jack Lang. "Après les législatives, Nicolas Sarkozy me reçoit pour me dire : Un jour j'aimerais que nous puissions travailler ensemble ", relate-t-il encore. Enfin, à l'automne 2007, sollicité pour être une "sorte d'émissaire" pour l'Union sur la Méditerranée, Jack Lang préfère, une nouvelle fois, "s'abstenir".
Source : le point.fr 24-04-2009