
L'équipementier automobile bénéficie d'un sursis de six mois pour trouver des partenaires industriels et les 45 millions d'euros nécessaires à son sauvetage.
Le tribunal de commerce de Niort a décidé mercredi 15 avril de placer l'équipementier automobile en difficulté Heuliez en redressement judiciaire, fixant une période d'observation de six mois. Il échappe donc à la liquidation judiciaire.
Le groupe a besoin de 45 millions d'euros ainsi que de partenaires financiers et industriels pour se relancer. Avec la sous-traitance, un millier d'emplois supplémentaires est concerné par la décision.
Plus de 1000 salariés, avec à leur tête la présidente PS de la région Poitou-Charentes Ségolène Royal, ont manifesté dans le centre de Niort en marge de la réunion du tribunal afin de montrer leur détermination à sauver une entreprise viable. «Le délai de six mois devrait permettre de boucler le tour de table,» a souligné Ségolène Royal. Elle a annoncé avoir pris contacts avec Renault pour que «la société devienne un partenaire industriel d'Heuliez».
L'Etat du côté d'Heuliez
Le gouvernement a qualifié d'intéressantes les perspectives ouvertes par le développement d'un véhicule électrique, un des projets d'Heuliez. De son côté, la Région Poitou-Charentes, présidée par Ségolène Royal, a promis d'apporter au groupe automobile, le plus gros employeur des Deux-Sèvres, quelque 5 millions d'euros.
La Région avait également annoncé qu'elle était prête à acheter 100 des futurs véhicules électriques. «Au total, plusieurs villes de la Région sont d'accord pour en acheter 600», avait déclaré Ségolène Royal début avril.
Ses engagements ont redonné espoir aux salariés. «L'État a dit vouloir éviter la liquidation judiciaire et obtenir la période d'observation la plus longue possible pour nouer des partenariats industriels», souligne Émile Bregeon, délégué CFDT, le syndicat majoritaire, en se félicitant de l'évolution du climat autour d'Heuliez.
L'État a ainsi demandé à EDF de nouer un accord avec le carrossier à hauteur de 5 millions d'euros afin de lui apporter son savoir-faire en matière de batteries électriques, à l'instar des partenariats noués avec Renault et PSA Peugeot-Citroën.
Source : lefigaro.fr 15-04-2009