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23 février 2009 1 23 /02 /février /2009 07:22







Le procès de l'explosion de l'usine AZF à Toulouse en 2001, devant déterminer les responsabilités dans la plus importante catastrophe industrielle des dernières décennies en France, débutera lundi 23 février : un procès hors norme qui mobilisera des centaines de personnes et sera filmé. Evènement

 

Quelque 1.600 parties civiles, une soixantaine d'avocats, des dizaines d'experts sont attendus pour ce procès en correctionnelle, qui sera "le plus important organisé en France", selon une source judiciaire.

 

Prévu pour durer quatre mois, il se tiendra dans une salle municipale spécialement aménagée et pouvant accueillir un millier de personnes. Il sera enregistré, une première en France devant un tribunal correctionnel.

 

"On ne pouvait pas trouver une salle plus grande. Si toutes les parties civiles viennent le premier jour, je ne sais pas comment on va gérer", prévient Gilbert Cousteaux, premier vice-président du TGI, chargé des relations avec la presse.

 

Compte tenu de l'importance et de la longueur du procès, cinq magistrats, au lieu de trois, composeront le tribunal correctionnel et deux magistrats, au lieu d'un seul, représenteront le ministère public.

 

Ils devront se prononcer sur la responsabilité de Serge Biechlin, directeur d'AZote Fertilisant (AZF) à l'époque des faits, et de la SA Grande Paroisse (filiale du groupe Total), propriétaire de l'usine, en qualité de personne morale.

 

Les deux prévenus répondront des chefs d'homicides involontaires, blessures involontaires, destructions et dégradations involontaires par l'effet d'une explosion ou d'un incendie, et infractions au code du travail.

 

Douze autres personnes, employées d'AZF, avaient été mises en examen pour les mêmes raisons mais ont bénéficié d'un non-lieu.

 

De nombreuses hypothèses ont été avancées pour tenter d'expliquer l'explosion, le 21 septembre 2001, de 300 tonnes de nitrate d'ammonium, équivalent, selon les experts, à 100 tonnes de TNT, stockés dans un hangar de l'usine produisant des engrais, au sud de Toulouse.

 

La déflagration, l'équivalent d'un séisme de 3,4 degrés sur l'échelle de Richter, avait fait 30 morts et des milliers de blessés. Elle avait creusé un cratère de 10 m de profondeur et 50 m de diamètre et soufflé ou endommagé près de 30.000 logements à des kilomètres à la ronde.

 

Selon le rapport d'expertise, l'explosion a été déclenchée par un mélange malencontreux de quelques kilos de DCCNa (dichloroisocyanurate de sodium) avec 500 kilos de nitrate d'ammonium, déversés sur un stock de 300 tonnes de nitrate d'ammonium, un quart d'heure avant l'explosion.

 

Le rapport dénonce des "négligences et manquements en série" et une "méconnaissance de la réelle dangerosité des nitrates" au sein de l'usine.

 

Total conteste les conclusions de l'instruction, de même que les anciens salariés d'AZF, qui estiment que les autres pistes, dont la piste terroriste, n'ont pas été suffisamment exploitées.

 

"Je suis convaincu que l'accident chimique n'est pas la bonne explication", a déclaré à l'AFP Serge Biechlin, affirmant que "l'usine respectait toutes les normes de sécurité".

 

D'autres associations de victimes accusent Total d'avoir commis des "fautes graves". L'une d'elles a cité à comparaître Total et son PDG, Thierry Desmarest, souhaitant les voir condamnés, ce qui constituerait, selon elle, un signal fort à l'égard des groupes industriels peu scrupuleux sur les questions de sécurité.

 

Le tribunal se prononcera sur cette citation directe à comparaître dès la première semaine du procès.

 

Le délibéré devrait être rendu dans la deuxième quinzaine de novembre.





Source : LADEPECCHE.fr   22-02-2009 

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