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15 février 2009 7 15 /02 /février /2009 19:13






















 

 


Les objectifs, d'un côté ou de l'autre de l'Atlantique, sont les mêmes : remettre en marche l'économie, éviter une montée brutale du chômage. Mais les stratégies qui étaient, pour ainsi dire, diamétralement opposées à l'origine, semblent pourtant se rejoindre maintenant.

Barack Obama a joué à fond la carte "bipartisane" pour faire passer son plan de relance. Et puis il s’est rendu compte que cette méthode mettait les républicains en position de force et qu’ils le promenaient. Il a alors rejeté les "formules perdantes" de l’administration Bush et concentré ses efforts de conviction sur la majorité démocrate du Sénat.

 

Nicolas Sarkozy n’a jamais fait la moindre concession aux socialistes. On ne trouvera pas, dans ses discours et dans ceux de ses partisans, la plus petite trace de prise en compte des idées avancées par la gauche. Dès le début, ils ont opposé au PS l’argument des "formules perdantes", pour refuser la relance par la consommation (renvoyée aux échecs des plans Giscard-Chirac de 1975 et Mitterrand-Mauroy de 1981) comme l’entrée de l’Etat au capital des banques (rappel de la catastrophe du Crédit lyonnais).  

Obama a-t-il été naïf et Sarkozy mieux avisé? C'est probablement, en partie, la relative inexpérience du président américain, ajoutée à son ambition d’être l’homme du dépassement des clivages politiques habituels, qui l’a entraîné dans une voie sans issue. Quand il a admis s’être trompé ("I screwed up") -usant ainsi d’un coup de défense qui ne peut pas resservir de sitôt-, il parlait de ses nominations malheureuses (deux ministres en délicatesse avec le fisc), mais il pensait sûrement, aussi, à la tactique adoptée pour obtenir du Congrès ses mesures de soutien à l’économie.  

Au chapitre du jeu de miroirs entre les situations française et américaine, une petite remarque de Sarkozy, dans son intervention du 5 février à la télévision, mérite d’être notée. Il a presque accusé son homologue américain d’hypocrisie, en faisant remarquer que le plafonnement à 500 000 dollars des salaires des dirigeants d’entreprises aidées par l’Etat s’accompagne de la possibilité donnée à ces mêmes dirigeants de se faire rémunérer comme actionnaires.  

La rivalité avec Obama est d’abord, pour le président français, une affaire de politique intérieure et d’opinion publique. La gauche peut d’autant plus exploiter, pour sa propre cause, l’aura de l’Américain -Ségolène Royal mise gros là-dessus- que le Français a souvent opposé le pragmatisme d’outre-Atlantique aux rigidités hexagonales. On va voir si les déplacements décidés par Barack Obama pour "vendre" son plan aux quatre coins des Etats-Unis auront plus de succès que les vœux itinérants de Nicolas Sarkozy le mois dernier.

Dans les deux cas, il s’agit de rejouer un peu la campagne électorale. Les deux présidents cherchent à reprendre appui sur leur électorat. La seule chose qui intéresse l’Elysée, dans les sondages, c’est la solidité du bloc du premier tour de 2007. Ces 31% d’électeurs (contre 26% à pour Ségolène Royal), c’est le cœur du capital électoral, la clé de bons résultats aux élections européennes de juin et aux régionales qui suivront. En 2012, si le président sortant est capable de retrouver le même écart de 5 points avec le ou la candidat(e) socialiste, au premier tour, il sera réélu au second. D’ici là, ce tiers d’électeurs lui permet de tenir la maison. Les 8 ou 10 points de plus que lui attribuent les enquêtes, c’est du… bonus.

 

Source : Rue89   13-02-2009

 

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