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13 février 2009 5 13 /02 /février /2009 19:16





Le 10 février 1979, l'Ayatollah Khomeini renverse le Shah et prend le pouvoir en Iran. A la monarchie constitutionnelle succède une république Islamique. Washington rompt les relations avec Téhéran. Trente ans plus tard, l'Iran est toujours au ban de la communauté internationale. Les ouvertures faites par Barack Obama, le nouveau président des Etats-Unis, pourraient tourner cette page...





1. 1979, l'année de la révolution

Le 16 janvier 1979, après des mois de manifestations réprimées avec la plus grande violence, le Shah d'Iran, Mohammed Reza Pahlavi, quitte le pouvoir. Le 10 février, l'ayatollah Khomeiny, fraichement rentré de son exil français, prend la tête du pays et proclame, le 1er avril, la naissance de la République islamique d'Iran. La population iranienne approuve cette nouvelle direction à 98% lors d'un référendum.








2. La rupture avec les Etats-Unis

En novembre 1980, des étudiants islamistes prennent en otages une soixantaine de personnes à l'ambassade américaine de Téhéran. Ils demandent à Washington d'extrader le Shah, qui a trouvé refuge sur le sol américain. La prise d'otages, qui ne se dénoue qu'en janvier 1981, conduit à la rupture des relations diplomatiques entre les deux pays, à l'initiative de Jimmy Carter le 7 avril 1980.







3. Iran-Irak, la guerre fraternelle

Dès son accession au pouvoir, l'ayatollah Khomeini appelle les Irakiens à renverser le régime laïc de Saddam Hussein. Le chef religieux entend ainsi appliquer le modèle islamique à l'ensemble du Proche-Orient. C'est le Raïs irakien qui, prenant le prétexte d'un désaccord frontalier, attaque le premier, le 22 septembre 1980. L'Irak et l'Iran s'affrontent lors d'une guerre sanglante jusqu'en août 1988. Selon les sources, entre 500 000 et 1 200 000 personnes sont tuées. Un cessez-le-feu est signé le 22 juillet 1988.







4. Les gardiens de la Révolution, le vrai pouvoir

Créé par l'ayatollah Khomeini en 1979, le Corps des Gardiens de la révolution islamique, appelés Gardiens de la Révolution, à la fois mouvement idéologique et armée dans l'armée, compterait, en sus de l'armée officielle, 125 000 membres ainsi que ses propres forces terrestres, aériennes et navales. La force d'élite al-Qods constitue son bras armé à l'étranger. Ils sont placés sous l'autorité du Guide de la Révolution et non du président.






5. L'opposition des moudjahidine

Alors que l'Iran accepte le cessez-le-feu, l'Organisation des moudjahidine du peuple iranien (OMPI), mouvement d'opposition au régime des ayatollahs réfugié en Irak, tente de renverser le régime de Khomeini. La manoeuvre échoue et entraîne une violente répression. L'organisation, fondée en 1965, perd plusieurs de ses membres fondateurs et trouve refuge en France, à Auvers-sur-Oise. Le 26 janvier 2009, l'OMPI a été désinscrite de la liste des organisations terroristes de l'Union européenne. Elle l'est en revanche toujours aux Etats-Unis.






6. Khomeini, la fin d'un règne

Sous l'autorité du "Guide spirituel" de la révolution islamique, toute opposition - et toute critique de l'Islam - est violemment réprimée. Après la guerre Iran-Irak, 30 000 prisonniers politiques sont exécutés. En 1989, l'ayatollah Khomeini lance une fatwa contre l'écrivain Salman Rushdie, pour ses écrits dans Les versets sataniques. Le 3 juin, après une hospitalisation de onze jours pour une hémorragie interne, le "Guide" meurt. Président de la République islamique depuis 1981, Ali Khamenei est élu Guide suprême de la révolution, en lieu et place de Khomeini. Il l'est encore à ce jour et concentre un grand nombre de pouvoirs.








 

 

7. Khatami, le président réformateur

Après Hachemi Rafsandjani (1989-1997), Mohammad Khatami devient président de la République islamique en mai 1997. Elu avec 70% des voix, dont celles des jeunes et des femmes, il incarne le président réformateur. Sa campagne présidentielle s'est focalisée sur l'état de droit, la démocratisation et la participation de tous les Iraniens au processus de décision politique. Il est réélu le 8 juin 2001. Mais sa politique de réformes se heurte à la ligne conservatrice des islamistes de son gouvernement et aux Gardiens de la Révolution. Il a annoncé son intention de se représenter lors de la présidentielle de juin 2009.






8. Ahmadinejad, l'homme des religieux

Maire de Téhéran entre 2003 et 2005, Mahmoud Ahmadinejad est élu à la présidence iranienne le 3 août 2005. Son élection surprise est notamment due au soutien de l'ayatollah Khamenei. Il est aujourd'hui encore souvent considéré comme son pantin. Dès son arrivée au pouvoir, Ahmadinejad ambitionne de replacer le religieux au coeur de la vie quotidienne des Iranien. Connu pour son franc-parler et son ton volontairement provocateur, il bénéficie du soutien d'un réseau important de fondamentalistes, tous membres de la Coalition des développeurs d'un Iran islamique.





9. Le nucléaire, civil ou militaire ?

Le programme nucléaire iranien est au coeur des préoccupations de la communauté internationale. Celle-ci soupçonne Téhéran de vouloir se doter de l'arme atomique et ainsi de déstabiliser tout le Moyen-Orient. La République islamique, elle, affirme le caractère civil de ses activités nucléaires. Son programme d'enrichissement d'uranium - et ses milliers de centrifugeuses - permet aussi bien d'obtenir le combustible pour une centrale nucléaire que la matière première d'une bombe atomique. C'est pourquoi, après de longues négociations menées par l'UE3 (France, Grande-Bretagne et Allemagne), Téhéran accepte en octobre 2003 d'appliquer le protocole additionnel au traité de non-prolifération (TNP), qui permet des inspections inopinées de l'Agence internationale de l'énergie atomique (AIEA). En novembre 2004, l'Iran accepte de suspendre son programme d'enrichissement. Pour mieux le reprendre en août 2005, après l'accession d'Ahmadinejad au pouvoir. 



 

 



 

10. Le nucléaire à l'ONU

Début 2006, l'AIEA, dont les inspections de sites sont rendues de plus en plus difficiles par les autorités iraniennes, transmet le dossier à l'ONU. L'Iran renonce dès lors à appliquer le traité de non-prolifération (TNP). Le 29 mars, le Conseil de sécurité des Nations unies exige que l'Iran abandonne ces activités d'enrichissement d'uranium. En réponse, le président Ahmadinejad annonce que l'Iran "a rejoint les pays nucléaires". Au total, la République islamique a fait l'objet de cinq résolutions du Conseil de sécurité de l'ONU, dont trois assorties de sanctions. L'ONU interdit notamment la vente de tout matériel susceptible de contribuer aux activités nucléaires de l'Iran. Mais les résolutions sont édulcorées par la pression conjointe de la Chine et de la Russie, partenaires économiques de l'Iran qui disposent d'un droit de veto au Conseil de sécurité




11. L'Iran sur l'Axe du mal

Hamas dans la bande de Gaza, Hezbollah au Liban (sur la photo, leur leader Hassan Nasrallah)... L'Iran est accusé de soutenir les groupes terroristes au Moyen-Orient. Depuis l'accession au pouvoir de Mahmoud Ahmadinejad en 2005, le discours à l'égard d'Israël s'est durci. A plusieurs reprises, il a dit vouloir "rayer de la carte" l'Etat hébreu et émis des doutes sur la réalité du génocide. Dès 2002, l'administration Bush a placé Téhéran sur la liste des régimes soutenant le terrorisme, le fameux "Axe du mal".








 

12. L'hypothèse d'une guerre

A plusieurs reprises, l'hypothèse d'un bombardement de l'Iran par les Etats-Unis - avec ou sans alliés - a été évoquée. A plusieurs reprises ces dernières années, des médias ont fait état d'un plan militaire d'Israël en Iran. L'Etat hébreu est en effet directement menacé par les activités iraniennes (nucléaire, tirs de missiles, etc). Le 16 septembre 2007, le ministre français des Affaires étrangères, Bernard Kouchner, avait fait sensation en affirmant que le monde devait "se préparer au pire", c'est-à-dire à la possibilité d'une "guerre" avec l'Iran. 


 



13. Obama, l'heure du changement

Durant toute la campagne présidentielle, Barack Obama a dit vouloir changer de politique en Iran. Après son investiture, il a fait de ce dossier "l'un des plus grands défis" des Etats-Unis. Depuis, Téhéran et Washington ont amorcé le début d'un dialogue. Les deux camps se disent désormais ouverts à des discussions. Mais chacun fixe ses conditions: arrêt du programme nucléaire et fin du soutien aux groupes terroristes pour les Etats-Unis et changement de politique au Moyen-Orient pour l'Iran.









14. Quid de la présidentielle 2009 ?

L'entourage de Mahmoud Ahmadinejad assure qu'il sera candidat à la présidentielle du 12 juin 2009, lui n'a encore rien dit. Pas sûr toutefois qu'il veuille de nouveau se confronter aux urnes tant sa popularité s'est émoussée ces dernières années. L'ancien président réformateur, Mohammad Khatami, lui, est déjà candidat. L'ancien président du Parlement, également réformateur, Mehdi Karoubi (sur la photo), a également annoncé sa candidature. Les noms doivent désormais être validés par le Conseil des Gardiens de la Révolution.





Source : JDD.fr   11-02-20

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