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9 février 2009 1 09 /02 /février /2009 07:32











"Pourquoi l'État donne-t-il autant aux banques et rien aux salariés ?" La question revient comme une antienne dans la bouche des responsables syndicaux et de l'opposition. Pour la première secrétaire du PS, Martine Aubry, "les milliards donnés" aux banques - deux tranches successives de 10,5 milliards d'euros - auraient plutôt dû être affectés à une baisse de la TVA, pour relancer la consommation. D'autant que les établissements bancaires français devraient dégager des bénéfices sur l'exercice 2008. À partir de la semaine prochaine, ils annonceront tour à tour leurs résultats. Mais d'ores et déjà, BNP Paribas a estimé à 3 milliards d'euros ses profits pour l'année dernière et la Société Générale à 2 milliards. L'État soutient-il des banques en meilleure santé qu'elles ne le clament ?

 

Pas tout à fait. Il ne leur offre pas d'argent : il leur en prête. Et "à un taux d'intérêt extrêmement élevé", souligne Marc Touati, directeur de la recherche économique et financière de la société d'investissement Global Equities. Les 10,5 milliards alloués en décembre coûtent 8 % d'intérêt par an aux banques bénéficaires. Soit un rendement attendu de quelque 850 millions d'euros pour les caisses de l'État en 2009. Des conditions assez drastiques pour que le Crédit Agricole renonce à réclamer sa part des 10,5 milliards supplémentaires mis sur la table par Nicolas Sarkozy le 7 janvier dernier. Au contraire de ses concurrentes, sa situation lui permet de s'en passer avec une action orientée à la hausse (+ 13 % depuis le début de l'année).

 

Le prix de la relance du crédit

 

L'État contribue aussi à renforcer les "fonds propres" des banques, c'est-à-dire l'assise sur laquelle elles reposent et qui leur permettent d'accorder des crédits. En échange, elles se sont engagées à en augmenter le volume de 3 à 4 % en 2009. Ce qui implique qu'elles "respectent un ratio de solvabilité international, le ratio Cooke, qui les oblige à avoir un niveau de fonds propres au moins égal à 8 % de leurs prêts", rappelle Marc Touati. En, d'autres termes, chaque fois qu'un banquier veut prêter 100 euros, il doit s'assurer que son établissement possède en contrepartie 8 euros de capital. En temps normal, les institutions financières qui en ont besoin peuvent faire appel au marché pour procéder à des augmentations de capital. Une opération rendue aujourd'hui délicate alors que les investisseurs n'ont plus confiance en leur solidité. Et l'année 2009 s'annonce encore plus difficile que 2008. "Si les banques ont gagné de l'argent l'année dernière, c'est grâce à leurs activités de banque de détail qui ont été très lucratives. En revanche, elles ont perdu énormément sur leurs activités de marché", rappelle l'économiste. Or, la dégradation de la situation économique augmente les risques liés à la distribution de crédits. Les banques risquent cette fois de perdre sur les deux tableaux.

 

Reste la question des contreparties que l'État choisit d'imposer aux banques pour prix de son intervention. C'est sur ce point que les choix du gouvernement font le plus débat. Si Nicolas Sarkozy a bruyamment fait savoir que les patrons devaient renoncer à leur bonus, il n'a pas interdit le versement de dividendes aux actionnaires, comme le réclame la première secrétaire du PS. Le chef de l'État souhaite simplement les limiter. BNP Paribas, la Société Générale et le Crédit Agricole ont d'ores et déjà annoncé qu'ils leur verseraient bien une rémunération au titre de 2008 malgré les appels du gouvernement à "renforcer les fonds propres en priorité". Alors, cupides les banquiers ? George Pauget, le président de la Fédération bancaire française, s'en défend : "Il ne serait pas logique que les actionnaires qui ont soutenu les banques en temps de crise soient complètement privés de dividendes". Et de souligner que ce sont des "millions" d'actionnaires individuels et d'actionnaires salariés qui soutiennent le capital des banques françaises.


Source : LePoint.fr  05-02-2009

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