Le grand forum économique qui s'est ouvert cette semaine à Davos (Suisse), sur fond de crise, semble participer au pessimisme ambiant. Ouvert par Vladimir Poutine (?) en présence d'un premier ministre chinois qui avait tout l'air de présider l'Assemblée, le forum a été d'abord boudé par les responsables politiques en général. C'est jeudi 29 qu'une certaine animation s'est fait jour. L'absence de Nicolas Sarkozy a été notée (il avait sûrement mieux à faire à Paris). Mais ce vendredi, c'est l'intervention d'Angela Merkel qui a été remarquée.
La chancelière allemande a proposé la constitution d'un Conseil économique des Nations unies à l'image du Conseil de sécurité, dans le cadre d'une "charte sur l'ordre économique mondial".
Mme Merkel a estimé que le G20 était le bon forum pour discuter d'une telle charte qui porterait notamment selon elle la régulation des marchés, la libéralisation du commerce ou encore la protection de l'environnement.
"Le G8 ne suffira pas. Le G20 est un bon format. Limité pour l'instant aux ministres des Finances, il pourrait être réuni au niveau des chefs d'Etat", a-t-elle dit.
Le G20 regroupe les membres du G7 (Allemagne, Canada, Etats-Unis, France, Grande-Bretagne, Italie et Japon), plus l'Afrique du Sud, l'Arabie saoudite, l'Argentine, l'Australia, le Brésil, la Chine, la Corée du Sud, l'Inde, Indonésie, le Mexique, la Russie, la Turquie et l'Union européenne.
Une réunion du G20 est prévue le 2 avril à Londres sur le système financier international.
L'initiative risque de déplaire à la France pour laquelle la date du 2 avril était retenue depuis longtemps pour se mettre d'accord sur un sujet brûlant : la réforme du système financier qui ne saurait attendre davantage et pour lequel l'accord entre les 20 sera difficile à faire.