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20 janvier 2009 2 20 /01 /janvier /2009 20:05





Dans une interview exclusive, Colette Neuville, présidente de l’Adam, s’élève contre le salaire du patron de Valeo, supérieur de 62 % à la moyenne de celui des dirigeants du CAC 40.

En plein debat sur la rémunération des patrons, Colette Neuville a décidé de lancer un pavé dans la mare. Dans une interview exclusive au Parisien.fr, la présidente de l’Adam, l’Association des actionnaires minoritaires, interpelle Thierry Morin, PDG de Valeo et président du conseil d’administration de l’équipementier automobile.
Dans un courrier, qu’elle demande à Thierry Morin de bien vouloir transmettre à l’ensemble des administrateurs, elle s’« étonne » que le groupe, contrairement à ses déclarations publiques, soit encore loin de se conformer aux directives de l’Afep (Association française des entreprises privées) et du Medef.

  
Le groupe va réduire ses effectifs dans le monde

A la suite des coups de semonce du gouvernement et de Nicolas Sarkozy en personne lors de la crise financière cet automne, les deux associations patronales ont en effet rédigé une série de recommandations destinées à moraliser et à encadrer les rémunérations fixes et variables des dirigeants des sociétés cotées.
Or, selon Colette Neuville, ces principes sont encore loin d’être respectés chez Valeo. Salaire du PDG bien supérieur aux us et coutumes du marché, parachute doré particulièrement avantageux…
Le dossier est d’autant plus sensible que Valeo vient d’annoncer une réduction de plus de 10 % (quelque 5 000 emplois dont 1 600 en France) de ses effectifs dans le monde. En outre, Valeo est sous la pression de son principal actionnaire, le fonds d’investissement américain Pardus, qui voudrait améliorer la rentabilité du groupe en le recentrant sur des activités clés. Sollicité, le groupe n’a pas souhaité s’exprimer.



Ci après nous reproduisons l'interview donné au quatidien par Colette neuville.


Vous critiquez vertement les modalités de rémunération du PDG de Valeo. Pour quelle raison ?
Colette Neuville. Valeo a fait savoir par communiqué qu’il allait s’aligner sur les recommandations Afep-Medef du 6 octobre dernier, relatives à la rémunération des dirigeants. Or, à l’examen des documents publiés par la société, il s’avère que c’est loin d’être encore le cas.

Sur quels points plus précisément ?
La détermination de la rémunération doit prendre en compte un certain nombre de principes. Tout d’abord, la rémunération fixe du président n’est pas conforme aux pratiques du marché. En 2007, la rémunération fixe des dirigeants du CAC 40 s’élevait en moyenne à 0,96 million d’euros. Or, Thierry Morin a perçu un fixe de 1,557 million d’euros, soit 62 % au-dessus de cette moyenne. Pire, si Valeo faisait partie du CAC 40, ce qui n’est pas le cas, Thierry Morin serait le troisième PDG sur l’échelle des rémunérations fixes, derrière le PDG de L’Oréal et de LVMH (Bernard Arnault). Des groupes beaucoup plus gros et plus rentables que Valeo.

Vous vous élevez également contre le fait que la disparition des bonus ait été compensée par une hausse de sa rémunération…
En effet, un second principe consiste à respecter un équilibre entre les différents éléments de la rémunération. Or, si le PDG de Valeo n’a perçu aucun bonus sur la période 2005-2007, c’est pour la raison que les critères de performance exigés n’ont pas été atteints. Dans ces conditions, il n’est pas normal que l’augmentation de la partie fixe de sa rémunération lui permette de maintenir le niveau de sa rémunération globale.

Les dispositions relatives aux indemnités de départ vous paraissent-elles aussi hors du commun ?
Les conventions actuelles prévoient que Thierry Morin reçoive son indemnité même en cas de démission. C’est contraire aux recommandations de l’Afep-Medef, selon lesquelles les parachutes dorés ne sont autorisés qu’en cas de départ contraint. Leur montant devrait être limité à deux ans de rémunération (fixe plus variable) ; or, chez Valeo, il peut égaler trois fois le montant de sa dernière rémunération annuelle. Enfin, les sommes dues à M. Morin comprendraient en outre celles qui lui seraient versées au travers du fonds de pension pour lequel la filiale Valeo UK Limited constitue chaque année une provision. Tout cela est inadmissible au regard notamment de la crise sociale que traverse le groupe et de la contre-performance boursière de l’action, qui a été divisée par dix depuis 1998, et qui n’est plus qu’au quart de sa valeur la plus haute de 2007.

Que demandez-vous ?
Il faut que le conseil d’administration et surtout le comité des rémunérations fassent preuve d’une extrême rigueur dans l’application des recommandations du patronat. Compte tenu des mauvaises performances de Valeo, aggravées dans le contexte de la crise, on voit mal quelles raisons pourraient être données pour justifier qu’elles ne soient pas respectées.

 

Source : Le Parisien.fr  I 17-01-2009 I 

 

 
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commentaires

J
Je crois effectivement qu'il faut être très sévère envers ces patrons là. Mais heureusement ils ne sont pas tous comme celui-ci; heureusement le medef sera obligé de se faire obéir sous peine de se voir reprocher d'être complice; quant à nos gouvernants ils seront eux aussi contraints d'y mettre bon ordre. Je crois d'ailleurs que le message est déjà passé.. A suivre de près
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T
Un scandale de plus, un parachute de plus, et du mépris encore, incommensurable pour ceux qui méritent davantage que d'être jetés comme des kleenex pour qu'un patron puisse toucher son "salaire". Est-il aussi utile que tout les ouvriers qui craignent pour leurs emplois, le perdent souvent et ne sont plus capable de nourrir leur famille? Même le medef n'y peux plus rien. Il ne faut que sévir, durement, et durablement.
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