Les banques sont dans un état lamentable nous a-t-on dit. Certaines étaient, il y a quelques semaines, au bord de la faillite. Manque de liquidité, manque de confiance, sinistrose,.. Et pourtant, elles et leurs filiales, continuent, allègrement à faire des tas de pages d'écran ou de journal pour nous proposer des prêts, tous plus mirobolants les uns que les autres. Les supermarchés, et autres grandes surfaces de meubles, bricolage, électroménager,.. ne manquent pas une occasion de vous proposer "leur" carte qui, selon leur dire, vous offre pleins d'avantages et vous permettent de payer en trois, quatre ou cinq fois..
Dans la jungle des cartes, des crédits à la consommation, et autre mises à disposition de sommes d'argent plus ou moins importantes, même les consommateurs les plus méfiants finissent pas se faire "avoir". Les publicités sont complexes à comprendre, les contrats sont quasiment illisibles, la valeur du taux est difficile à décrypter.
Bilan : 700 000 personnes sont, en France, en situation de surendettement grave et des centaines de milliers d'autres font des pieds et des mains pour rembourser leurs dettes.
La proposition de loi présentée hier par le sénateur Philippe Marini a pour but de remettre un peu d'ordre dans tout cela en protégeant le consommateur.
Ce projet comporte trois points principaux :
1/ Encadrer la publicité pour le crédit :
En particulier pour les crédits renouvelables dits "revolving" qui sont une source particulièrement dangereuse d'endettement.
Obligation de faire apparaitre le coût total du crédit quelle que soit la nature de celui-ci.
2/ Imposer un délai de réflexion :
La proposition de loi interdit ainsi le démarchage en matière de crédit renouvelable et de rachat de crédit. Elle impose, de la même façon, un délai de huit jours entre un démarchage en grande surface et la proposition d'une offre de crédit qui ne pourra donc plus être signée directement dans les locaux des grandes surfaces.
3/ Responsabiliser les professionnels :
Ceux ci "devront veiller à ne plus offrir inconsidérément des facilités de financement qui se retournent ensuite contre leurs bénéficiaires". Les prêteurs seront obligés de prendre en compte, plus qu'ils ne le font aujourd'hui, la situation financière des débiteurs avant de leur accorder un crédit.
En cas de sur endettement, les commissions sont invitées à vérifier si les professionnels n'ont pas accordé des crédits "manifestement disproportionnés". Au risque, pour ces établissements prêteurs d'avoir à payer les intérêts ou même le capital restant dû.