LA FEMME DE LA SEMAINE: Rachida Dati

"La rupture est consommée", estimait jeudi Christophe Régnard, président de l'Union syndicale des magistrats (USM), à propos des relations entre les magistrats et Rachida Dati. La ministre de la Justice a en effet réussi à faire l'unanimité contre elle des juges, des avocats et des gardiens de prison. Ses amis de l'UMP et du gouvernement, eux, ne se bousculent pas pour lui apporter leur soutien.

LA PETITE PHRASE DE LA SEMAINE:

"Il y a autant de chances qu'on soit à 0,5% en 2012 que de me voir entrer au couvent d'ici à 2012"

(Le président du MoDem François Bayrou mercredi sur la promesse du gouvernement de ramener le déficit à 0,5% en 2012)

LE CHIFFRE DE LA SEMAINE: 4

C'est le nombre de députés qui ont voté mardi contre le projet de loi de mise en oeuvre du Grenelle de l'environnement. Le Parti socialiste ayant décidé de soutenir ce texte, il a été voté à la quasi-unanimité en première lecture, avec 526 voix pour.

LA MAUVAISE NOUVELLE DE LA SEMAINE:

"Il est très probable que la croissance en 2009 n'atteigne pas 1%"

(La ministre de l'Economie Christine Lagarde lundi devant les députés)

LA LISTE LA PLUS ECLECTIQUE DE LA SEMAINE:

Les écologistes ont décidé de parier sur l'éclectisme pour défendre la couleur verte aux européennes de 2009. Du coup, le rassemblement "Europe Ecologie" présenté lundi opère des rapprochements parfois surprenants. "On a dit qu'un magistrat et un repris de justice, cela ne peut pas le faire. Il faut dépasser cette logique-là", a plaisanté José Bové au sujet de la présence à ses côtés de l'ancienne magistrate Eva Joly.

LE MOMENT DE SOLITUDE DE LA SEMAINE:

Dur, dur, de bosser pour Nicolas Sarkozy. Le chef de l'Etat étant accaparé par le sauvetage du capitalisme mondial, Eric Besson s'est vu chargé à la dernière minute lundi de présenter lui-même, en lieu et place du président, le plan France Numérique 2012. "Je devine et je comprends votre déception", a-t-il souri devant les soupirs de l'assistance déçue. Le secrétaire d'Etat en avait la gorge sèche. "Apparemment, le président de la République ne boit pas quand il s'exprime", a-t-il noté, alors qu'il cherchait vainement un verre d'eau sur son pupitre.

LE COUP DE GUEULE DE LA SEMAINE:

"Nous n'avons pas changé de République", a cru nécessaire de rappeler mercredi François Fillon devant les parlementaires de sa majorité. Certes "le Parlement doit être beaucoup plus associé aux travaux en amont du gouvernement", mais "on est encore dans un système politique dans lequel c'est le gouvernement qui fait les propositions", a lâché le Premier ministre. Une pierre dans le jardin de Jean-François Copé, le très ambitieux patron des députés UMP, partisan d'une "coproduction législative" dans tous les domaines.

LA DEMISSION DE LA SEMAINE:

Le sénateur-maire (PS) de Dijon François Rebsamen a annoncé jeudi renoncer à son mandat d'administrateur de Dexia, qui lui avait rapporté la bagatelle de 20.000 euros de jetons de présence en 2007 selon le "Canard enchaîné".

Jugeait-il sa position difficilement défendable, alors que le système bancaire est pointé du doigt et que l'Etat a dû mettre la main à la poche pour renflouer Dexia? Pas du tout: il démissionne parce que ça lui demanderait trop de travail désormais. "Les circonstances actuelles exigeraient un travail et une implication que je considère incompatibles avec le temps que je me dois de consacrer à mes mandats d'élu", explique-t-il dans un communiqué.

LA BONNE IDEE DE LA SEMAINE:

Alain Lambert, sénateur UMP et ancien ministre du Budget, a une idée pour faire face à la crise: remettre en cause le paquet fiscal cher à Nicolas Sarkozy. "Pourquoi ne pas suspendre, pendant deux ou trois ans, les dispositions sur les allégements des droits de succession et de donation? Idem pour le crédit d'impôt sur les intérêts d'emprunt immobilier", suggérait-il mardi dans "Le Parisien". Pas sûr que l'Elysée apprécie l'idée...

Service politique de l’Associated Press 24/10/2008