Il est un peu après 22 heures quand elles se prennent dans les bras. Sara Balzer et Manon Apithy-Brunet viennent d’offrir au public du Grand Palais une finale parfaite. Parfaite par son esprit sportif et son respect, et par sa célébration une fois le duel terminé. Ce lundi 29 juillet, Manon Apithy-Brunet est devenue championne olympique. Ce n’est pourtant pas elle que l’on attendant à cette place. Et pour cause, son adversaire tricolore est numéro 2 mondiale, pratiquement imbattable ces derniers temps.
D’ailleurs, lorsqu’elle arrive, le matin, après avoir descendu le grand escalier du Grand Palais, Sara Balzer donne l’impression que rien ne peut lui arriver. Elle affiche le visage d’une gagnante. Et la Marseillaise qui l’accueille, hurlée par le public, ajoute à la splendeur du moment. La meilleure escrimeuse mondiale actuelle compte bien en découdre en demi-finale, contre la double championne olympique Olga Kharkan. Depuis le début de matinée, cette dernière enchaîne les victoires mais aussi les huées. Il faut dire qu’à chaque point gagné, ses hurlements provoquent l’indignation des spectateurs. Mais même ses cris n’y peuvent rien en ce début de soirée. Sara Balzer déroule son jeu, sans trembler, et expédie son combat qu’elle remporte 15 à 7.
Et quand vient l’heure de la grande finale tant attendue, la nuit est déjà tombée sur Paris. Qui de Sara ou de Manon repartira avec l’or ? Qui ajoutera une médaille d’argent à une collection débutée dès samedi 17 juillet par Auriane Mallo-Breton et complétée dimanche par Yannick Borel ? En sautillant, Manon Apithy-Brunet arrive avec le sourire du haut du balcon. Sara Balzer, elle, reste imperturbable au bruit de la foule. Le stress ou la concentration, difficile de le savoir. « Elles ont décidé d’aborder le match chacune à leur manière, c’est une question de personnalité », explique après le match l’entraineur de l’équipe de France de sabre, Mathieu Gourdain. « Manon a une spontanéité naturelle, Sara est plus réservée », ajoute-t-il.
Le duel de copines, entre la numéro 2 et la numéro 5 mondiale tourne à l’avantage de Manon Apithy-Brunet, d’une confiance inébranlable. Des « Allez les Bleus » résonnent dans l’assemblée, pour faire durer la porter et encourager une Sara Balzer absente. Qu’importe la gagnante, le public veut profiter pleinement de cette partie qu’il attend depuis des heures. Mais si Sara Balzer parvient tant bien que mal à remonter au score, la victoire semble être acquise à son adversaire. Celle qui n’était pas attendue fait plier celle qui était la grande favorite.
Source : ParisMatch 29-07-2024
Photo : Philippe PETIT
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