Après avoir indiqué qu'elle ne s'y rendrait pas, la Première ministre change ses plans pour se rendre à la rentrée politique de Gérald Darmanin, dimanche 26 août.

La Première ministre se rendra finalement à la rentrée politique du ministre de l’Intérieur. Une visite surprise pour éteindre, peut être, un début d’incendie dans la majorité ?

Gérald Darmanin est-il en train de mettre le feu au gouvernement ?

La rentrée politique du ministre de l’Intérieur, prévue dimanche 27 août dans son fief de Tourcoing sème le trouble dans la majorité. Avec une centaine de parlementaires et une dizaine de ministres annoncés, elle pourrait tourner à la démonstration de force, et à la rampe de lancement pour la présidentielle 2027, à quatre ans de l’échéance… « Évidemment qu’il se lance, juge Jean-François Copé, maire de Meaux et ancien ministre, qui a aussi cru en son temps à son destin présidentiel et qui connaît bien l’ancien maire de Tourcoing. Il a été humilié par la reconduction à Matignon d’Élisabeth Borne… »

Mais en axant son rendez-vous sur les catégories populaires – « Je veux attirer la focale là-dessus, et comme on n’est pas nombreux à le faire », a-t-il cinglé dans « La Voix du Nord », cette semaine – Gérald Darmanin considère qu’elles sont les oubliées de la politique macroniste. Insupportable pour l’exécutif.

Première sommation, mercredi dernier

La Première ministre Élisabeth Borne a donc changé ses plans à la dernière minute et se rendra à Tourcoing dimanche 27 août, selon une information du Parisien. Pour éviter que le sillon creusé par l’élu du Nord se transforme en brèche trop importante dans sa majorité ? Elle avait déjà tenté un premier recadrage, mercredi, sur France Bleu : « Il réunit ses proches à Tourcoing. Pour ma part, moi, ma préoccupation, c’est vraiment la cohésion du gouvernement, l’efficacité de l’action du gouvernement, l’unité de la majorité ». « Avant de penser à 2027, faut déjà réussir les quatre prochaines années. Sinon, qui que ce soit, il sera balayé » ajoute de son côté l’entourage d’un ministre pourtant classé à droite, auprès de Paris Match.

Mais la passe d’armes de la fin de semaine, par médias interposés, entre le patron du parti présidentiel Renaissance, Stéphane Séjourné, et Gérald Darmanin, a laissé des traces. « Dire qu’on n’a rien fait pour (les catégories populaires), c’est donner du crédit aux thèses de nos opposants, et c’est inexact. Emmanuel Macron est le président de la baisse du chômage » s’agaçait M. Séjourné dans Le Parisien de vendredi, en réponse au ministre. « Les idées doivent d’abord passer avant les ego, ajoutait-il. Nous ne serons pas les spectateurs d’un match entre candidats potentiels à la présidentielle, quatre ans avant la fin du quinquennat. » Ambiance.

Comme toutes les interviews qui engagent la parole de l’exécutif, celles de ministres par exemple, on imagine que celle du patron du parti présidentiel a été relue. La charge a donc été validée par l’Élysée et ou Matignon…

Le message délivré demain par Élisabeth Borne sera en tout cas particulièrement scruté, à Tourcoing. La Première ministre devrait chercher à apaiser les choses, pour s’éviter une crise politique de rentrée à ciel ouvert, sous les yeux de centaines d’invités et de 80 journalistes accrédités, selon les organisateurs.

Source : ParisMatch  27-08-2023

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