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30 mars 2023 4 30 /03 /mars /2023 07:00
REFORMES DES RETRAITES : LE BLOCAGE PERDURE MAIS LE MOBILISATION S’ESSOUFFLE, MATIGNON TENTE DE ROUVRIR LE DIALOGUE

Une nouvelle proposition de la CFDT, une nouvelle fin de non-recevoir de l'exécutif et un blocage qui reste entier . Mais une invitation d'Elisabeth Borne mardi, en milieu de journée, à destination de l'intersyndicale qui pourrait calmer la tension.

Mardi matin sur France Inter, Laurent Berger, le secrétaire général de la CFDT, a proposé une « médiation » au gouvernement pour trouver une porte de sortie sur la réforme des retraites. Il s'exprimait juste avant la dixième journée de mobilisation, annoncée sous haute tension . « Il faut mettre un mois, un mois et demi pour demander à une, deux, trois personnes de faire de la médiation, de la conciliation et d'aller voir les différentes parties », a-t-il déclaré.

La semaine dernière, le patron de la CFDT avait déjà appelé, en vain, le gouvernement à mettre la réforme « sur pause ». La démarche du syndicat réformateur est soutenue par la CGT et FO. « Si le gouvernement veut sortir par le haut, il faut qu'il suspende la réforme. Plus il attend, plus ça va être compliqué », a estimé le secrétaire général de FO, Frédéric Souillot.

 

Le Modem est pour la médiation

Les syndicats reprennent là une pratique fréquente en cas de mouvement dur dans les entreprises. L'arme est aussi utilisée au niveau national en cas d'enlisement d'un conflit par les gouvernements. C'est ainsi cette voie qui avait été choisie en 1995 par le Premier ministre d'alors, Alain Juppé, pour débloquer la situation à la SNCF. Et aboutir à l'abandon de la réforme.

On n'en est pas encore là, loin de là. Car sur le fond, Laurent Berger n'a ouvert aucune porte sur une éventuelle hausse de l'âge légal ou de la durée de cotisation. Et mettre la réforme sur pause le temps d'une médiation reviendrait à la condamner, souligne-t-on au sein de l'exécutif.

La proposition de Laurent Berger s'est ainsi immédiatement vu opposer une fin de non-recevoir par le porte-parole du gouvernement, Olivier Véran. « On n'a pas forcément besoin de médiation pour se parler. On peut se parler directement », a-t-il déclaré à la sortie du Conseil des ministres. Un refus que n'a pas manqué de dénoncer le secrétaire général de la CFDT : « Cela va commencer à suffire les fins de non-recevoir à la discussion, au dialogue. Il va falloir s'interroger sur qui ne veut pas le dialogue. »

Ce dialogue de sourds fait des dégâts au sein d'une majorité de plus en plus fébrile face à l'enlisement du conflit. La proposition de médiation avait en effet été bien accueillie au Modem. « C'est bien d'avoir une ou deux personnes pour essayer de retrouver le dialogue et avoir un certain recul. Un médiateur ne s'immisce pas dans le fond, il est là pour retrouver du liant et arriver à se parler, c'est ça qui est important. Il faut quelqu'un qui ne soit pas impliqué », a estimé Jean-Paul Matteï, le président du groupe Modem à l'Assemblée. Tout en précisant par la suite que cela ne devait pas s'accompagner d'une mise de la réforme sur pause.

 

Elizabeth Borne tente de dessiner un « après » politique

Au sein du groupe Renaissance, on affiche son soutien au président de la République. «C'est une affaire de mots. Médiation ou pas, à la fin des fins, le président a fait la proposition de reprendre le dialogue, c'est la perspective dans laquelle se situe l'ensemble de la majorité », estime le député Renaissance, Pieyre-Alexandre Anglade. Mais des voix dissonantes se font aussi entendre au sein du parti présidentiel, à l'instar de celle de Stella Dupont, qui appartient à l'aile gauche du parti.

Le refus de la proposition de la CFDT se heurte à la ligne officielle d'Emmanuel Macron qui a déclaré vouloir « tendre la main aux syndicats », sans remettre en cause le report à 64 ans de l'âge légal de départ à la retraite. L'exécutif parie sur un essoufflement de la mobilisation - constaté mardi pour la dixième journée tandis que les éboueurs parisiens ont suspendu leur spectaculaire mouvement de grève.

Le chef de l'Etat reste sur une ligne très ferme d'ordre républicain, tout en haussant le ton contre La France insoumise. La date de la prochaine mobilisation - le 6 avril - annoncée par les syndicats, moins rapprochée que précédemment, peut aussi conforter le positionnement du président de la République.

De son côté, Elisabeth Borne tente difficilement de dessiner un « après » politique en multipliant les consultations. Et en milieu de journée mardi, la Première ministre a repris l'initiative en invitant l'intersyndicale en début de semaine prochaine à Matignon, lundi, mardi ou mercredi. Avec un changement notable selon les syndicats: aucun ordre du jour ne figure dans l'invitation, alors que l'exécutif entendait jusque-là parler de sujets autour du travail, mais pas des retraites.

Les syndicats, et notamment la CFDT, semblaient mardi soir prêts à saisir la balle au bond, mais avec la ferme intention de parler retraites à la Première ministre. Ils doivent néanmoins se réunir avant d'acter une position commune, et éventuellement poser des conditions préalables, le congrès de la CGT (avec un changement de tête ce vendredi) ne facilitant pas le processus.

 

 

 

Source : LesEchos.fr  28-03-2023

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

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