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9 février 2023 4 09 /02 /février /2023 08:00
LA MARCHE DU MONDE (2380) - MERCREDI 8 FEVRIER 2023

Mercredi 8 Février 2023 – Réforme des retraites: le débat s’engage, la rue s’essouffle

Quelque 757.000 manifestants ont défilé mardi, selon Beauvau, alors qu’une nouvelle mobilisation est prévue samedi.

Certains se réjouissent du reflux arithmétique, d’autres préfèrent attendre pour analyser la dynamique. Mardi, la troisième grande journée de manifestation a été marquée par un net recul de la mobilisation nationale, estimée à 757.000 personnes selon Beauvau - dont 57.000 à Paris -, contre près de 2 millions pour la CGT, dont 400.000 dans la capitale.

Une baisse de régime qui a aussitôt braqué les projecteurs vers le deuxième rendez-vous social de la semaine, prévu samedi. Le choix d’un jour chômé par les organisations syndicales - fait rare - a été posé pour tenter d’élargir le mouvement, au privé en particulier. «La baisse de mardi est difficile à analyser, ne crions pas victoire. Il y a encore beaucoup de doutes et de colères dans le pays», confirme ainsi un ministre, qui n’exclut pas que des bataillons se soient réservés pour la fin de semaine.

Mardi, en parallèle de la troisième mobilisation - émaillée de quelques violences lors de la dispersion et d’au moins une vingtaine d’interpellations -, Emmanuel Macron a lui, préféré déjeuner avec Nicolas Sarkozy pour évoquer son projet de réforme des institutions. Manière pour le chef de l’État de mettre en scène sa distance vis-à-vis de la contestation. Comme il l’avait déjà fait le 31 janvier dernier, en recevant le président du Parlement ukrainien, Ruslan Stefanchuk, pendant que 1,3 million de personnes défilaient dans les rues.

Ou encore le 19 janvier, jour de lancement des grandes manifestations, quand lui se trouvait en Espagne avec une bonne partie du gouvernement pour signer des accords de coopération diplomatique. Autant de cartes postales qui visent, espère-t-il, à entretenir le sentiment de surplomb. Et lui permettent de préparer les chantiers à venir, pendant que la première ministre Élisabeth Borne monte seule au front et engage la discussion au Parlement. Là où l’article liminaire du projet de loi a été adopté d’une courte tête, mardi, par 246 voix contre 229.

 

La majorité et les oppositions vont se taper dessus dans l’Hémicycle, au sein des institutions, pour éviter que le combat n’ait lieu dans la rue

«Depuis la présentation du texte par la première ministre, le 10 janvier, on se faisait boxer de tous les côtés sans jamais pouvoir répondre. Le temps des différentes commissions parlementaires était nécessaire, mais ces trois longues semaines ont été assez coûteuses politiquement pour nous. Maintenant, place au débat à l’Assemblée, proposition contre proposition», veut croire un proche du président de la République. «La majorité et les oppositions vont se taper dessus dans l’Hémicycle, au sein des institutions, pour éviter que le combat n’ait lieu dans la rue. Le début de l’examen en séance publique, lundi, était chaotique et cathartique à la fois: c’est le retour de la démocratie», ajoute-t-on de même source.

 

Distances de sécurité

Autour du chef de l’État, on tente donc de se persuader que l’avenir de la réforme va davantage se jouer Palais Bourbon que dans les cortèges. N’en déplaise à Philippe Martinez, qui a réclamé mardi des «grèves plus dures, plus nombreuses, plus massives, et reconductibles». «Si le gouvernement persiste à ne pas écouter, forcément il faudra monter d’un cran», a mis en garde le patron de la CGT, au départ de la manifestation parisienne place de l’Opéra. Idem côté Nupes même si, une fois encore, les cortèges politiques et syndicaux ont respecté leurs traditionnelles distances de sécurité.

«Nous utiliserons tous les moyens possibles pour que cette réforme ne passe pas», a ainsi prévenu le député LFI de la Somme, François Ruffin. «On a le sentiment que la victoire est à portée de main», a complété le secrétaire national du PCF, Fabien Roussel. «Le gouvernement est dans une impasse et sa majorité est en train de se fissurer, croit savoir de son côté la secrétaire nationale d’EELV, Marine Tondelier. Si le spectre du 49.3 plane à l’Assemblée, il n’existe pas dans la rue, ce qui explique notre détermination.» Pour l’écologiste, «ce qui se joue en ce moment, c’est bien plus que les retraites, c’est relever la tête après toute une série d’humiliations. C’est le début de la fin du macronisme.»

 

Chiffres en berne

Numéro deux des Insoumis et député de Marseille, Manuel Bompard ne s’est pas ému des chiffres en berne. «La mobilisation reprend son souffle. Il y a deux dates. Le temps fort de la semaine, comme tout le monde le sait, ce sera samedi.» Avec d’autres parlementaires Nupes présents dans la rue, le mélenchoniste a peu apprécié les accusations macronistes d’une agitation volontaire à l’Assemblée pour faire obstruction. «Ne ridiculisons pas les députés», a-t-il prévenu.

«Je mets au défi quiconque de démontrer que les amendements que nous allons défendre dans l’Hémicycle ne seront pas utiles au débat.» Présent mardi à Paris - alors qu’il était à Marseille en janvier -, Jean-Luc Mélenchon s’en est enfin pris à Emmanuel Macron: «On n’a pas de certificat de bonnes manières à demander à un Monsieur qui a mis le feu au pays uniquement pour sa gloire, pour faire le malin à Davos…» Si l’unité de la Nupes était affichée dans la rue, elle n’empêche pas le débat qui existe dans les travées de l’Hémicycle. Où la stratégie de blocage d’une partie des Insoumis ne fait pas l’unanimité.

 

 

 

 

 

LA MARCHE DU MONDE (2380) - MERCREDI 8 FEVRIER 2023

Mercredi 8 Février 2023 – Retraites : le sénateur UDI Hervé Marseille accuse LFI de transformer l'Assemblée «en camp de gitans»

Les déclarations de l'élu, «inquiet» de la façon dont la République «se dégrade», ont déclenché les réactions offusquées des Insoumis.

Le président de l'Union des démocrates et indépendants (UDI), le sénateur Hervé Marseille, a accusé mercredi 8 février les Insoumis de transformer l'Assemblée nationale «en camp de gitans» pour s'opposer à la réforme des retraites, des propos qualifiés de «racistes» par LFI.

«L'image que donne en particulier LFI, est absolument effrayante», a affirmé à Radio J le centriste, qui dirige le parti créé en 2012 par Jean-Louis Borloo. «Transformer l'Assemblée nationale en camp de gitans... Ce n'est pas les Saintes-Marie-de-la-mer !», a-t-il déploré.

 

«L'Assemblée, c'est la République»

«Quand on voit ces invectives permanentes, qu'on ne peut plus échanger, qu'on interrompt tout le monde», a déploré le sénateur des Hauts-de-Seine, qui fait partie de la majorité de droite au Sénat qui a approuvé à quatre reprises le relèvement de l'âge de départ à la retraite de 62 à 64 ans. «Que la rue s'exprime, oui. Qu'on en tienne compte, oui. Mais il faut arrêter de donner ce spectacle et de dégrader cette République», a-t-il insisté.

«L'Assemblée c'est la République : il y a des institutions, il y a une constitution, il y a des gens qui sont élus pour échanger et, à un moment donné, voter», a-t-il souligné. «Je suis très inquiet de la façon dont notre République se dégrade», a ajouté Hervé Marseille, qui a pris la présidence de l'UDI à la fin de l'année dernière.

Ses déclarations ont suscité des réactions offusquées des Insoumis: «Avec du racisme en plus ? La honte», a réagi sur Twitter le coordinateur de LFI Manuel Bompard. «Ce mépris raciste doit être condamné unanimement... Cette violence verbale doit cesser», a renchéri le député Alexis Corbière.

 

 

 

 

 

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Mercredi 8 Février 2023 – Retraites : des mairies franciliennes affrètent des cars pour transporter des manifestants

Pantin, Villejuif, Noisy-Le-Sec... Plusieurs communes ont proposé à ses habitants le transport jusqu'à Paris pour se joindre aux cortèges.

Certaines ferment leurs portes en signe de soutien aux manifestations contre la réforme des retraites, d'autres affrètent des bus. Pour les habitants qui veulent participer à la mobilisation parisienne, des mairies d'Ile-de-France ont organisé le voyage pour se joindre aux cortèges.

C'est par exemple le cas de Noisy-le-Sec (Seine-Saint-Denis), dont le maire communiste, Olivier Sarrabeyrouse explique : «Aujourd'hui, un car de la Ville a été mis disposition. C'est un outil d'accompagnement à l'implication citoyenne, les manifestations s'inscrivant dans la vie démocratique de la Ve République.» Les mairies de Villejuif (94) ou encore, de Pantin (93), ont elles aussi affrété des cars. Le maire socialiste de Pantin, Bertrand Kern, affirmait en effet le 3 février sur son compte Facebook : «Nous continuons à nous battre pour le plus fondamental de nos acquis sociaux. (...) Je soutiendrai une nouvelle fois le mouvement en mettant à disposition 4 cars.»

 

 

 

 

 

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Mercredi 8 Février 2023 – Assemblée nationale : comment le RN se prépare, au cas où…

Le parti de Marine Le Pen utilise l’Assemblée nationale comme une école du pouvoir, notamment dans l'hypothèse d'une dissolution.

«Les groupes de la Nupes sont toujours fous de rage. C’est un état naturel chez eux…» Au milieu de la salle des Quatre Colonnes du Palais-Bourbon, Marine Le Pen s’adonne à son jeu favori en ce 31 janvier: pointer l’agitation supposée de l’alliance de gauche. Pour mieux souligner, en creux, le prétendu calme de ses troupes.

 

Avec ses 88 députés, le RN se prépare

«La stratégie du Rassemblement national, c’est le chat qui attend la souris en faisant semblant de dormir, décrypte le politiste Luc Rouban. Alors que La France insoumise engage la gauche dans une opposition frontale au gouvernement, eux se font discrets, sans remise en question des institutions de la Ve République, endossant le rôle du parti qui se veut crédible et vise la présidentielle de 2027. »

 

 

 

 

 

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Mercredi 8 Février 2023 – Sondage : Borne et Macron sur une pente glissante

Avec 34% d'approbation de son action pour Emmanuel Macron et 31% pour la Première ministre, la réforme des retraites plonge l'exécutif dans la tourmente, selon le match de l'exécutif de février (Ifop/Fiducial pour Paris Match-Sud Radio).

Que faire quand seuls 34% des Français approuvent votre politique ? Emmanuel Macron est frappé par un violent phénomène d'usure du pouvoir, neuf mois à peine après sa réélection.

Certes, il n'a pas encore atteint son record d'impopularité de décembre 2018, au plus fort de la crise des gilets jaunes, mais il s'en approche, et le chef de l'État est touché dans ses fondamentaux.

 

 

 

 

 

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Mercredi 8 Février 2023 – Retraites : Adrien Quatennens chahuté lors de sa première prise de parole depuis son retour à l’Assemblée

L’intervention du député a mené à une suspension de séance à la suite de huées et de claquements de pupitres, notamment du côté de la majorité.

La prise de parole du député Adrien Quatennens, la première depuis son retour à l’Assemblée mi-janvier, a provoqué un bref tumulte dans l’hémicycle. Elle a mené  à une suspension de séance lors des débats sur la réforme des retraites, mardi 7 février.

Peu après 22H30, l’annonce de l’intervention imminente du député, suspendu du groupe des députés LFI après sa condamnation pour violences conjugales, a suscité huées et claquements de pupitre dans les rangs de la majorité. « C’est une honte », a lancé la cheffe de file des députés Renaissance Aurore Bergé.

 

Une intervention qui divise la Nupes

À gauche, plusieurs députées ont quitté leur place à l’annonce de l’intervention, notamment les écologistes Sandrine Rousseau, Marie-Charlotte Garin, Sophie Taillé-Polian et Sandra Regol, ainsi que la communiste Elsa Faucillon. « On n’a pas demandé de projecteurs. On a juste agi en conscience. Et en silence », a commenté à l’AFP Sandra Regol.

Devant ce qu’il a qualifié de « sorte de tumulte », le vice-président RN Sébastien Chenu, qui présidait les débats, a décidé d’une suspension de séance. Après deux rappels au règlement, Adrien Quatennens a ensuite pu défendre son amendement de suppression de l’article 1, visant la fin des régimes spéciaux. La réforme des retraites va « faire 100% de perdants », a-t-il assuré.

Sur BFMTV, la Secrétaire nationale d’Europe Écologie - Les Verts, Marine Tondelier a déclaré : « C’est compliqué qu’il revienne ce soir, cette semaine, en ce moment ». Et d’ajouter : « Il peut démissionner, s’en remettre au suffrage et si les électeurs décident de le réélire, il revient »

 

 

 

 

 

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Mercredi 8 Février 2023 – Séisme en Turquie et en Syrie : le bilan dépasse les 11.200 morts, Damas a demandé l'aide de l'UE

Nouveau bilan meurtrier, demande d'aide de la Syrie à l'Union européenne, casques blancs et secouristes à pied d'œuvre, Le Figaro fait le point après les violents séismes qui ont frappé la Turquie ce lundi 6 février.

Le bilan du séisme qui a frappé lundi la Turquie et la Syrie dépasse désormais les 11.200 morts, selon les bilans officiels communiqués mercredi.

 

La Syrie a demandé l'aide de l'UE

La Syrie, après la Turquie, a sollicité l'aide de l'Union européenne pour des secours à la suite du violent séisme qui a frappé les deux pays, a annoncé mercredi le commissaire européen Janez Lenarcic, encourageant les États membres de l'UE à apporter cette assistance.

«Ce matin, nous avons reçu une demande d'aide du gouvernement syrien par le biais du mécanisme de protection civile. Nous partageons cette demande avec les États membres de l'UE et nous les encourageons à apporter l'aide demandée», a déclaré le responsable, chargé de la gestion des crises, lors d'une conférence de presse.

 

Le pape appelle à la solidarité

Le pape François a appelé mercredi à la solidarité internationale avec la Turquie et la Syrie, deux jours après le terrible séisme dont le bilan dépasse désormais les 11.200 morts. «Je remercie ceux qui s'engagent pour porter secours, et j'encourage tout le monde à être solidaire avec ces terres en partie déjà martyrisées par une longue guerre», a déclaré le pape argentin à la fin de son audience générale hebdomadaire au Vatican. «Prions ensemble pour que ces frères et sœurs puissent aller de l'avant face à cette tragédie».

«Avec émotion je prie pour (les populations touchées), et j'exprime ma sympathie à ces peuples, aux proches des victimes et à tous ceux qui souffrent à cause de cette calamité dévastatrice», a-t-il ajouté. Lundi, le chef de l'Église catholique avait adressé ses condoléances aux deux pays, se disant «profondément attristé» par les conséquences du tremblement de terre d'une magnitude de 7,8, survenu lundi à l'aube.

 

Les Casques blancs implorent de l'aide

Les Casques blancs, les secouristes des zones rebelles en Syrie, ont imploré mercredi la communauté internationale d'envoyer des équipes les aider, dans une course contre la montre pour sauver les personnes coincées sous les décombres après un séisme meurtrier.

«Nous demandons à la communauté internationale d'assumer ses responsabilités à l'égard des victimes civiles. Il faut que des équipes internationales de sauvetage entrent dans nos régions», a affirmé à l'AFP le porte-parole des Casques blancs, Mohammad al-Chebli. «C'est une véritable course contre la montre, des gens meurent toutes les secondes sous les décombres», a-t-il ajouté.

Les Casques blancs, qui s'appuient sur des années d'expérience acquises pendant la guerre en Syrie, constituent le fer de lance des opérations de secours dans le nord du pays tenu par les rebelles à la suite du séisme. «Selon nos informations, des centaines de familles sont toujours portées disparues ou sont coincées sous les décombres», a ajouté le porte-parole.

 

Les secouristes se pressent

Dans un froid glacial, les sauveteurs mènent une course contre la montre pour tenter de porter secours aux rescapés du tremblement de terre d'une magnitude de 7,8, survenu lundi à l'aube et qui a secoué le Sud-Est de la Turquie et le Nord de la Syrie voisine. Le mauvais temps complique la tâche des secours et le ministre turc de l'Intérieur a averti mardi que les prochaines 48 heures seraient «cruciales» pour retrouver des survivants.

La route qui mène à la ville turque d'Antakya (l'ancienne Antioche), dans la province de Hatay particulièrement touchée, est encombrée de camions d'aide, d'engins de chantiers et d'ambulances qui slaloment entre les voitures des particuliers qui fuient. La ville est à terre, noyée dans un épais nuage de poussière due aux engins de déblaiement qui fouillent les décombres. À perte de vue, ce ne sont qu'immeubles effondrés ou partiellement écroulés. Même ceux qui tiennent encore sont profondément lézardés et personne n'ose y rester. «Antakya est finie», répètent les habitants.

 

 

 

 

 

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Mercredi 8 Février 2023 – Séisme en Syrie : «Ceux qui n'ont pas été loyaux envers le régime seront les derniers secourus»

Le séisme du 6 février a durement touché les Syriens déjà meurtris par dix ans de guerre civile. Pour le géographe Fabrice Balanche, l'aide humanitaire réclamée par Bachar al-Assad sera assurément bloquée par les politiques clientélistes.

« La région touchée par le tremblement de terre, au nord du pays, est divisée en quatre zones contrôlées par des entités différentes. D’abord la ville d’Alep et ses alentours, contrôlée par le gouvernement. Puis la région d'Idlib, aux mains du groupe Hayat Tahrir al-Cham (HTS) héritier d'Al-Qaïda. Au nord d’Alep, le long de la frontière, se trouvent les rebelles pro-turcs opposés à ceux d'Idlib. Cette zone est en fait contrôlée par la Turquie. Enfin à l’Est se trouve la zone kurde, tenue par les forces démocratiques syriennes (FDS).

C'est sans compter les fragmentations au sein même de ces zones. Les rebelles pro-turques sont divisés entre de multiples milices qui tiennent chacune leur propre canton. La ville d'Alep elle-même est divisée : le quartier kurde de Cheikh Maqsoud est par exemple sous contrôle des FDS, tout comme la périphérie nord autour de Tel Rifaat. Ces multiples fractures n'augurent rien de bon pour l'acheminement de l'aide humanitaire aux populations. »

 

Les différents obstacles à l'intervention des ONG

« Ce matin encore, 48 heures après le séisme, des rebelles pro-tucs ont tiré avec l'artillerie sur Tal Rifaat, l'enclave kurde au nord d'Alep. C'est dire que toute idée de cessez-le-feu et de coopération après la catastrophe naturelle est absolument impensable. »

« Par ailleurs, très peu d’ONG se trouvent dans la zone gouvernementale. La quasi-totalité a quitté le pays en 2011-2012, pour des questions sécuritaires, et parce que les bailleurs de fonds prédisaient la chute du gouvernement. Les expatriés travaillant pour les grandes ONG internationales, comme Médecins sans frontières ou Médecins du monde, sont basés à Antioche ou Gaziantep en Turquie, et se contentent de ce qu'on appelle des “visites flash” pour évaluer les besoins. L'aide onusienne à destination des zones rebelles transite par la Turquie, à travers le corridor de Bab al Hawa. »

« Or, cela pose un réel problème de redistribution. Regardez la région d'Afrin, au nord-ouest du pays. Plus de la moitié de la population kurde a été chassée en 2018 quand la Turquie en a repris le contrôle. Pensez-vous que les rebelles arabes ou pro-turcs permettront l'acheminement de l'aide humanitaire aux Kurdes encore présents ? Ces autorités qui font l'intermédiaire entre les ONG et la population civile sont de véritables prédateurs, enfermés dans une optique politico-clientéliste. Durant la guerre civile, une connaissance chez OCHA (la coordination des affaires humanitaires de l'ONU, ndlr) me racontait que les rebelles indiquaient des nombres de victimes complètement délirants. C'est volontaire, pour obtenir un maximum d'aide humanitaire, et in fine faire main basse dessus. »

« On peut craindre légitimement que Bachar el-Assad ne laisse pas beaucoup d'aide humanitaire parvenir aux zones rebelles. Son objectif reste à terme de reconquérir l'ensemble de ces territoires. Pour cela, quoi de mieux que les asphyxier ? Plusieurs ONG ont demandé des accréditations ces dernières années pour intervenir dans les zones sous contrôle de Damas, mais Bachar-el-Assad a toujours refusé, à moins d'abandonner leur action dans les zones rebelles. »

« Il va certainement faire en sorte que toute l'aide transite par Damas, et non plus via la Turquie - comme c'est le cas actuellement pour les zones rebelles, et montrer ainsi qu'il exerce son pouvoir régalien sur l'ensemble du territoire. Mais l'aide de Damas parviendra en priorité aux populations loyales au régime, et délaissera les autres. Or, les zones rebelles reprises en 2016 par l'armée syrienne - par exemple tout l'Est d'Alep - sont parmi les plus touchées par la guerre civile. Elles sont composées de constructions informelles, aux structures rafistolées, maintes fois ébranlées par les bombardements ou rebâties au rabais, car les constructeurs trichent notamment sur la quantité de fer qui doit être mélangée au béton pour soutenir les édifices. Tout cela s'est écroulé comme un château de cartes lors du séisme. Les populations qui en ont le plus besoin, parce qu'elles n'ont pas été loyales au régime, seront les dernières servies, c'est évident. »

 

 

 

 

 

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Mercredi 8 Février 2023 – Volodymyr Zelensky, en visite au Royaume-Uni, va être reçu par Charles III

Le président ukrainien Volodymyr Zelensky a atterri mercredi 8 février au matin au Royaume-Uni, dans le cadre d'une visite surprise dans le pays, où il doit notamment s'entretenir avec le premier ministre britannique Rishi Sunak et le roi Charles III, avant de s'adresser au Parlement en début d'après-midi.

«Le Royaume-Uni a été l'un des premiers à venir en aide à l'Ukraine. Et aujourd'hui, je suis à Londres pour remercier personnellement le peuple britannique pour son soutien et le Premier ministre Rishi Sunak pour son leadership», a-t-il indiqué sur Twitter, accompagnant son message d'une photo prise au côté du premier ministre à la descente de l'avion

Selon des images des télévisions britanniques, son avion a atterri vers 10H20 locales et heure de Paris à l'aéroport de Stansted au nord-est de Londres.

 

 

 

 

 

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Mercredi 8 Février 2023 – Devant le Congrès, Biden prononce un discours combatif devant des trumpistes chahuteurs

Joe Biden a prononcé mardi son discours sur l'état de l'Union devant le Congrès américain.

Il veut "finir le travail", rendre à l'Amérique populaire sa "fierté" et à la nation divisée son "unité": Joe Biden, qui envisage de briguer un second mandat, a livré mardi devant le Congrès un discours qui avait déjà des accents de campagne. Si l'exercice du "discours sur l'état de l'Union" est généralement un exercice compassé, rythmé par les ovations du parti présidentiel, le démocrate de 80 ans a dû cette fois composer avec les invectives de certains parlementaires de la droite radicale.

D'humeur combative, visiblement détendu, Joe Biden a répondu par quelques plaisanteries, sans se détourner de son message: "Nous devons être la nation que nous avons toujours été quand nous étions au sommet. Optimiste. Pleine d'espoir. Tournée vers l'avenir". Là même où des partisans de Donald Trump ont tenté, le 6 janvier 2021, d'empêcher le Congrès de certifier son élection, le président a estimé que la démocratie américaine, certes "meurtrie", restait "inviolée et préservée".

 

Complimenté par Trump

L'ancien président a d'ailleurs commenté mardi en direct le discours de Joe Biden sur son réseau social, Truth Social, lui décernant même un rarissime compliment: "Je m'oppose à la majorité de ses politiques, mais il a mis des mots sur ce qu'il ressentait et a bien mieux terminé la soirée qu'il ne l'avait commencée", a-t-il salué. Tout au long de son discours, Joe Biden s'est présenté en président qui "comprend" les fins de mois difficiles, consacrant l'essentiel de son allocution de plus d'une heure aux problèmes de la vie quotidienne.

Promettant d'oeuvrer pour les "oubliés" de la croissance, ceux que le précédent président et actuel candidat Donald Trump a su en partie séduire, Joe Biden a déploré: "Durant des décennies, la classe moyenne a été écrasée". "Et, au fil du temps, nous avons perdu autre chose. Notre fierté. Notre confiance en nous", a-t-il regretté, en promettant de les rétablir. A la peine dans les sondages, il a joué la carte du pragmatisme, faisant l'article -- dans les détails les plus précis -- de ses grands projets de loi censés ramener des emplois et des usines, et faciliter la vie des consommateurs.

 

Taxer les milliardaires

Il a aussi appelé les républicains à le rejoindre pour adopter toute une série de grandes réformes - tout en sachant pertinemment qu'il ne sera jamais suivi par les parlementaires les plus radicaux, dont dépend le parti républicain pour contrôler la Chambre des représentants. Joe Biden a réclamé une interdiction "pour de bon" des fusils d'assaut, de lourdes taxes sur les milliardaires et les multinationales, un plafonnement du prix de l'insuline, une régulation dure des géants de la tech qui "mènent des expériences sur (les) enfants et siphonnent les données des adolescents pour alimenter leurs profits".

Le président a aussi fait applaudir les parents de Tyre Nichols, jeune homme afro-américain mort après avoir été passé à tabac par des policiers à Memphis. Et jugé que l'Amérique ne "pouvait pas se détourner" du problème des violences policières.

Dans le camp du président, on se réjouit franchement: "Joe Biden doit être ravi, c'était un coup de maître", a applaudi David Axelrod, ancien conseiller de Barack Obama. Joe Biden sait bien que, selon les sondages, les Américains ne veulent pas d'un second match entre lui et Donald Trump en 2024.

Mais là où le républicain se présente en homme providentiel, seul capable de sauver l'Amérique d'un "déclin" généralisé, le démocrate fait le pari que son message d'optimiste en chef finira par fédérer. Alors qu'il y a un an, Joe Biden, s'exprimant quelques jours après l'invasion de l'Ukraine, avait beaucoup insisté sur les questions internationales, il est cette fois passé assez rapidement sur le sujet.

Le président américain était surtout attendu sur la Chine: l'affaire du ballon chinois abattu samedi après avoir survolé le territoire américain pendant plusieurs jours lui vaut des reproches de faiblesse à droite. L'Amérique "agira" si Pékin "menace sa souveraineté", a-t-il alerté, appelant toutefois, là aussi, à "l'unité" entre démocrates et républicains pour gagner la "compétition" avec Pékin. Invitant les parlementaires à ovationner l'ambassadrice ukrainienne, présente dans la salle, il a promis que les Etats-Unis soutiendraient l'Ukraine "aussi longtemps qu'il le faudra".

 

 

 

 

 

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Mercredi 8 Février 2023 – JO 2024 : la mairie de Paris change d'avis sur les athlètes russes et souhaite leur exclusion

Anne Hidalgo, la maire de Paris, ville hôte des Jeux olympiques de 2024, a décidé d'adopter la ligne dure prônée par Kiev en se disant favorable à l'exclusion pure et simple des sportifs russes "tant qu'il y a la guerre" en Ukraine. Une "clarification", a affirmé son entourage, alors que Mme Hidalgo a fait savoir mardi matin sur France info qu'elle était désormais opposée à la présence de sportifs russes aux Jeux parisiens tant que la guerre menée par Vladimir Poutine se poursuit en Ukraine.

Le dossier est politiquement inflammable, particulièrement dans le pays hôte: fin janvier, le président ukrainien Volodymyr Zelensky avait exigé auprès de son homologue français Emmanuel Macron que les Russes soient d'ores et déjà bannis des prochains JO.

Mais, près d'un an après le début de l'invasion de l'Ukraine par Moscou, le Comité international olympique (CIO) a dessiné une feuille de route pour les réintégrer dans le sport mondial, jugeant qu'"aucun athlète ne devrait être interdit de compétition sur la seule base de son passeport".

Malgré les appels répétés de Kiev à bannir les sportifs russes, et bélarusses, des JO-2024, le CIO a ainsi déclaré "étudier" la possibilité de les autoriser à participer, sous bannière neutre. Emmanuel Macron, lui, ne s'est toujours pas exprimé sur le sujet. Contacté mardi par l'AFP, ni l'Elysée ni le ministère des Sports, ni le CIO n'avait dans l'immédiat réagi à la nouvelle position de la maire de Paris.

 

"Bannière de réfugiés"?

In fine, "c'est au CIO de décider", a rappelé Anne Hidalgo, dont la position a évolué depuis fin janvier, quand elle s'était dite favorable à leur participation "sous une bannière neutre", afin de ne pas "priver les athlètes de leur compétition". Un compromis qu'elle juge désormais "totalement indécent". La bannière neutre, "ça n'existe pas vraiment", a estimé l'élue socialiste, établissant un distinguo avec "des Russes dissidents qui veulent défiler sous une bannière de réfugiés".

Ces sportifs qui "défilent et concourent sous la bannière des réfugiés" ne "soutiennent pas Vladimir Poutine dans son agression" et "seront réfugiés et dissidents", a-t-elle encore dit pour justifier sa volte-face. Depuis le début de l'offensive russe le 24 février 2022, la maire de Paris s'est affichée au chevet de l'Ukraine, avec une enveloppe de plus d'un million d'euros d'aide d'urgence et la réquisition de deux gymnases parisiens pour l'accueil des réfugiés.

En avril, après son échec cinglant au premier tour de la présidentielle, sa première action avait été de se rendre à Kiev, dans le plus grand secret, pour rencontrer le maire de la capitale ukrainienne, l'ancien boxeur Vitali Klitschko. Elle envisage un nouveau déplacement.

 

Menace de boycott

Le cas des sportifs russes est épineux depuis les JO-2016 à Rio, du fait de l'exclusion à l'époque de la Russie pour son système de dopage généralisé. A Tokyo en 2021 (Jeux d'été) et à Pékin (Jeux d'hiver) en 2022, ils avaient défilé sous bannière neutre. "Je ne suis pas favorable à cette option", a toutefois insisté Mme Hidalgo. "On ne va pas faire défiler un pays qui est en train d'en agresser un autre et faire comme si ça n'existait pas", a-t-elle encore dit.

Depuis le début de la guerre, Russes et Bélarusses ont été bannis de la plupart des événements sportifs mondiaux. Le cas des sportifs bélarusses, dont le pays soutient l'invasion de l'Ukraine par la Russie, n'a pas été abordé mardi par la maire de Paris. Ce débat relatif aux JO-2024 a déjà pris une dimension internationale. L'idée, émise par le CIO, de voir les sportifs russes défiler sous drapeau neutre à condition qu'ils n'aient "pas activement soutenu la guerre en Ukraine" a été immédiatement rejetée par les autorités ukrainiennes, qui ont brandi la menace d'un boycott, suivies par la Pologne, l'Estonie et la République tchèque.

 

 

 

 

 

LA MARCHE DU MONDE (2380) - MERCREDI 8 FEVRIER 2023

Mercredi 8 Février 2023 – Guerre en Ukraine : l’Allemagne, le Danemark et les Pays-Bas annoncent envoyer 100 chars Leopard 1 à Kiev

L’Ukraine va recevoir « dans les prochains mois » au moins 100 chars Leopard 1 A5, des modèles anciens de blindés de combat, ont annoncé, mardi 7 février, les ministres de la Défense de l'Allemagne, des Pays-Bas et du Danemark. Ces chars, de fabrication allemande, seront « remis à neuf à partir des stocks industriels », expliquent les trois pays dans un communiqué commun repris par l’AFP.

En plus de la livraison des Leopard 1, Berlin, Copenhague et La Haye promettent une formation aux soldats ukrainiens au maniement de ces chars, ainsi que la fourniture de pièces détachées de rechange et des munitions. Ils indiquent par ailleurs que leur initiative est « ouverte à d’autres partenaires », dont la Belgique, qui a « signalé un intérêt à y participer ».

 

Accélération de la livraison d'armes

Cette promesse de livraison de Leopard 1 a été rendue possible par le feu vert de Berlin aux industriels allemands de donner à l’Ukraine les chars qu’ils ont encore en stock. Ce sont ainsi 178 Leopard qui sont concernés.

Alors que l’Ukraine presse les pays occidentaux d’accélérer l’envoi de ces chars lourds pour repousser une offensive russe, depuis Kiev, le ministre allemand de la Défense a mis la pression sur les pays alliés pour qu’ils tiennent leurs engagements. « L’aide en provenance d’Allemagne est arrivée relativement vite. Nous attendons maintenant les Leopard 2A4 qui ont été promis par les partenaires et les alliés », a-t-il déclaré.

 

Chars lourds envoyés en Ukraine : ce que cela change

Par ailleurs, le ministre, qui a rencontré des soldats ukrainiens lors de sa visite à Kiev, s’est dit « particulièrement impressionné » par ces derniers « qui sont maintenant en partance pour l’Allemagne afin d’être formés au maniement des Leopard 2 pour quelques semaines »

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

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