Lundi 26 Décembre 2022 – Guerre en Ukraine : Kiev demande l'exclusion de la Russie du Conseil de Sécurité de l'ONU
«L'Ukraine appelle les États membres de l'ONU (...) à priver la Fédération de Russie de son statut de membre permanent du Conseil de sécurité de l'ONU et à l'exclure de l'ONU dans son ensemble», a indiqué le ministère ukrainien des Affaires étrangères dans un communiqué lundi 26 décembre.
«Nous exprimerons officiellement notre position. Nous avons une question très simple : la Russie a-t-elle le droit de rester membre permanent du Conseil de sécurité de l'ONU et d'être à l'ONU? avait déclaré Dmytro Kuleba, le ministre des affaires étrangères ukrainien dans la nuit de Noël lors d'un marathon télévisé national. Nous avons une réponse convaincante et raisonnée : non, elle ne l'a pas».
Cette demande n'a néanmoins pas beaucoup de chance d'aboutir, sachant que la Russie dispose d'un droit de veto au Conseil de sécurité de l'ONU, ce qui lui permet de bloquer toute réforme de l'institution onusienne.
«La Russie historique»
Lundi matin, la défense aérienne russe a abattu un drone ukrainien alors qu'il s'approchait d'une base aérienne du sud de la Russie, les débris de l'appareil tuant trois personnes au sol, ont rapporté les agences de presse russes. La veille, le président russe a cherché à justifier l'offensive militaire du Kremlin contre l'Ukraine qui dure depuis plus de 10 mois, mais qui n'a toujours pas permis à la Russie d'atteindre ses objectifs.
«Tout est basé sur la politique de nos adversaires géopolitiques, qui visent à diviser la Russie, la Russie historique», a dénoncé Vladimir Poutine dans un entretien dont un court extrait a été rendu public dimanche par la télévision publique. Le président russe utilise régulièrement le concept de «Russie historique» pour justifier l'intervention militaire en Ukraine par le besoin de rassembler Ukrainiens et Russes, qui ne formeraient qu'un seul et même peuple.
«Ce système assez vieux»
«“Diviser pour mieux régner” : ils ont toujours essayé de le faire, ils essaient de le faire maintenant, mais notre objectif est tout autre: unir le peuple russe», a-t-il affirmé. Selon Vladimir Poutine, l'armée russe «agit dans la bonne direction» en Ukraine. Et il a promis que les troupes russes élimineraient le système de défense antiaérienne Patriot, que Kiev a obtenu cette semaine des Américains.
«Bien sûr, nous allons le détruire, à 100%!», a lancé Vladimir Poutine, trois jours après avoir affirmé que son armée trouverait «un antidote» pour contrer «ce système assez vieux». Outre le système Patriot, le président ukrainien Volodymyr Zelensky est reparti de sa visite aux États-Unis avec une promesse d'enveloppe de 45 milliards de dollars d'aide prévue dans le prochain budget fédéral américain.
Si l'état-major russe a confirmé viser la conquête de la totalité de la région industrielle de Donetsk, Volodymyr Zelensky a lui juré vouloir reprendre les quatre régions ukrainiennes annexées fin septembre par la Russie - Donetsk, Lougansk, Zaporijjia, Kherson -, ainsi que la péninsule de Crimée, annexée en 2014.
Fin d'année «sombre»
Il a fustigé les «terroristes» russes qui ont mené des bombardements samedi contre le centre-ville de Kherson, ville du sud de l'Ukraine reprise le 11 novembre après huit mois d'occupation par les troupes de Moscou. Le marché central et des rues adjacentes ont été bombardés, faisant au moins 10 morts et 55 blessés, un acte de «terreur» selon M. Zelensky. Le président ukrainien a remercié «tous ceux venus à Kherson pour aider» à «sauver les blessés».
Il a aussi appelé les Ukrainiens à se préparer à de nouvelles attaques d'ici la fin de l'année. «Nous devons être conscients que notre ennemi va essayer de rendre ce moment sombre et difficile». Vladimir Saldo, le chef de l'administration prorusse de Kherson, a, lui, imputé l'attaque à l'armée ukrainienne, fustigeant «une provocation écœurante visant bien sûr à faire accuser les forces armées de la Fédération de Russie».
Lundi 26 Décembre 2022 – Contre le maintien d'Adrien Quatennens à LFI, la colère des militants insoumis s'organise
Suspendu pour quatre mois de son groupe à l'Assemblée nationale dans la foulée de sa condamnation, le député s'était déclaré victime d'un «lynchage médiatique» et a refusé de démissionner.
«Silence, consternation puis explosion de colère». Lundi 26 décembre, plus d'un millier de militants insoumis et de la Nupes signent une tribune dans Le Monde , pour dénoncer la décision du mouvement de n'exclure que temporairement de son groupe parlementaire le député Adrien Quatennens, condamné pour violences conjugales.
Depuis le verdict du procès et la décision de LFI, la colère s'organise dans les rangs insoumis et les communiqués de groupes d'actions pleuvent sur les réseaux sociaux, pour dire leur refus de voir Adrien Quatennens retourner à l'Assemblée et dénoncer le fonctionnement du mouvement. «Nous, membres de la France insoumise et de la Nupes demandons l'exclusion d'Adrien Quatennens», peut-on lire dans la tribune. «Nous appelons les militants.e.s à l'insoumission», poursuivent-ils, dénonçant un «système vertical privilégiant la protection des cadres dirigeants aux dépens des militants.es et des programmes».
Suspendu pour quatre mois de son groupe à l'Assemblée nationale dans la foulée de sa condamnation, début décembre, à quatre mois de prison avec sursis pour des «violences» sur son épouse, le député du Nord s'était déclaré victime d'un «lynchage médiatique» et a refusé de démissionner. Depuis le début de cette affaire, La France Insoumise (LFI), le parti de Jean-Luc Mélenchon - arrivé troisième lors de l'élection présidentielle et dont Adrien Quatennens est un des plus fidèles lieutenants - est secoué par les turbulences.
«Nous demandons une démocratie interne plus juste où les représentants seront nommés et légitimés par les militant-e-s et non pas essentiellement par le cercle restreint par le bureau national», écrivent les signataires de la tribune. «Appliquez vos promesses, agissez : oui, le privé est politique, aucun agresseur n'a sa place dans nos partis, nos organisations, nos institutions, dans nos hémicycles», exhortent les signataires.
Une montée au créneau publique et nationale que les initiateurs de cette tribune estiment inévitable. «J'ai énormément d'amis qui reçoivent des messages disant +vous feriez mieux de régler ça en interne+. Mais on a déjà essayé et ça n'a pas fonctionné», regrette Gabin Plantet, signataire de la tribune et membre des Jeunes insoumis de Poitiers, auprès de l'AFP.
Lundi 26 Décembre 2022 – Birmanie : le procès-fleuve d'Aung San Suu Kyi arrive à son terme
Le procès-fleuve de la dirigeante birmane déchue Aung San Suu Kyi arrive à son terme lundi 26 décembre, avec les conclusions du régime militaire et des avocats de la Nobel de la paix, déjà condamnée à 26 ans de prison pour une litanie de charges. L'opposante birmane, âgée de 77 ans, est prisonnière depuis que l'armée a renversé son gouvernement en février 2021, mettant fin à une brève période démocratique dans ce pays d'Asie du Sud-Est.
Incarcérée dans une prison de la capitale Naypyidaw, où se déroule son procès, la lauréate du Nobel 1991 a été reconnue coupable de chacun des 14 chefs d'accusation jugés jusque-là, pour corruption, fraude électorale, violation de secrets d'État ou encore violation des restrictions anti-Covid, notamment.
«Ultimes arguments»
Les avocats d'Aung San Suu Kyi et ceux de la junte doivent présenter lundi «leurs ultimes arguments» pour les cinq dernières charges de corruption restantes, a indiqué à l'AFP une source ayant connaissance du dossier. Le verdict du tribunal militaire, spécialement formé pour ce procès hors-norme, interviendra «après cette étape», selon cette source, précisant qu'aucune date n'a été fixée pour le moment.
Depuis le début du procès, les jugements sont intervenus dans les jours suivant les conclusions des deux parties. Aung San Suu Kyi risque 75 ans de prison supplémentaires, qui s'ajouteraient aux 26 années auxquelles elle a déjà été condamnée, dans cette procédure à huis clos que les groupes de défense des droits qualifient d'imposture.
Acharnement judiciaire
Arrêtée à l'aube, le jour du coup d'État de la junte, Aung San Suu Kyi, fille du héros de l'indépendance birmane, a été inculpée trois jours après, d'abord pour importation illégale de talkies-walkies. De nombreuses voix dénoncent un acharnement judiciaire fondé sur des motivations politiques, avec pour but d'écarter définitivement la grande gagnante des élections législatives de 2015 et de 2020.
Le Conseil de sécurité de l'ONU a adopté mercredi pour la première fois depuis des décennies une résolution sur la situation en Birmanie, demandant la fin des violences et la libération immédiate de tous les prisonniers politiques, dont Aung San Suu Kyi.
Depuis le début de son procès, en juin 2021, la détenue n'a été vue qu'une seule fois - sur des photos granuleuses prises par les médias d'État dans une salle d'audience vide - et a dû s'en remettre à ses avocats pour transmettre ses messages au monde entier. Elle a cependant un «bon état d'esprit», a rapporté en novembre son ancien conseiller économiste Sean Turnell. Condamné avec elle pour violation de secrets d'État, l'Australien a été gracié et remis en liberté le mois dernier. «Elle est convaincue qu'elle reviendra», a-t-il confié au Financial Times.
Elections en 2023
Pour l'expert Richard Horsey, il est «peu probable» que la junte porte d'autres accusations. L'armée souhaite que l'accent soit mis, l'an prochain, sur les célébrations du 75e anniversaire de l'indépendance birmane vis-à-vis de la Grande-Bretagne, «et sur les élections qu'elle devrait organiser en milieu d'année», a-t-il dit à l'AFP.
Mais après ces élections, tout nouveau régime militaire «pourrait peut-être approcher Aung San Suu Kyi et tenter d'utiliser ces négociations pour essayer de diviser l'opposition», ajoute Richard Horsey de l'International Crisis Group. L'analyste Soe Myint Aung estime qu'il y a «toujours une possibilité de grâce et de libération inattendue» pour Aung San Suu Kyi une fois son procès terminé.
Lundi 26 Décembre 2022 – Sébastien Lecornu se rendra en Ukraine mercredi
Le ministre français des Armées Sébastien Lecornu se rendra en Ukraine mercredi pour témoigner du soutien continu de la France, a appris dimanche l'AFP auprès du ministère français des Armées. "Il rendra notamment hommage aux morts au monument des Héros à Kiev et rencontrera son homologue ukrainien, Oleksiy Reznikov", a-t-on indiqué de même source sans plus de détails sur le programme pour des raisons de sécurité.
Il s'agit du premier déplacement du ministre français en Ukraine depuis le lancement de l'offensive russe le 24 février, a-t-on également ajouté. La France, qui avait organisé le 13 décembre une conférence internationale en soutien à l'Ukraine, martèle qu'elle reste disposée à apporter tout son soutien humanitaire et militaire à Kiev.
Des armes livrées par la France
Le président français Emmanuel Macron avait indiqué cette semaine que la France avait livré dernièrement des lance-roquettes et des batteries de missiles Crotale à l'Ukraine. Il avait aussi ajouté que Paris allait poursuivre ses livraisons d'armements début 2023, dans une interview à TF1 et LCI diffusée mardi dernier.
Parmi les livraisons envisagées figurent celles de nouveaux canons Caesar. Emmanuel Macron ne s'est avancé sur aucun chiffre, indiquant que "cela dépendra(it) des discussions" en cours avec le Danemark. Depuis le début du conflit en février, la France a notamment fourni 18 canons Caesar de 155 mm d'une portée de 40 km, montés sur camion, des missiles antichar et anti-aérien ainsi que des véhicules de l'avant-blindé (VAB).
Paris envisage désormais de fournir à Kiev six à 12 canons Caesar supplémentaires, prélevés sur une commande destinée au Danemark.
Lundi 26 Décembre 2022 – Marche blanche en hommage aux trois Kurdes tués à Paris
Plusieurs centaines de personnes se sont réunies lundi à la mi-journée rue d'Enghien, dans le Xe arrondissement de Paris, pour une marche en hommage aux trois Kurdes tués par balles vendredi près d'un centre culturel kurde. Des petits autels ont été érigés sur le trottoir, à l'endroit où les trois victimes ont été abattues, sur lesquels ont été déposés leur photographie ainsi que des bougies et des bouquets de fleurs, a constaté une journaliste de l'AFP.
Le cortège s'est élancé aux alentours de 12H30 en direction de la rue Lafayette, dans le même arrondissement de la capitale, où trois militantes du Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK) avaient été tuées le 9 janvier 2013 à Paris. Les manifestants scandaient en kurde "Nos martyrs ne meurent pas" et en français "Femmes, vie, liberté", et réclamant "vérité et justice".
"Raciste"
L'assassin présumé des trois militantes du PKK est mort d'un cancer en 2016 quelques semaines avant son procès. Mais les parties civiles ont obtenu en 2019 la relance de l'enquête pour examiner l'éventuelle implication des services de renseignement turcs.
Immédiatement après l'attaque, les Kurdes de France ont évoqué un acte "terroriste" et mis en cause la Turquie.
"Nous avons décidé de venir dès que nous avons entendu parler de cette attaque terroriste vendredi (...) Nous avons peur de la communauté turque et des services secrets", a déclaré en anglais à l'AFP une jeune Kurde venue manifester de Rotterdam, qui n'a pas souhaité donné son patronyme par peur de représailles.
L'auteur présumé de l'attaque de vendredi, de nationalité française et âgé de 69 ans, avait déjà commis des violences avec arme par le passé et a indiqué lors de son interpellation avoir agi parce qu'il était "raciste". La garde à vue du suspect a été levée lundi matin et l'homme présenté à un juge d'instruction en vue d'une éventuelle mise en examen.
Lundi 26 Décembre 2022 – Les médecins libéraux appelés à la grève malgré la triple épidémie
Les médecins du secteur privé en France sont de nouveau appelés à fermer leurs cabinets à partir de lundi et jusqu'au 2 janvier pour réclamer une hausse du tarif de consultation et une amélioration de leurs conditions d'exercice. L'appel des autorités à "l'union sacrée" des professionnels de santé, dans l'espoir de "soulager" des hôpitaux débordés par la "triple épidémie" de Covid-19, bronchiolite et grippe, n'a pas enrayé le mouvement.
Une précédente grève les 1er et 2 décembre avait entraîné une baisse d'activité d'environ 30% chez les généralistes, selon les services de santé. La mobilisation "sera un peu moindre, ne nous voilons pas la face, mais malgré tout conséquente", a prédit la fondatrice du collectif "Médecins pour demain", Christelle Audigier, qui a lancé le mouvement.
Manifestation nationale prévue à Paris le 5 janvier
Le collectif, qui se projette déjà vers la manifestation nationale prévue à Paris le 5 janvier, réclame un doublement du tarif de consultation de base (de 25 à 50 euros) pour créer un "choc d'attractivité" vers une médecine de ville en manque criant d'effectifs, écrasée par les tâches administratives et qui n'attire plus les jeunes.
L'ensemble des organisations de médecins s'inquiètent pour leur liberté d'installation, remise en question par des propositions de loi sur les déserts médicaux. Ils sont vent debout contre l'éventualité que certaines infirmières puissent être autorisées à prescrire.
Lundi 26 Décembre 2022 – Paralysés par la tempête et un froid glacial, les Etats-Unis vivent un week-end tragique
"Ce n'est pas le Noël qu'on voulait": une tempête hivernale, charriant des vents glacés et balayant le centre et l'est des Etats-Unis depuis des jours, a fait plus d'une trentaine de morts et laissé des dizaines de milliers d'Américains sans courant le jour de Noël. Trente-deux décès ont été confirmés dans neuf Etats, dont 13 dans le comté d'Erie, situé dans l'Etat de New York et qui comprend la ville de Buffalo, où les amas de neige accumulée ont atteint jusqu'à trois mètres de haut par endroits. Certaines victimes ont été retrouvées dans des voitures et d'autres dans la rue au milieu de la neige.
Depuis mercredi soir, les Etats-Unis sont frappés par cette tempête d'une rare intensité, dont les vents polaires ont provoqué d'importantes chutes de neige, notamment dans la région des Grands lacs. "Ce n'est pas le Noël qu'on voulait", a dit Mark Poloncarz, responsable pour le comté d'Erie, qui craint que d'autres morts ne soient bientôt comptabilisés dans son comté.
"Il y a des personnes coincées dans leur voiture depuis plus de deux jours et d'autres dans des maisons où les températures sont frigorifiques", a-t-il averti. Une interdiction de se déplacer avait été prononcée dans cette région vendredi mais des centaines de personnes se sont malgré tout retrouvées bloquées dans leur véhicule. Les secours allaient dimanche de voiture en voiture pour voir "s'ils trouvaient des corps", a décrit Mark Poloncarz sur CNN.
"Crise majeure"
"C'est une crise majeure", a reconnu la gouverneure de l'Etat de New York Kathy Hochul, native de Buffalo, qui a déployé la Garde nationale. "J'ai connu toutes les grandes tempêtes hivernales des 60 dernières années", a-t-elle lancé. "Celle-ci est la pire." L'électricité ne sera pas complètement rétablie à Buffalo avant lundi, a prévenu M. Poloncarz, appelant les habitants à ne pas sortir de chez eux, les routes restant impraticables.
Entre 30 et 60 cm de neige devaient encore tomber jusque dans la nuit, d'après le dernier bulletin du service météorologique américain (NWS). "Les vents sont tellement forts" que la neige forme comme des "dunes de sable", c'est "dingue", a décrit samedi auprès l'AFP Ali Lawson, 34 ans, qui vit à Buffalo depuis huit ans. Plus de 48.000 foyers étaient toujours sans électricité dimanche sur la côte est, où les intempéries ont initialement privé d'électricité quelques 150.000 foyers, selon le site Poweroutage.us.
Risque d'hypothermie
Les températures devraient toutefois revenir "aux normales saisonnières d'ici le milieu de semaine prochaine", selon le NWS. Plus de 3.000 vols ont été annulés dimanche, s'ajoutant à environ 3.500 autres annulés samedi et 6.000 autres vendredi, selon les site de suivi Flightaware.com. Un peu partout dans les villes américaines, comme à Denver ou Chicago, des refuges ont été ouverts pour accueillir les personnes dans le besoin pour leur permettre de se réchauffer et les protéger des risques d'hypothermie.
A El Paso, au Texas, des migrants désespérés venus du Mexique se sont blottis pour se réchauffer dans des églises, des écoles et un centre civique, a expliqué à l'AFP Rosa Falcon, une enseignante et bénévole. Mais certains ont choisi de rester dehors par des températures glaciales parce qu'ils craignaient d'attirer l'attention des autorités d'immigration, a-t-elle ajouté.
La tempête a aussi affecté le Canada où un accident de bus sur une route gelée a fait au moins quatre morts et plusieurs dizaines de blessés en Colombie-Britannique, selon les autorités. Plus de 150.000 personnes sont également privées d'électricité, notamment en Ontario et au Québec. Tous les trains de Toronto à Ottawa et à Montréal ont par ailleurs été suspendus le jour de Noël à la suite du déraillement d'un train, selon le service de transport ferroviaire canadien.
Lundi 26 Décembre 2022 – Tirs d'avertissement de Séoul après une incursion de drones nord-coréens
La Corée du Sud a accusé lundi son voisin nord-coréen d'avoir fait voler plusieurs drones à la frontière inter-coréenne, la poussant à déployer des avions de combat pour les abattre. Cette incursion présumée dans l'espace aérien sud-coréen était la première en cinq ans et intervient après une série d'essais d'armement de Pyongyang. L'état-major interarmées sud-coréen (JCS) a indiqué que l'armée avait d'abord "détecté un engin aérien sans pilote nord-coréen autour de l'espace aérien de Gimpo à 10h25" (01H25 GMT) et avait "riposté immédiatement".
"C'est un acte clair de provocation au cours duquel la Corée du Nord a envahi notre espace aérien", a déclaré un officier de l'état-major aux journalistes. Selon l'armée sud-coréenne, l'incursion a entraîné des tirs d'avertissement de Séoul, qui a aussi déployé des avions de chasse et des hélicoptères de combat sud-coréens pour abattre cinq drones, dont l'un avait atteint l'espace aérien près de Séoul. L'un des appareils sud-coréens, un avion de chasse KA-1, s'est ensuite écrasé dans le comté de Hoengseong, plus à l'est, selon l'agence de presse Yonhap.
L'armée n'a pas indiqué si les drones avaient été abattus ou s'ils avaient repassé la frontière entre les deux Corée, qui compte parmi les zones les plus hautement sécurisées au monde. L'armée sud-coréenne a également déployé ses propres moyens de reconnaissance - avec et sans équipage - dans les zones situées à proximité et au nord de la ligne de démarcation militaire pour prendre des "mesures adéquates".
"Nous avons mené des activités de reconnaissance et des activités opérationnelles, notamment en photographiant les principales installations militaires ennemies", a déclaré le responsable du JCS. "Notre armée continuera à répondre de manière approfondie et résolue à de telles provocations de la Corée du Nord", a-t-il ajouté.
Les vols ont été temporairement suspendus aux deux aéroports internationaux du pays, de Gimpo et d'Incheon, près de la capitale, pendant une heure environ à la demande de l'armée, selon Yonhap, citant un responsable du ministère sud-coréen des Transports.
Selon Yang Moo-jin, professeur à l'Université des études nord-coréennes de Séoul, c'est la première fois que des vols sud-coréens ont été suspendus en raison de "l'apparition de drones nord-coréens". "Compte tenu du faible niveau de développement des drones en Corée du Nord, il est peu probable qu'ils soient dotés de capacités d'attaque utilisées dans les guerres modernes", a indiqué le chercheur, estimant qu'ils avaient été déployés pour espionner. "On suppose qu'ils sont venus dans notre région pour un entraînement de reconnaissance", a-t-il ajouté.
Inquiétude croissante
C'est la première fois en cinq ans que des drones nord-coréens survolent l'espace aérien sud-coréen. Cette incursion intervient dans un contexte de tension accrue, alors que Pyongyang a réalisé une série d'essais d'armement sans précédent cette année, et a notamment testé son missile balistique intercontinental le plus puissant à ce jour.
La semaine dernière, Pyongyang a également tiré deux missiles balistiques de courte portée et a affirmé avoir développé de nouvelles capacités pour prendre des images depuis l'espace à l'aide d'un satellite espion qu'elle prévoit d'achever en avril 2023.
L'utilisation de drones par la Corée du Nord est sujet d'inquiétude croissante pour Séoul, mais Pyongyang nie toute implication et accuse son voisin du Sud de fabriquer des preuves. En 2017, l'armée de Séoul a tiré des coups de semonce en direction d'un objet volant qui a pénétré l'espace aérien du pays depuis la Corée du Nord. Un an plus tôt, les soldats sud-coréens ont tiré des coups de semonce en direction d'un drone nord-coréen présumé qui a traversé la zone ouest de la frontière, la plus sensible.
En septembre 2015, la Corée du Sud a déclenché une alerte anti-aérienne. Elle a envoyé un hélicoptère d'attaque et un avion de chasse pour traquer un drone qui avait franchi la frontière, sans succès. En 2014, un pêcheur sud-coréen a trouvé les restes d'un drone nord-coréen dans son filet près d'une île à la frontière contestée en mer Jaune.
Lundi 26 Décembre 2022 – La commission de la Santé en Chine cesse de publier les chiffres du Covid
La commission nationale chinoise de la Santé, laquelle fait office de ministère, a annoncé dimanche qu'elle ne publierait plus les chiffres quotidiens des cas et décès du Covid, comme elle le faisait depuis début 2020. Elle n'a donné aucune explication. Mais ces statistiques ne reflétaient plus la vague inédite de contaminations qui frappe la Chine depuis l'abandon le 7 décembre des strictes mesures sanitaires de la politique "zéro Covid".
Auparavant, des tests PCR quasi-obligatoires permettaient de suivre avec fiabilité la tendance épidémique. Mais les personnes contaminées réalisent désormais des autotests chez elles et rapportent rarement les résultats aux autorités, ce qui empêche d'avoir des chiffres fiables.
"A partir d'aujourd'hui, nous ne publierons plus les informations quotidiennes sur l'épidémie", a indiqué la commission nationale de la Santé. "Le Centre chinois pour le contrôle et la prévention des maladies (CDC) publiera des informations relatives à l'épidémie, à des fins de référence et de recherche", ajoute-t-elle, sans préciser le type ni la fréquence des données qui seront publiées par le CDC.
"Ils ne peuvent plus duper les gens"
Les Chinois, qui constataient un décalage total entre la contamination d'une grande partie de leurs proches et les statistiques officielles, ont accueilli l'annonce avec dérision. "Finalement, ils se réveillent et réalisent qu'ils ne peuvent plus duper les gens" avec des chiffres sous-évalués, écrit un utilisateur du réseau social Weibo. "C'était le meilleur et le plus gros bureau de fabrication de fausses statistiques du pays", estime un autre.
"Y'a des employés de crématoriums ici? Vous êtes surchargés? Vous pouvez en parler?", appelle un troisième. De nombreux crématoriums interrogés par l'AFP ont rapporté récemment un afflux inhabituellement élevé de corps. Une situation largement passée sous silence par les médias chinois.
Ils évoquent toutefois, dans une certaine mesure, des hôpitaux sous tension face aux arrivées de malades et la pénurie de médicaments anti-fièvre. Autre source de controverse qui décrédibilisait les statistiques officielles: en vertu d'une nouvelle méthodologie, seules les personnes directement mortes d'une insuffisance respiratoire liée au Covid sont désormais comptabilisées comme décédées du Covid.
La Chine n'a annoncé que six morts du Covid depuis la levée des restrictions. Or de nombreux seniors n'ont pas de schéma vaccinal complet et se retrouvent en première ligne face au virus. Un demi-million de personnes sont infectées quotidiennement à Qingdao (est), ville de 10 millions d'habitants, a estimé cette semaine un responsable municipal cité par la presse officielle.
Lundi 26 Décembre 2022 – Entreprises et coût de l'énergie : les fleurons français à l'arrêt
Avec l’explosion du prix de l’énergie, les entreprises sont désormais contraintes de ralentir voire d’arrêter leur production, fermant sites et usines pour économiser les coûts.
Nouveau coup dur pour Duralex (photo). Racheté en janvier 2021 par le groupe International Cookware, ce fleuron du made in France s’était vaillamment relevé de la crise du Covid, affichant un chiffre d’affaires de 30 millions d’euros (contre 23 millions l’an dernier).
Mais le voici à nouveau dans la tourmente: dans son usine de La Chapelle-Saint-Mesmin (Loiret), son four ne bouillonne plus, mis en veille depuis le 1 er novembre pour une durée de cinq mois, tandis que 250 salariés ont été placés en chômage partiel.
Le prix de l’électricité atteint désormais 404 euros/MWh
«Une décision inévitable pour passer l’hiver et protéger l’entreprise comme les employés, qui percevront 95% de leur salaire», explique son P-DG, JoséLuis Llacuna. Mais l’activité, elle, continue avec des effectifs réduits « chargés d’écouler les stocks », dit-il. La raison de cette mise à l’arrêt programmée? L’explosion du prix de l’énergie liée à la guerre en Ukraine, qui coupe le robinet du gaz russe et crée une forte tension sur le marché, couplée à une baisse de la production due à l’arrêt des réacteurs nucléaires en France.
Résultat: alors qu’il avoisinait 50 euros/MWh début 2021, le prix de l’électricité atteint désormais 404 euros/MWh, et les coûts déjà très élevés pour ce fabricant de verre, qui utilise 70% de gaz et 30% d’électricité, sont devenus prohibitifs. Sans cette mesure, ses factures seraient passées de 3 à 13 millions d’euros en 2023.
Partout, les annonces de fermeture se multiplient
Mais Duralex n’est pas le seul à subir ce coup de frein: si la verrerie reste le secteur le plus touché, la sidérurgie et la métallurgie, très énergivores, sont aussi dans une situation critique.
Partout, les annonces de fermeture se multiplient: le 2 janvier, c’est Cofigeo, le leader des plats cuisinés (William Saurin, Garbit, Raynal et Roquelaure…), qui mettra à l’arrêt quatre sites de production, plaçant 800 de ses 1 200 salariés en activité partielle de longue durée, pour faire face à une facture d’énergie qui sera multipliée par dix dès 2023, «passant de 4 à 40 millions d’euros », détaille son président, Mathieu Thomazeau, dans un communiqué. Un choc énergétique qui s’ajoute ici à la flambée du prix des matières premières, comme le bœuf, le porc et les tomates.
Pour Aluminium Dunkerque, les factures ont grimpé de 100 millions en 2020 à 600 millions en 2022
Reste que ces fleurons français pourront compter sur le soutien de l’État, qui a renforcé son dispositif d’aides (lire l’encadré): «Nous avons été sollicités par 450 entreprises, et une enveloppe d’un montant de 12 milliards d’euros est prévue pour les aider », indique Roland Lescure, le ministre délégué chargé de l’Industrie.
Résultat: Aluminium Dunkerque, dont les factures ont grimpé de 100 millions en 2020 à 600 millions en 2022, recevra 150 millions d’euros ; l’imprimerie Maury, qui a vu ses coûts passer de 5 millions en 2021 à 20 millions en 2022, obtiendra 6 millions d’euros. Pour Duralex, ce sera 15 millions d’euros, sous forme de prêt bonifié.
La facture de Gautier a triplé, atteignant 3 millions d’euros
« Mais ça ne couvre pas l’ensemble de la facture», soupire David Soulard, DG de Gautier, leader vendéen des meubles fabriqués en France. La sienne a triplé, atteignant 3 millions d’euros. Pour y faire face, il a augmenté ses prix, mais «ça n’a pas suffi».
Alors il a décidé de fermer, dès le 1er janvier, son usine les jours de grand froid, « où les coûts sont quatre fois plus élevés», explique le patron. Il cite en modèle l’Espagne et le Portugal qui, ayant obtenu une dérogation de l’Union européenne, fixent eux-mêmes le prix de leur électricité et sont épargnés par ces hausses.
Lundi 26 Décembre 2022 – Covid-19 en Chine : devant la déferlante de la vague Omicron, Xi Jinping appelle à «protéger les vies»
Le président chinois Xi Jinping a ordonné lundi de "bâtir un rempart" contre le Covid-19 et "protéger" les vies en Chine, au moment où son pays fait face à une flambée de contaminations après l'abandon de restrictions sanitaires.
Depuis 2020, la Chine imposait de strictes mesures, au nom d'une politique dite "zéro Covid" qui a permis de protéger les personnes les plus à risque et celles peu vaccinées.
Le pouvoir a mis fin sans préavis le 7 décembre à la plupart des mesures, sur fond d'exaspération grandissante de la population et d'impact considérable sur l'économie.
Depuis, le nombre de cas explose, faisant craindre une forte mortalité chez les plus âgés, particulièrement vulnérables.
De nombreux crématoriums interrogés par l'AFP ont rapporté ces derniers jours un afflux inhabituellement élevé de corps à incinérer.
Une situation largement passée sous silence par les médias chinois.
Des hôpitaux sont par ailleurs débordés, tandis que les médicaments anti-grippaux sont plus difficiles à trouver en pharmacie, au moment où le pays apprend à vivre avec le virus.
"La prévention et le contrôle du Covid-19 en Chine sont confrontés à une situation nouvelle avec de nouvelles tâches", a estimé lundi Xi Jinping cité par la télévision d'Etat CCTV.
Premier commentaire public de l'homme fort de Pékin
Il s'agit du premier commentaire public de l'homme fort de Pékin depuis l'abandon inopiné de la plupart des mesures sanitaires.
"Nous devons mener une campagne de santé patriotique plus ciblée [...) et bâtir un rempart solide contre l'épidémie", a ordonné Xi Jinping, sans plus de précisions.
Cette levée des restrictions pourrait entraîner la mort d'environ un million de personnes ces prochains mois, selon les estimations de plusieurs études occidentales.
La Chine a annoncé dimanche qu'elle ne publierait plus de statistiques sur le Covid. Elles étaient très critiquées en raison de leur total décalage avec l'actuelle vague épidémique qui frappe le pays.
Auparavant, des tests PCR quasi obligatoires permettaient de suivre avec fiabilité la tendance épidémique. Mais les personnes contaminées réalisent désormais des autotests chez elles et rapportent rarement les résultats aux autorités, ce qui empêche d'avoir des chiffres fiables.
Des chiffres sous-évalués
A en croire le bilan officiel, le pays le plus peuplé de la planète n'a enregistré que six morts du Covid depuis la levée des restrictions. Un chiffre largement sous-évalué selon nombre d'experts.
Les Chinois constatent ces derniers jours un décalage flagrant entre les statistiques officielles et la contamination d'une grande partie de leurs proches, voire leur décès.
La grande métropole de Canton (sud), peuplée de 19 millions d'habitants, a ainsi annoncé le report "après le 10 janvier" des cérémonies funéraires.
Autre source de controverse: en vertu d'une nouvelle méthodologie des autorités, seules les personnes directement mortes d'une insuffisance respiratoire liée au Covid sont désormais comptabilisées comme décédées de la maladie.
Certains gouvernements locaux commencent toutefois à avancer des estimations de l'ampleur de l'épidémie. Les autorités sanitaires du Zhejiang (est), au sud de Shanghai, ont jugé dimanche que le nombre de contaminations journalières dépassait désormais la barre du million dans cette province peuplée de 65 millions de personnes.
Un demi-million d'habitants sont par ailleurs infectés quotidiennement à Qingdao (est), ville de 10 millions d'habitants, a estimé un responsable municipal cité par la presse officielle.
Dans la capitale Pékin, les autorités ont évoqué samedi "un grand nombre de personnes infectées" et appelé à "tout mettre en oeuvre pour améliorer le taux de guérison et réduire le taux de mortalité".